Au cours de l'entrevue qu'il a accordée à des responsables de médias nationaux publics et privés, mercredi matin, et en réponse à une question sur le gaz de schiste, le président Abdelmadjid Tebboune a tenu d'abord à souligner que «le débat sur cette question doit se faire dans la sérénité et par les experts loin de toutes les crispations et instrumentalisation politique». Ce n'est ni une priorité ni une urgence : «Nous aborderons cette question lorsque nous aurons surmonté la situation actuelle et entrerons dans l'édification et le financement de l'économie», souligne le Chef de l'Etat. Il donne toutefois son avis sur la question : «Personnellement, je ne comprends pas pourquoi certains refusent l'exploitation du gaz de schiste et préfèrent recourir à l'endettement extérieur» et il s'interroge «Pourquoi?». Il annonce que, sur le gaz de schiste, «le débat est long et complexe, nous le laisserons d'abord aux spécialistes avant la décision politique, qui viendra au moment opportun». Le Président Abdelmadjid Tebboune a évoqué l'opposition des citoyens de Ain Salah à la première tentative d'exploration du gaz de schiste effectuée dans leur proximité. Il reconnait que cette «première expérience a été une erreur». Il ne fallait pas aller selon lui, dans une région peuplée. Il promet une évaluation des expériences qui ont été faites pour le gaz de schiste. Mais, ajoute-t-il, «il faut que toutes les franges du peuple sachent qu'il s'agit d'une richesse dont Allah, Tout Puissant, nous a gratifié et je ne vois pas pourquoi s'en priver alors que son exploitation est à même d'améliorer le niveau de vie». Le président Tebboune insiste sur le fait que «l'exploitation du gaz de schiste nécessite d'abord un débat national et pas une opinion unilatérale». Les arguments du chef de l'Etat : «Aujourd'hui, nous consommons 43% de notre production gazière et avec le nombre de logements en cours de réalisation et les projets d'approvisionnement des populations en gaz dans les zones montagneuses et rurales, notre consommation augmentera à plus de 60% à court et à moyen termes. Nous sommes un Etat producteur de gaz plus que de pétrole, c'est un fait qui s'impose de lui même. Notre pays est deuxième ou troisième en réserves mondiales de gaz de schiste et nous n'exportons ni produits agricoles ni industriels». A titre d'exemple, le Président Tebboune cite «la région de Chenachen, entre Tindouf et Adrar, qui est une zone aride et non peuplée» et où «l'opportunité de l'exploitation du schiste nous est offerte». A travers la réponse du chef de l'Etat à la question sur le gaz de schiste, en fait le débat est lancé, les arguments du gouvernement sont connus.