La quantité globale des viandes rouges produites localement a atteint 5,219 millions de quintaux durant les huit premiers mois de l'année 2019, contre 5,29 millions de quintaux durant la même période de l'année 2018, enregistrant ainsi une légère baisse (-1%), a appris l'APS auprès du directeur général des statistiques agricoles et des systèmes d'informations au ministère de l'Agriculture et du développement rural, Ahmed Badani. Le taux de croissance de la production des viandes rouges a atteint 1,4% en cinq ans (2015-2019). D'autres part, les importations des viandes importées ont atteint 381.526 quintaux contre 348.265 quintaux durant la même période de comparaison. La valeur de ces importations a atteint 141 millions de dollars contre 131 millions de dollars durant les huit premiers mois de l'année 2018, avec une augmentation de 7,63%. En juillet dernier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Cherif Omari, avait reçu les représentants de la branche des viandes rouges (producteurs, agriculteurs et éleveurs), venus de plusieurs wilayas du pays pour soulever leurs préoccupations. Cette rencontre a permis de soulever les problèmes dont souffrent les professionnels de la branche, notamment les producteurs de viandes bovines qui revendiquent notamment la révision de la mesure portant suppression du Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS). A cette occasion, le ministre a donné des instructions pour la mise en place de commissions regroupant des représentants des professionnels de cette filière et des responsables du ministère en vue d'organiser des séances de travail avec des responsables relavant des ministères du Commerce et des Finances dans le but de trouver les solutions idoines aux problèmes posés et soutenir la production nationale. M. Omari avait également appelé les professionnels à s'organiser et à se structurer à travers l'affiliation aux Conseils professionnels nationaux et de wilaya et la création de Coopératives professionnelles en vue de permettre aux pouvoirs publics de corriger, encadrer et assurer l'accompagnement technique et sanitaire à ces derniers. Pour rappel, Le président du Conseil national interprofessionnel de la filière des viandes rouges (CNIFVR), Miloud Bouadis avait appelé récemment à la suppression des exonérations fiscales à l'importation des viandes rouges, en les maintenant uniquement durant le Ramadhan pour répondre à la forte demande enregistrée lors de ce mois et atténuer, ainsi, la pression sur les éleveurs locaux, due à la concurrence des viandes importées. Ces exonérations «pourront, si elles sont maintenues, amener les éleveurs à renoncer à leur activité, notamment après la poursuite de leur octroi par les autorités concernées aux importateurs de viandes rouges (fraîche, sous vide, congelée), même après le mois de Ramadhan (juin 2019), a déclaré M. Bouadis, dans un entretien à l'APS. «Il fallait arrêter l'application de ces exonérations à la fin du Ramadhan, en raison de la disponibilité, et en quantités suffisantes, de la production locale», a-t-il précisé. Avant 2019, les opérations d'importation des viandes rouges et d'autres produits alimentaires étaient soumises à un système de quotas à des quantités déterminées. Les éleveurs avaient vécu une période de stagnation durant l'été dernier à cause de la différence entre leurs prix et ceux proposés par les importateurs de viandes rouges, a-t-il rappelé. Un kg de viande varie entre 1000 DA et 1050 DA en gros chez les éleveurs contre 800 DA à 900 DA chez le importateurs. Le citoyen algérien consomme une moyenne de 14 kg/ an de viande rouge.