Depuis pas mal d'années, la ville de Bordj Ménaïel est devenue une localité sans âme. Pourquoi un tel constat amer qui n'honore en aucun cas les habitants de cette ville ? La réponse est simple : la génération actuelle n'a pas pu remplacer les anciens partis vers l'au-delà qui eux étaient une source de référence positive à tous les niveaux, que ce soit dans l'éducation, la franchise, la transparence, la bonne parole, l'hospitalité, l'aide aux plus démunis. La génération actuelle se caractérise par des appétits voraces qu'elle satisfait en concourant aux pertes de valeurs essentielles de toute société qui veut avancer (sens de la famille, entraide, valeur du travail, honnêteté, probité, sens de l'honneur. Tout cela s'est perdu au fil du temps, laissant la place à la loi de la jungle, c'est-à-dire à la loi du plus fort ou du plus riche, Bordj Ménaïel a perdu son âme (rouh) quelque part en cours de route dans une course vers le profit effréné, qui a enfanté des groupes d'intérêts. Pour cela, il suffit d'aller faire un tour dans certains cafés de la ville pour admirer un décor hideux et où les gens sont devenus plus matérialistes que jamais, animant des discussions qui n'honorent en aucun cas les personnages. La population souffre de l'incompétence des hommes qui occupent le devant de la scène actuellement. Ils sont bien loin d'égaler ceux qui nous ont quittés, ceux-la mêmes qui étaient la fierté de la ville des Coquelicots. C'étaient des hommes au vrai sens du mot, qui avaient vécu avec des principes et des valeurs fondamentaux basés sur le respect, l'amour du prochain, l'éducation, l'amour du pays et la religion. Ils étaient et demeurent l'image de marque de la ville de Bordj Ménaïel. Ils ne font plus partie de ce monde, ces figures emblématiques et respectueuses à travers lesquelles de vastes périodes de l'histoire de leur vie et de leur passage sur cette terre peuvent être retracées. Ils étaient et demeureront la fierté de la ville pour l'éternité. Les Bouhamadouche (Zmimi) Ouriachi Ali, Djouab Ali (Kabrane), Badis Ahmed, Bournissa (Moussa Omar), Amrous Ali, Amrani Ahcène, Amrani Moh Belhadj, Bourahla Laïd, Bouharou Saïd, Hamidouche (Si Mouloud), Abdenour Hacène (pharmacien), Mansouri Abdelmadjid, Ouriachi Slimane, Hamrioui Hocine, Benmechta Ahmed, Naïli Amar, Amara Ahmed, Mazouzi l'Hadj, Bentarzi Moh Saïd, Belkacemi (Ali Bouazoui), Madeine Bel-kacem, Madène Omar, Takdjerad Hocine, Tachert (Baba Azizène), Kadem (Mitiha), Sefroune Ali, Ouradi (Karim Ahdache) les frères Agraniou (facteurs), Khabar (Moh Amar Salah), Goumiri Hadj Saïd, Khiter, Baziz (Ahmed Moh), Mrahi Omar, Boumzar, Ghalem (Si Mahmoud), Toumi (Si Saïd), Safri Amar Bendi, l'imam cheikh Ahmed, l'imam cheikh Belkacem, l'imam cheikh Mansouri, Amar Zemoul (Lagagne), Tigharghar Saïd et Ahmed Tamache, Kesraoui Lakhdar, Belhadi (Saïd Si Ali), Boussaâdi Hadjeras Bouchni Ahmed, Mokhfi (Moh Meziane), Miloudi Saïd, Kaouas, Sabeur (Mazdou), Kouache Mohamed (Djenane), Tadjer Ahmed, Omar et Aïssa, Khider (Moh Saïd), Ali Cheradi Amar, Cheradi Rebihi (Saïd Rabah), Boumissa (Madani), Guenoun (Ali Moh Omar). Que l'on nous excuse si on a omis d'en citer quelques autres, car tous ceux qui ont côtoyé ces personnages les décrivent comme d'honnêtes citoyens, des sages et des érudits avec des qualités d'intelligence, qui leur ont permis de s'acquitter à merveille de leur rôle de responsable de famille, d'avoir su gérer convenablement leur foyer en «bons pères de famille». La population de Bordj Ménaïel leur reconnaît le legs d'un bien très précieux, à savoir la bonne éducation, le savoir-faire, l'Islam et le respect d'autrui. Beaucoup de choses ont été dites sur eux et sur leur sérieux. Ils aimaient leur ville ainsi que leurs enfants. Malheureusement de nos jours les vieilles personnes censées les remplacer ne sont en aucun cas à la hauteur de la tâche. Ils préfèrent siroter un café dans une cafétéria et parler de bizness, de milliards, de voitures, de terrains et de plein d'autres choses encre. Le tout sur un fond d'excès de zèle et de fanfaronnade. Et dire que dans la vie «Akhratha Moute» (en fin de compte il y a la mort). Il n'y a pas de médaille qui n'ait son re-vers ! Voilà pourquoi Bordj Ménaïel est restée à la traîne en matière de développement économique, social, sportif et surtout culturel. Nos aïeux agissaient collectivement et cela pour le bien de la société et de la famille. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'individualisme bat son plein. C'est la politique du chacun pour soi et du « Tu as un doro, tu vaux do-ro ! ». A priori, une APC c'est quoi en définitif ? Elle représente un mini-gouvernement où le président de l'Assemblée populaire et communale en est le chef suprême, aidé dans sa tâche par des élus qui font office de ministres au service de la population locale. Comment faire pour qu'il n'y ait plus jamais dans la ville de Bordj Ménaïel ce laisser-aller qui perdure, ce laxisme de l'Etat, cet abandon total de la société civile, des associations. Que faut-il faire pour que Bordj Ménaïel marche sur ses deux pieds? Eh bien ! il faudrait tout simplement changer de mentalité.