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Le prix actuel du pétrole, le Brent et le WTI, couvre-t-il les coûts réels ?
Effets de la crise mondiale
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 04 - 2020

Le monde de demain ne sera plus jamais comme avant et l'épidémie du coronavirus a entraîné une crise économique irréversible pour 2020, dont les répercussions risquent de durer avec des ondes de choc pour 2021, moins intensive si la maladie est circonscrite avant septembre/octobre 2020. Cette crise, aura un impact sur les relations internationales, économiques, sociales, cultureles et du futur modèle de consommation énergétique.
Pour éviter de vives polémiques inutiles en cette conjoncture difficile, et sur un sujet très sensible qui engage la sécurité nationale, le ministre de l'Energie n'ayant fait, selon nos informations, que reprendre le rapport 2020 de Sonatrach, pour qui le coût du baril de Hassi Messaoud approche 5 dollars, et qu'en moyenne pour tous les gisements le coût est d'environ 14 dollars. Sonatrach devrait répondre aux questions suivantes: ces données concernent-elles le coût d'extraction au puits, c'est-à-dire que le coût de ce gisement se rapprochant du coût de l'Arabie Saoudite, alors que selon la majorité des experts ayant travaillé sur ce champs, après une tendance à l'épuisement, ce dernier, nécessite d'importants investissements afin accroître les capacités d'extraction existantes ? b-Est-ce le coût arrivé au port d'Arzew ou de Skikda tenant compte des coûts de canalisation, c'est-à-dire du transport ? c-Combien représente le gisement de Hassi Messoud par rapport au total ? Si l'on prend les données du Ministre et si l'on prend l'hypothèse que la production de Hassi Messaoud représente 50%, en référence à 14 dollars, cela suppose que les 50% des autres gisements dont l'amortissement n'est pas encore arrivé à terme , le cout approche 24/25 dollars. Selon le site international spécialisé en Energie (IEA, Rystad Energy) le coût par baril, le Venezuela, pays en semi-faillite, ayant un pétrole lourd ne figurant pas dans les données : nous pouvons classer en plusieurs catégories selon les coûts : a-la Grande Bretagne 52,50, le Brésil 48,80, le Canada 41,20 b-la Colombie 35,30, la Norvège, 36,10 dollars le baril, les USA 36,10, Angola 35,40, le Nigeria 31,60 c-la Chine, 29,90 dollars souvent oubliée sur une consommation totale d'environ 14/15 millions de barils/j avant la crise, qui produit environ trois à quatre millions de barils d-le Mexique 29,10, le Kazakhstan 27,80, la Libye 23,80, l'Algérie entre 20,40 et 23,50 dollars le baril e-la Russie 17,20, l'Iran 12,60, les Emirats 12,30, f-l'Irak 10,70, l'Arabie Saoudite 9,90, le Koweït 8,50. C'est qu' avec la baisse de son quota décidée lors de la dernière réunion OPEP(40% de la production mondiale commercialisée avec 33% pour l'Arabie Saoudite et hors OPEP -60% de la production mondiale commercialisée), avec la dominance de trois grands producteurs, l'Arabie saoudite, la Russie et les Etats Unis d'Amérique plus de 10 millions de barils/j chacun , entre 145.000 /240.000 barils jour, avec un manque à gagner en moyenne annuelle entre 3/ 4 milliards de dollars pour 2020, dans cette conjoncture de récession économique mondiale, les prévisions de recettes de Sonatrach de 35 milliards de dollars pour 2020 ainsi que d'un montant des réserves de change de 51,6 milliards de dollars fin 2020 ne seront pas atteint. N'oublions pas les exportations de gaz (26%GNL et 74% GN via Medgaz et Transmed Via Europe) qui a vu le cours s'effondrer de plus de 60%, étant coté depuis une année entre 1,5 et 2 dollars le MBTU représentant 33% des recettes de Sonatrach. Les recettes devant être au moins divisées par plus de deux par rapport à 2019 dont les recettes ont été de 34 milliards de dollars, montant auquel il faudra soustraire les coûts d'exploitation et la réduction du quota décidée en avril 2020. L'Algérie représente moins de 1 million barils/j, avant la réduction du quota. A 66 dollars en moyenne annuelle pour 2019, les recettes de Sonatrach ont été en moyenne de 34 milliards de dollars. Sous réserve d'une production hydrocarbures en volume physique identique à celle de 2019, ce qui n'est pas évident puisque le principal marché est l'Europe en crise, nous aurons les résultats suivants entre 60 et 20 dollars le baril. A 60 dollars le baril de pétrole, pour 2020 les recettes de Sonatrach seront en moyenne d'environ 31 milliards de dollars, auquel il faudrait retirer une moyenne annuelle de la baisse du quota (entre la fourchette haute et basse des trois phases) retenant 3 milliards de dollars, soit 28 milliards de dollars. A 50 dollars le baril, pour 2020, le chiffre, d''affaires serait d'environ 25 milliards de dollars, restant après la réduction des quotas, 22 milliards de dollars. A 40 dollars le chiffre d'affaire, serait de 20 milliards de dollars, restant après la réduction des quotas 17 milliards. A 30 dollars le chiffre d'affaire, serait de 15 milliards de dollars, restant après la réduction du manque à gagner (baisse des quotas) 12 milliards, environ 70% des gisements ne seront plus rentables. A 25 dollars le chiffre d'affaire, de Sonatrach serait de près de 13 milliards de dollars, restant après le manque à gagner de la réduction du quota 10 milliards et environ 80% des puits n'étant plus rentables. A 20 dollars le chiffre d'affaire serait de 10 milliards de dollars de recettes, restant après les réductions 7 milliards de dollars. Ne pouvant fermer les puits de pétrole en dessous d'un certain seuil, cela étant valable pour tous les pays, Sonatrach serait contrainte de vendre à perte (idem pour 1,52 dollars le MBTU, pour les canalisation de gaz naturel et à 3⁄4 dollars pour le GNL). Pour tous ces scénarios il faudrait soustraire 20/ 25% de charges et la part des associés, pour avoir le profit net. Cela a un impact sur le niveau des réserves de change qui tiennent la cotation du dinar officiel à plus de 70%. Devant différencier la partie devises de la partie dinars, existent des solutions pour éviter l'épuisement des réserves de change en nette baisse d'épuisement (moins de 60 milliards de dollars en mars 2020 contre 194 milliards de dollars au 1 janvier 2014. L'évolution du cours du pétrole dépendra de la durée de l'épidémie et du retour à la croissance de l'économie mondiale, avant la crise seulement pour la Chine, ses importations étaient de 11 millions de barils/j. Cependant il ne faut pas analyser cet impact sur le court terme en termes financiers mais pose une problématique de la nécessaire transition énergétique mondiale. Face à cette crise, les grands laboratoires de prospectives mondiaux, demandent aux gouvernants d'anticiper une catastrophe pire que le coronavirus avec le risque de millions de morts, notamment le réchauffement climatique avec d'importants flux migratoires dus au réchauffement climatique (sécheresse, inondation, vents violents, cyclones) avec des recompositions territoriales (selon un rapport de l'ONU en 2025, la sécheresse frappera pendant des année l'Afrique du Nord dont l'Algérie avec des tensions sur l'eau). D'où l'importance d'un changement notable du modèle énergétique mondial, une réorientation des investissements dans les segments du futur ( les industries de la vie de Jacques Attali) et donc de définir une véritable transition énergétique (efficacité énergétique et énergies renouvelables).Cette transition nécessaire aura des incidences , économiques, sociales, culturelles, voire politique devant assister à une nouvelle recomposition du pouvoir mondial. Ainsi, le retour à la croissance de l'économie mondiale sera le facteur déterminant de la demande d'hydrocarbures à court terme et à moyen terme devant tenir compte des nouvelles mutations énergétiques. Ainsi, en précisant que le taux de croissance se calcule toujours par rapport à la période antérieure T1-To. Ainsi dans le cadre d'un scénario favorable, en précisant qu'une croissance faible en 2020, T0, donne globalement une croissance relativement faible en 2021 –T1, selon le rapport du FMI du 14 avril 2020, l'économie mondiale aura moins de 3,0% de taux de croissance en 2020 et 5,0% en 2021, en moyenne, les pays avancés moins 6,1% en 2020 et 4,5% en 2021. Pour le FMI, si la pandémie ne se résorbe pas au cours du second semestre de l'année 2020 par un prolongement des mesures d'endiguement, nous assisterions à une détérioration des conditions financières et de nouvelles ruptures des chaînes d'approvisionnement mondiales et dans ce cas, le PIB mondial chuterait encore davantage de 3 % supplémentaires en 2020 par rapport au scénario de référence, nous aurons 8 % supplémentaires en 2021. Cela a des incidences sociales et selon l'OIT organisation internationale du travail sur une population active de 3,3 millions 4 personnes sur 5 sont affectés par la fermeture totale ou partielle scénario optimiste 5,3 millions de chômeurs supplémentaires et le scénario pessimiste 25 millions qui s'ajoutent au 190 millions actuellement. Pour l'Algérie, le FMI dans son rapport du 14 avril 2020, le produit intérieur brut réel (PIB) de l'Algérie devrait se contracter de 5,2% durant l'année 2020 et suite à cette baisse PIB réel, devrait se redresser en 2021 de 6,2%, taux calculé en référence à l'années 2020 ( taux de croissance négatif), donnant globalement, à taux constant, un taux de croissance entre 1 et 2% en termes réels , le FMI estimant la croissance économique à 0,7% en 2019, ce taux étant inférieur au taux de pression démographique (300.000 demandes additionnelles d'emplois par an) . Cela a un impact négatif sur le taux de chômage, en raison du ralentissement du taux de croissance, dominée par l'impact de la dépense publique via la rente Sonatrach, avant la crise, prévoyait 12% de taux de chômage en 2020 et l'estimant dans son dernier rapport d'avril à 15, 5% pour 2020, les prévisions pour 2021 étant inchangées à 13,5% et ce sous réserve, autant pour le PIB de profondes réformes structurelles politiques, économiques , sociales et culturelles, ce taux ne tenant pas compte des emplois rente, faire et refaire les trottoirs et des sureffectifs dans l'administration. Cela renvoie toujours à la rente des hydrocarbures qui détermine à la fois le taux d'emploi et les réserves de change estimées fin mars 2020 à environ 58/60 milliards de dollars donnant un répit de moins de 18 mois avec une marge de manœuvre plus favorable par rapport à bon nombre d'autres pays africains, la dette extérieure étant faible moins de 5% du PIB. Mais, reconnaissons avec objectivité, que la présidence de la république et le gouvernement
algérien, ont su gérer cette épidémie, malgré les conditions difficiles, qui touche de grandes puissances économiques, comme les USA, l'Europe et la Chine. Comme je viens de le rapporter à la télévision, France24 (France) et à American Herald Tribune ( USA) le 23/04/2020, le gouvernement actuel n'est pas responsable de la situation actuelle ayant hérité d'un lourd passif alors que l'Algérie selon les données internationales a engrangé une recette en devises de plus de 1000 milliards de dollars entre 2000 et fin 2019 avec une sortie de devises de plus de 935 milliards de dollars, la différence étant le solde des réserves de change au 31/12/2019 d'environ 62 milliards de dollars avec en moyenne annuelle qu'un taux de croissance modique de 2,53% alors qu'il aurait dû être de 8/9% par an afin de permettre une économie durable hors hydrocarbures ce qui rendant urgent un changement profond de la trajectoire économique face aux profondes mutations géostratégiques qui s'annoncent après cette crise. En résumé, le monde dont l'Algérie devra se préparer à affronter d'autres crises plus graves, la guerre de l'eau liée à la guerre alimentaire, la guerre biologique, la guerre numérique et la guerre écologique, ces quatre guerres, ayant des incidences sanitaires, économiques et sécuritaires. Mais si les impacts de l'épidémie du coronavirus sont un danger pour le présent, elles sont porteuses d'espoir pour l'avenir de l'humanité, une opportunité par notre capacité à innover par une autre gouvernance et pour un monde plus solidaire.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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