Alors qu'en Chine, le bilan du coronavirus s'est alourdi hier, 26 janvier, à 56 morts et que plus de 2.000 cas ont été répertoriés dans le monde, l'Algérie a procédé à la mise en place d'un dispositif de surveillance de la santé aux aéroports d'Alger, Constantine et Oran, pour contrer cette épidémie. C'est ce qu'a confirmé le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Djamel Fourar, qui s'est exprimé hier dimanche en conférence de presse au siège de son département. Ainsi, selon l'APS, la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d'Oran a mobilisé des équipes médicales et doté l'aéroport et le port de caméras thermiques pour prévenir l'arrivée de personnes porteuses de coronavirus. Les caméras thermiques détectent les personnes ayant une température élevée. Les équipes médicales se chargeront d'ausculter les personnes suspectes et de les isoler au cas où elles seraient éventuellement être porteuses du virus, a expliqué Youcef Boukhari, chargé de la communication de cette institution. Malgré le fait qu'aucun vol direct ne relie Oran à la Chine, foyer principal de la pandémie du coronavirus, des précautions doivent être prises car des voyageurs en provenance de cette région lointaine peuvent débarquer avec des vols à escales, a encore noté M. Boukhari. Par ailleurs, la DSP a instruit l'ensemble des établissements de la santé de faire preuve de vigilance quant à la nécessité de renforcer le volet prévention et de prendre éventuellement en charge les cas, dès leur apparition. L'épidémie est apparue dans la ville chinoise de Wuhan qui, avec ses 11 millions d'habitants, a été placée de facto en quarantaine le 23 janvier. Le virus a pour origine un marché de fruits de mer qui vendait illégalement des animaux sauvages. L'épidémie a déjà été enregistrée dans plusieurs pays d'Asie ainsi qu'aux États-Unis. En France, trois cas ont été confirmés par le ministère de la Santé. En vue d'endiguer la propagation de l'épidémie, les autorités chinoises ont imposé d'importantes restrictions concernant les transports, notamment dans la région de Wuhan. Il a été ainsi impossible de rapatrier les ressortissants algériens, notamment les étudiants, établis dans la ville chinoise de Wuhan, étant donné que cette ville est actuellement en quarantaine. Le Dr Djamel Fourar a affirmé que les ministères des Affaires étrangères et de l'enseignement supérieur sont en contact permanent avec les services diplomatiques algériens pour trouver une solution avec les autorités chinoises à nos ressortissants. Selon le même responsable, il a été procédé au contrôle du vol en provenance de Pékin, le jeudi passé. Le vol avait à son bord 215 passagers. Il a précisé que le dispositif de contrôle a été élargi aux vols en provenance de Doha et d'Istanbul. Par ailleurs, le ministère de la Santé demande aux professionnels du secteur d'être particulièrement vigilants vis-à-vis de ce virus meurtrier. A titre préventif, le ministère envisage des mesures de protection en faveur des pèlerins qui vont subir des contrôles médicales, précise Dr Fourar. En Chine, le Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a tenu samedi une réunion présidée par Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, sur la prévention et le contrôle de l'épidémie de pneumonie causée par le nouveau coronavirus (2019-nCoV). A l'issue de cette réunion, il a été décidé de mettre en œuvre un groupe dirigeant du Comité central du PCC pour superviser le travail. Les responsables chinois ont déclaré que le travail de prévention et de contrôle doit être mené de manière légale, scientifique et ordonnée, et que l'attention doit être accordée à la surveillance, au dépistage et à l'alerte. Ils ont également souligné la diffusion rapide, précise et transparente des informations pour répondre aux préoccupations du pays et de l'étranger. La vitesse à laquelle le coronavirus se transmet d'une personne à une autre semble avoir augmenté, a annoncé le ministre de la Commission nationale de la Santé (China's National Health Commission), Ma Xiaowei, lors d'une conférence de presse tenue le dimanche 26 janvier. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi qu'il était encore «trop tôt» pour affirmer que cette épidémie en Chine constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), tout en avertissant que le nombre de cas pourrait augmenter d'autant que ce virus reste encore peu familier.