L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait auparavant annoncé que le risque provoqué par le coronavirus était «très élevé en Chine au niveau régional et modéré au niveau international». Une porte-parole de cette organisation dont le siège à Genève a expliqué qu'»il s'agissait d'une erreur de formulation et nous l'avons corrigée». Elle a précisé dans ce sens que l'annonce du risque reste une vérité, et ce qui a été corrigé c'est la formulation des rapports de situation des 23, 24 et 25 janvier en cours. «Cela ne veut absolument pas dire que nous avons changé notre évaluation du risque, mais cette erreur s'est glissée dans les rapports de situation», a-t-elle ajouté. Le risque de la propagation de l'épidémie est très élevé, ce qui révèle la gravité de la situation. Actuellement, plus de 105 personnes sont mortes des suites de cette pneumonie et plus de 50.000 de personnes touchées ce qui n'exclue pas le cas d'une extrême pandémie. L'OMS a rendu publics six rapports de situation depuis le début de la crise. A partir de son troisième décès, le 23 janvier, elle a établi une évaluation du risque. Dans son sixième rapport de situation, diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, l'OMS a corrigé son analyse, assurant que son «évaluation du risque (...) n'a pas changé (...) : très élevé en Chine, élevé au niveau régional et élevé au niveau mondial». « Il s'agissait d'une erreur de formulation dans les rapports de situation des 23, 24 et 25 janvier et nous l'avons corrigée», a expliqué une porte-parole de l'OMS. Cette correction ne change pas le fait que l'OMS ne considère pas que l'épidémie constitue une «urgence de santé publique de portée internationale». Faisant partie de la famille des coronavirus (comme le Sras), le virus 2019-nCoV provoque des symptômes grippaux chez les personnes contaminées, pouvant aller jusqu'à des syndromes respiratoires sévères. Il a provoqué la mort d'au moins 81 personnes et infecté plus de 2.700 autres en Chine depuis son apparition fin décembre, avant de se répandre jusqu'en Europe et aux Etats-Unis. A l'époque du Sras (2002-2003), l'OMS avait vivement critiqué Pékin pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de l'épidémie. L'Organisation mondiale de la santé a elle aussi été vivement critiquée ces dernières années. Jugée trop alarmiste pendant l'épidémie du virus H1N1 en 2009, elle avait par la suite été accusée, au moment de la terrible épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest (2014), de ne pas avoir mesuré l'ampleur de la crise avant qu'elle ne s'amplifie. L'OMS n'a jusqu'ici utilisé ce terme que pour de rares cas d'épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la République Démocratique du Congo depuis 2018.