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L'ALERTE AU CORONAVIRUS
Le chameau, transmetteur de la maladie ?
Publié dans Liberté le 30 - 04 - 2014

Le nouveau coronavirus (nCoV) est un cousin du virus causant le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) dont l'épidémie de 2002-2003 a tué plus de 800 personnes dans une douzaine de pays. Le nCoV appartient à la même famille, mais est relativement différent sur le plan génétique.
La grande famille des coronavirus est reconnaissable grâce à la couronne que portent ses virions. Les membres de cette famille de virus peuvent provoquer aussi bien des maladies bénignes (rhumes, gastro-entérites) que de graves syndromes respiratoires, comme le Sras. Ils peuvent toucher aussi bien les humains que les animaux.
Le nCoV et le Sras ont un point commun : ils peuvent provoquer de graves infections des voies respiratoires basses (les poumons) et de la fièvre. Le nCoV déclenche, en plus, une insuffisance rénale d'évolution rapide. Le nombre relativement faible de cas confirmés des infections à nCoV démontre que sa transmission est lente.
Les origines ou réservoirs
La chauve-souris semble être l'animal "réservoir" du virus car le nCoV présente de grandes ressemblances avec un virus de ce petit rongeur. Cependant, il est peu probable que le nCoV soit passé directement de la chauve-souris à l'homme, car les cas de morsure sont rares. Les scientifiques cherchent un autre transmetteur, et n'écartent pas la piste animale. De fortes suspicions concernent le chameau qui serait impliqué dans la transmission de la maladie. En août 2013, des chercheurs avaient désigné des chameaux saoudiens comme de possibles porteurs de ce virus, qui a déjà fait 53 morts dans le royaume, deux au Qatar et une à Oman.
En novembre, le ministère saoudien de la Santé a annoncé qu'un chameau (dromadaire), dans la province de Djeddah, avait été testé positif au coronavirus et qui serait le premier cas d'animal infecté par ce virus. Il a été précisé que le chameau appartenait à un habitant porteur du Mers. Les laboratoires saoudiens tentent d'isoler le virus pour comparer sa structure génétique avec celle du patient. Depuis, 3 dromadaires sur un troupeau d'une grange de 14 camélidés se sont révélés positifs au coronavirus Mers. Les animaux atteints étaient asymptomatiques ou présentaient des symptômes bénins. Ces résultats démontrent que le dromadaire peut être infecté par Mers et peut jouer un rôle dans la transmission du virus à l'homme. Jusqu'à aujourd'hui, on savait peu de choses sur l'origine de ce virus qui provoque principalement des problèmes respiratoires aigus, avec fièvre, toux, essoufflement et s'accompagne souvent de pneumonie, de problèmes gastro-intestinaux, voire d'une insuffisance rénale. On estime que le virus est extraordinairement commun chez les chameaux depuis au moins une vingtaine d'années. Dans certaines parties de l'Arabie saoudite, les deux tiers de ces dromadaires ont leurs voies respiratoires touchées par ce virus.
À la fin de 2013, les chercheurs ont effectué des prélèvements sanguins au niveau de l'anus et des naseaux de plus de 200 chameaux en Arabie saoudite et ont montré la présence d'anticorps spécifiques du Mers chez 74% des animaux ainsi que la présence du virus lui-même, en particulier dans les sécrétions nasales des animaux. Les chameaux porteurs du virus paraissaient en parfaite santé.
Néanmoins, des recherches sont en cours sur d'autres espèces animales pour rechercher d'éventuels autres réservoirs du virus.
En ce qui concerne les patients, la plupart des malades atteints sont passés par le Proche-Orient dans les semaines précédant l'infection, ou y vivaient. Sept d'entre eux sont morts en Arabie saoudite, sur 11 cas détectés dans le pays. D'autres cas d'infections ont été observés en Jordanie d'où l'appellation "coronavirus Mers" ou (Middle East Respirtaory Syndrome ou syndrome respiratoire du moyen orient) ou MERS-CoV. Un patient, mort en Allemagne en mars, était un Saoudien, transféré à Munich pour y être soigné. Au Royaume-Uni, un homme était infecté après un passage par l'Arabie saoudite.
Les symptômes
Moins de vingt-quatre heures après l'infection, les premiers signes cliniques apparaissent. Ils sont caractérisés par une perte de l'appétit, une fièvre, une accélération de la respiration, une toux, l'apparition de la chair de poule et une posture voûtée. Les patients atteints par le coronavirus Mers souffrent d'une grave infection des voies respiratoires basses, c'est-à-dire des poumons, qui peut conduire à une pneumonie. Les malades toussent énormément et présentent de la fièvre. Sur le plan du mécanisme, le Mers altère les membranes qui tapissent les alvéoles pulmonaires où s'effectuent les échanges respiratoires entre l'air et le sang. Cela provoque des essoufflements et des difficultés à respirer qui conduisent à la pneumonie.
Transmission d'homme à homme
On ne peut pas l'affirmer avec certitude, mais certains épidémiologistes rapportent que ce coronavirus se transmet entre les humains. Les chercheurs ont trouvé leur preuve dans un foyer britannique du virus, où trois membres d'une même famille ont été atteints. En effet, le père de cette famille, de passage par l'Arabie saoudite, était déjà malade lorsqu'il a pris l'avion, mais aucun passager du même avion n'a été atteint. L'homme a été traité en soins intensifs mais, en revanche, aurait contaminé son fils de 39 ans qui est décédé mais probablement à cause de son système immunitaire affaibli suite à un cancer. Cependant, le risque d'épidémie peut être relativisé car les maladies peuvent circuler plus facilement dans une même famille à cause de la promiscuité et du partage, par certains de ses membres, des gestes de la vie de tous les jours. Le virus semble, en effet, peu contagieux et non transmissible par l'air. Le personnel soignant de l'hôpital où le père de cette famille a été traité n'a, par exemple, jamais été infecté. À ce jour, on n'a constaté aucune transmission interhumaine soutenue.
Diagnostic du laboratoire
Les prélèvements biologiques, au niveau des voies respiratoires inférieures (lavage broncho-alvéolaire, expectoration ou aspirat trachéal) apportent la preuve de l'existence de charges virales élevées en coronavirus et doivent donc être effectués, dans la mesure du possible. Il en est de même concernant des échantillons des voies respiratoires supérieures (écouvillonnage du nasopharynx ou de l'oropharynx). Aux fins d'augmenter la probabilité de détection du virus, il est recommandé de recueillir à la fois des échantillons des voies respiratoires supérieures et inférieures, en particulier pour les échantillons multiples provenant de sites divers, ceci tout au long de la maladie.
Même après la détection initiale du virus, un échantillonnage et des tests répétés sont fortement recommandés et permettront d'améliorer les connaissances actuelles quant à la durée de l'élimination du virus. Le virus a été détecté dans l'urine et les matières fécales, mais à des niveaux inférieurs à ceux relevés dans les voies respiratoires inférieures. À ce jour, on dispose de peu d'informations quant à la valeur du sang entier entant qu'échantillon pour la détection du Mers-CoV.
Précautions et traitement
Il s'agit d'un virus peu résistant car le coronavirus a une durée de vite très courte en dehors des cellules cibles infectées. Les mains doivent être régulièrement lavées, comme en période d'épidémie de grippe ou de gastro-entérite, ce qui permet d'éloigner efficacement les risques d'infection.
Actuellement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne conseille pas d'éviter certains déplacements et aucune restriction d'échanges n'a été recommandée, mais encourage les voyageurs à prendre des précautions de base. Ainsi, le comité d'urgence du règlement sanitaire international de l'OMS a examiné la situation actuelle et a décidé à l'unanimité que les conditions d'une urgence de santé publique de portée internationale ne sont pas réunies pour l'instant. Aussi, on encourage les professionnels de la santé à maintenir la vigilance à l'égard des cas d'infection par le Mers-CoV et à aviser le ministère de la Santé publique lorsqu'une personne fait l'objet d'une enquête diagnostique.
Deux importants profils épidémiologiques ont été déterminés dans le cadre de la mission conjointe de l'Arabie saoudite et de l'OMS. Il existe des grappes de cas d'infections se produisant dans les familles et des grappes d'infections se produisant dans les établissements de soins de santé et qu'il n'y a eu aucune preuve de transmission interhumaine répandue. La grande majorité des cas avec co-morbidité (existence d'un ou plusieurs troubles associés à une maladie principale) suggère qu'une susceptibilité accrue en raison de troubles médicaux sous-jacents (par exemple un déficit immunitaire) peut jouer un rôle dans la transmission.
Tous les cas en grappe signalés à ce jour sont survenus par contact étroit (par exemple famille, travail) ou dans des établissements de soins de santé. Il existe de fortes preuves que le contact direct et indirect avec les chameaux est impliqué dans la transmission de la maladie. En effet, de récentes études appuient l'idée que les chameaux représentent une source principale du Mers-CoV chez les humains et qu'aucun autre animal d'élevage n'y est associé. L'éventuelle découverte de la voie de transmission entre les chameaux et les humains demeure essentielle pour arrêter l'introduction initiale dans les populations humaines. Le peu de données disponibles sur la transmission interhumaine des cas primaires suggère que la transmission est souvent indirecte.
Aucun vaccin ni traitement antiviral efficace ne sont actuellement offerts pour le Mers-CoV Ainsi, aucun vaccin existant n'est conseillé par manque d'efficacité. Des chercheurs américains travaillent chez le singe (macaque rhésus) comme modèle de recherche. Ils ont développé un modèle de l'infection à coronavirus qui aidera les scientifiques du monde entier à mieux comprendre comment est apparu ce virus et comment il affecte les personnes infectées. Des chercheurs de l'Université de Madrid ont créé une souche mutante du Mers-CoV qui pourrait être utilisée comme base pour un vaccin protecteur et efficace contre le Mers-CoV dès que des mesures de protection pourront être conçues. Des travaux supplémentaires sont nécessaires avant que les essais cliniques puissent commencer.
K. S.
(*) Professeur des universités, directeur de recherche, hôpital E. Herriot, Lyon, France
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