Le directeur général du MC Oran, Si Tahar Cherif El Ouezzani, a rappelé mardi «le danger» qui guette son club pensionnaire de Ligue 1 de football en raison de la crise financière aiguë qui le secoue depuis l'intersaison et qui menace sérieusement son avenir parmi l'élite. La situation sanitaire difficile que traverse le pays a compliqué davantage les affaires de la direction de la formation phare de la capitale de l'Ouest pour trouver des solutions à ses interminables problèmes financiers, a indiqué l'ancien international algérien. Ayant souvent trouvé dans les autorités locales et différents opérateurs économiques, en particulier le sponsor majeur du club, Hyproc (filiale de Sonatrach), un soutien de taille pour régler, ne serait-ce que partiellement, les problèmes financiers des «Hamraoua», Cherif El Ouezzani se débat cette fois-ci seul pour faire face à une situation qui se complique de plus en plus, a-t-il déploré. Outre le fait que la direction oranaise se montre incapable d'honorer ses engagements envers ses joueurs actuels auxquels elle doit pas moins de six mensualités, elle est également censée d'épurer les dettes d'anciens joueurs ayant recouru, soit au Tribunal arbitral sportif (TAS), soit à la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) pour être rétablis dans leurs droits. Certes, Cherif El Ouezzani et ses assistants ne sont en place que depuis l'été dernier, mais ils sont tenus d'assumer le passif, d'où la nécessité de se débrouiller pour régler cet épineux problème au risque d'exposer leur club à des sanctions. Une réalité que le directeur général des Rouge et Blanc admet, sauf qu'il avoue être incapable d'y faire face, «surtout que les clignotants de la trésorerie du club sont aux rouges». Le club a besoin d'au moins 200 millions DA pour régulariser la situation financière de l'effectif actuel ainsi que des anciens joueurs qui réclament leur dû au titre de leur passage dans le club lors des dernières années, a encore fait savoir le champion d'Afrique avec la sélection algérienne en 1990, estimant au passage que le salut du MCO passe par sa mise sous la coupe d'une entreprise publique comme c'est le cas pour d'autres formations de la Ligue 1. A ce propos justement, le même responsable place tous ses espoirs sur «Hyproc», surtout que cette entreprise a déjà signé en janvier 2019 un protocole d'accord préliminaire avec le conseil d'administration du MCO lui balisant le chemin pour devenir l'actionnaire majoritaire de la société sportive par actions du club. Cependant, des contraintes d'ordre administratif, n'ont pas permis au processus d'aller à son terme, obligeant Hyproc à se contenter d'accompagner les «Hamraoua» en tant que sponsor, ce qui n'est pas fait, selon la direction du club, pour arranger les affaires de ce dernier. A présent, Cherif El Ouezzani se trouve dans une situation des plus délicates. Outre le fait que son club est exposé à des sanctions s'il ne règle pas ses dettes envers les anciens joueurs concernés, il risque aussi d'assister impuissant à une saignée au sein de son effectif lors du mercato estival. Plusieurs éléments, en attente d'être régularisés, n'écartent pas l'idée de recourir à la CNLR pour se délivrer leurs bons de sortie. Avec 30 points au compteur, le MCO occupe la 8e place au classement du championnat de Ligue 1 gelé depuis le 12 mars dernier dans le cadre des mesures préventives pour contrer la propagation du coronavirus, rappelle-t-on.