Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mardi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en visite de travail en Algérie. L'audience s'est déroulée au siège de la présidence de la République. Auparavant, selon l'APS, «l'état des relations de coopération entre les deux pays et les voies et moyens de leur renforcement» ont été examinés lors d'un entretien qu'a eu le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, au siège du ministère des Affaires étrangères. Les deux ministres ont procédé, également, à «un examen approfondi» des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation en Libye et au Mali. Dans une déclaration à la presse, Sabri Boukadoum est revenu sur ses entretiens avec le ministre français des Affaires étrangères. Il a précisé que les deux parties avaient évoqué «le dossier de la mobilité de personnes entre les deux pays», relevant, à ce propos, la nécessité «de gérer ce dossier avec davantage de souplesse et de flexibilité, et d'une façon qui soit à la hauteur du niveau des relations unissant l'Algérie et la France». Les entretiens avec M. Le Drian ont permis d'aborder «plusieurs dossiers intéressant les relations algéro-françaises dans divers domaines, notamment les volets économique et politique», a indiqué le chef de la diplomatie algérienne, relevant que les deux parties avaient convenu de relancer «les différents mécanismes existants entre les deux pays». Et d'ajouter que l'Algérie et la France ont décidé de relancer le Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) ainsi que le Comité intergouvernemental de haut niveau francoalgérien (CIHN), coprésidé par les Premiers ministres des deux pays, et de poursuivre le dialogue stratégique et les concertations politiques au niveau des ministères des Affaires étrangères des deux pays. Dans le domaine économique, il a été question, selon M. Boukadoum, des investissements français en Algérie, ajoutant avoir perçu «une grande disposition» chez M. Le Drian en vue d'encourager les hommes d'affaires français à regarder l'Algérie «avec plus de flexibilité et d'audace». De son côté, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «les élections présidentielles (en Algérie) ont eu lieu. Il y a désormais un nouveau gouvernement avec lequel la France veut travailler». Il a déclaré que «la France et l'Algérie ont une convergence de vues et notre concertation est primordiale. L'Algérie est une puissance d'équilibre et de paix, fermement attachée au respect de la souveraineté des Etats et au dialogue politique. Elle est écoutée et respectée et sur ces bases là, nous pouvons avoir ensemble une relation extrêmement forte». Il a ajouté que «dans l'actualité internationale et singulièrement l'actualité régionale, l'Algérie et la France vont coordonner leurs efforts, notamment sur le conflit libyen, afin de permettre la mise en place d'un cessez-le-feu durable et la reprise du dialogue politique», soulignant que les deux pays «vont agir ensemble pour que les efforts initiés lors de la Conférence de Berlin puissent se poursuivre». M. Le Drian a indiqué aussi que les deux pays «vont également faire le point autour de la question du Sahel sur la base de l'objectif commun de sécurité et de lutte contre le terrorisme». Concernant la coopération bilatérale, le chef de la diplomatie française a salué «l'ambition exprimée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour réformer l'Algérie en profondeur, refonder l'Etat de droit et des libertés, relancer et diversifier l'économie conformément aux aspirations exprimées par les Algériens, ainsi que son engagement à conduire le pays dans un esprit de dialogue afin que tous les Algériens puissent s'exprimer sur ces réformes». Il a émis le souhait de voir le Président Tebboune «réussir dans cette mission» et que la mise en œuvre de ces réformes puisse «conduire au succès de l'Algérie et des Algériens», réitérant «l'amitié de la France pour l'Algérie». Le chef de la diplomatie française a mis en avant la volonté de son pays d'ouvrir une «nouvelle phase» dans ses relations bilatérales avec l'Algérie, soulignant que les deux pays «partagent la volonté de réengager leurs échanges au plus haut niveau (...) afin de lancer une nouvelle dynamique dans tous les secteurs de coopération». Notons enfin que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a reçu le ministre français des Affaires étrangères.