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Il y a un manque d'hommes
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 12 - 2019

Bordj Ménaïel est une ville qui fascine et désole à la fois, comme dans le cadre de vie dans lequel elle se développe. On en a une idée en descendant les artères principales. Elle fascine parce que cette ville a toujours enfanté de grands hommes qui sont la fierté de la région à l'image des chouhada Bouhamadouche Djellloul, Meftah Abdelkader, Achour Kaddour, Khoudi Saïd Abbas Abdelkader, et des centaines d'autres qui ont donné leur vie pour une Algérie libre et indépendante.
Elle désole parce que depuis 1962, Bordj Ménaïel avance à reculons ; elle n'est jamais parvenue à décoller économiquement socialement, culturellement et sportivement. La logique aurait voulu, et il est tout à fait normal, que lorsque les gens touchent du doigt les problèmes, constatent les erreurs, les insuffisances, le laisser-aller, la corruption qu'ils aspirent à les supprimer à redresser la situation pour jouir de la liberté, de la sécurité de la dignité du travail, et qu'ils aspirent à préparer pour leurs enfants un avenir de progrès et d'épanouissement. Comment voulez-vous avancer si vous n'arrivez pas à tirer les leçons du passé, son extraversion rebute les gestionnaires et les responsables de cette commune. Cette magnifique ville haut perchée sur une colline domine et subit l'attraction de sa proximité d'Alger, de Boumerdès, de Bouira, de Tizi-Ouzou et du littoral, 17 km du bord de mer. Enfin, il y a le cadre naturel enchanteur : forêts, hauteurs, beauté des paysages, pureté de ses sources. Toute cette beauté qui rend Bordj Ménaïel si attachante, n'est pratiquement pas exploitée. Il existe des coins paradisiaques comme la source d'Echarchar, nous n'allons pas entrer dans les arcanes de la commune, notre propos est autre mais il est bon de connaître le milieu dans lequel vit et évolue Bordj Ménaïel. Pourquoi cette ville n'arrive pas à reprendre son souffle, sa quiétude d'autrefois ? Les cicatrices font mal, l'ensemble de la population cache mal sa peine et ses inquiétudes sur l'avenir proche s'exclame un cheikh venu à notre rencontre. Un autre constate la précarité et l'indigence qui caractérisent la situation culturelle au niveau de l'ensemble de la commune. Rien ne va à Bordj Ménaïel. Voilà le triste constat qu'on fait devant l'amère réalité de notre vécu car à Bordj Ménaïel, comme partout ailleurs en Algérie, la désolation est la même et toutes les appréhensions quant à des lendemains, qui risquent de déchanter pour nos enfants, ne peuvent être que les nôtres. Nos politiques, sont-ils au moins conscients de ce qui nous attend d'ici-là ? On ne le dira jamais assez du fait que les choses à Bordj Ménaïel sont encore ce qu'elles étaient il y a des décennies. Pis encore, la pente vers le néant s'est bel et bien dessinée et au rythme où grossit la décadence sociale, Bordj Ménaïel se meurt à petit feu. Une ville dans la ville Ouled Labled sont marginalisés car aucune de ses familles respectables et connues pour leur appartenance à une certaine frange de la société ne s'aventurerait à bâtir une hideuse baraque faite de résidus ferreux et de morceaux de madriers rien que pour avoir accès un jour au privilège d'obtenir un appartement comme tous les citoyens qui se respectent. Leurs statuts d'honnêtes citoyens et leur rang parmi la population ménaïlie, ne leur permettant guère d'avoir pareille audace, ils laisseront inévitablement la chance aux squatteurs venus d'ailleurs. Les baraques de fortune poussent comme des champignons constituant des commerces informels. Si on veut du changement il faut secouer les mentalités. Faribole ou réalité plurielle qu'il s'agit de prendre en charge avec beaucoup de sérénité et beaucoup de tact. L'Algérien est déculturisé, irrespectueux ; ce tableau déconcertant n'est pas spécifique à Bordj Ménaïel mais celui de toutes les villes d'Algérie. «El Akhlaq el-fassida», nous voilà donc en terrain assez glissant car suivant des degrés, la culture est appréhendée différemment mais, signe des temps, tout le monde en parle et s'en préoccupe pour dire où allons-nous avec cette «Tarbia» (éducation). Malvie et misère ne tarderont pas à s'installer d'un ghetto à un autre au moment où se propageront tous les fléaux de la terre. Bordj Ménaïel est sujette à la délinquance, à la drogue, tous les fléaux de la terre y existent. Il faut que cela change ! C'est une question de mentalité rétrograde. Jamais au grand jamais cette coquette ville n'a connu pareille dégradation. On dirait que la bombe d'Hiroshima est passée par là puisque ce séisme existe toujours. La ville est confrontée depuis quelques années à de nombreuses calamités et les habitants n'ont pas hésité un seul instant à pointer du doigt les autorités locales, dénonçant leur laxisme et leur laisser-aller. Les citoyens de la commune de Bordj-Ménaïel vivent dans l'ère préhistorique. Jamais au grand jamais cette ville n'a présenté un visage aussi hideux et repoussant en même temps. Pourquoi laisse-t-on pourrir la situation ? La ville de Bordj Ménaïel est devenue une cité sale, une ville-poubelle en quelque sorte, à cause du commerce informel et l'anarchie qui y règne. Depuis fort longtemps, Bordj Ménaïel est une ville qui fascine et désole à la fois, comme dans le cadre de vie dans lequel elle se développe (elle recule plutôt au lieu d'avancer), on en a une idée en descendant les artères principales. Elle fascine parce que cette ville a toujours enfanté de grands hommes qui demeurent la fierté de la région, des hommes qui ne font plus partie de ce monde mais sans risque de nous tromper qu'ils n'auraient jamais accepté la situation désastreuse et anarchique qui sévit à tous les niveaux, que ce soit du point de vue éducatif, propreté, respect d'autrui, amour de la patrie et la pratique, de la religion. Ils étaient la fierté de la ville de Bordj Ménaïel, ils ont vécu avec des principes et des valeurs fondamentales basées sur le respect, l'éducation, le patriotisme, l'amour du pays et de la religion. Ils étaient et demeurent l'image de marque de la ville de Bordj Ménaïel. Ils se sont éteints et ne font plus partie de ce monde, ces figures emblématiques respectueuses à travers lesquelles de vastes tranches de l'histoire de leur vie et de leur ville peuvent être retracées. Ils nous ont quittés les Bouhamadouche (dit Zmimi), Ali Ouriachi, Djouab Ali (Kabrane et Mikoula), Badis Ahmed, Boumissa (Omar Moussa) Amrous Ali, Amrani Ahcène, Amrani Moh bel Hadj, Bourahla Laid Bouarrou Saïd, Hamidouche (Si Mouloud), Hacène Abdennour, Mansouri Abdelmadjid, Ouriachi Slimane, Hamrioui Hocine, Benmechta Ahmed, Naïli Amar, Amara Ahmed Mazouzi l'Hadj, Bentarzi Moh Saïd, Belkacem (Ali Bouazzoune, Madène Belkacem, Madène Omar, Takdjerad Hocine, Tachert Baba Azizène, Kadem, Sefroune Ali Ouradi (Abdache), les Agraniou (facteurs) Khabar Moha Omar Salaïf Goumiri L'hadj Saïd, Khiter Amar, Baaziz Ahmed Moh, Merahi Amar, Boumzar, Ghalem Si Mahmoud, Toumi Si Saïd Amar Safri, Bendia Saïd, Cheikh Mansouri, Amar Lagagna, Tigharghar Saïd et Ahmed, Tamache Ahmed, Kesraoui Lakhdar, Belhadi Saïd Si Ali, Boussaâdi, Hadjeres Bouchni Ahmed Rabag Mokhfi Moh Meziane, Miloudi Saïd, Kaouas Sabeur (Mazdou), Moh Kouache, Hadj Djenane, Tadjer Ahmed, Omar et Aïssa, Guenouni Ali Med Omar, Khiter Med Saïd. Ali Cherabi, Amar Cheradi, Rebihi (Saïd Rabah). La famille Djanou, la famille Amar Laguagna, on s'excuse si on utilise les pseudonymes c'est pour la simple raison pour qu'il soit reconnu- Alors, comment se fait-il que les habitants de Bordj Ménaïel ne sont plus les mêmes, ils sont perdus et même égarés quelque part: Tous ceux qui ont côtoyé ces personnages les décrivent comme des hommes (au sens propre du mot) sages et érudits avec des qualités qui leur ont permis de s'acquitter à merveille de leur mission de gérer convenablement leur foyer en «bons pères de famille». Ils leur reconnaissent le leg d'un bien si précieux : la bonne éducation, le savoir-faire, l'islam et le respect d'autrui. La ville de Bordj Ménaïel désole parce qu'elle n'avance pas, elle recule à pas de géant, elle n'est jamais arrivée à décoller économiquement, socialement, culturellement et sportivement. La logique aurait voulu, et il est tout à fait normal, que lorsque les gens touchent du doigt les problèmes constatent les erreurs, les insuffisances, le laisser-aller, la corruption qu'ils aspirent à les supprimer à redresser la situation malheureusement, ce n'est pas le cas à Bordj Ménaïel, car en plus de l'anarchie qui y règne, il existe un problème d'insécurité totale. Il y a un laisser-aller total de la part des autorités locales et l'absence de l'Etat est devenu criante. Les citoyens natifs de la ville sont marginalisés car aucune de ses familles respectables et connues pour leur appartenance à une certaine frange de la société ne s'aventurerait à bâtir une hideuse baraque faite de résidus ferreux et de morceaux de madriers pour accaparer un lieu pour en faire un commerce informel aux yeux des services des impôts, de la Sûreté, de daïra, de l'APC. Ils ont tous squatté les trottoirs, les terrains. Où allons nous avec ces «akhlaques el fassida», les baraques de fortune poussant comme des champignons constituent des commerces informels dont les services des impôts ne se soucient guère. Si on veut du changement, il faut secouer les mentalités rétrogrades. Bordj Ménaïel est sujette à la drogue, à la délinquance, tous les fléaux de la terre. Il faut que cela change même s'il faut employer je ne sais quoi comme stratégie. Jamais au grand jamais Bordj Ménaïel n'a connu une situation aussi rétrograde à cause du manque d'éducation. Aussi, la saleté avec les ordures ménagères sont venues accentuer le malaise que vivent les habitants depuis la fermeture de la décharge communale. Comment se fait-il qu'une grande cité telle que Bordj Ménaïel ne dispose pas de plan de circulation. Pourquoi les services de Sûreté de daïra sont quasiment absents à l'avenue Colonel Amirouche. La circulation routière au centre-ville est devenue trop anarchique et les automobilistes agissent comme un troupeau sans berger, les lois de la République sont bafouées.

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