Les Algériens ont accueilli favorablement les nouvelles mesures qui renforcent le dispositif de lutte contre la propagation du coronavirus durant les deux jours de l'Aïd. Les habitudes de l'Aïd el Fitr seront complètement bouleversées pour les familles qui seront contraintes de faire la prière à la maison et s'abstiendront des visites aux cimetières et aussi des visites aux proches qui étaient l'occasion de l'échange de vœux avec embrassades et échange aussi de gâteaux. Les possibilités offertes par les technologies de la communication et les réseaux sociaux permettent de rester en contact et de présenter les vœux à cette occasion. Il s'agit de ne pas mettre en danger sa famille et ses proches. Pour cela, en application des directives du Président Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion avec les membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a décidé la mise en œuvre de mesures complémentaires de prévention à observer à l'occasion de la fête de Aïd El Fitr : confinement partiel à domicile applicable de 13h00 jusqu'au lendemain à 07h00 à toutes les wilayas, et circulation de tous les véhicules, y compris les motocycles, suspendue entre les wilayas et à l'intérieur de la wilaya. Selon les services du Premier ministère, «les enquêtes épidémiologiques réalisées par les services spécialisés du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ont révélé que la majorité des cas de contamination a été enregistrée à l'occasion d'évènements familiaux et de regroupements de personnes». Partant de ce constat, «le gouvernement fait appel au sens de la responsabilité individuelle et collective et à l'extrême vigilance des citoyens et les exhorte à ce titre, d'éviter toutes les situations qui favorisent la propagation de l'épidémie du Coronavirus, en particulier les attroupements de personnes et les regroupements familiaux». A cette occasion, le gouvernement rappelle à tous les citoyens «la nécessité d'observer les mesures de prévention et les règles d'hygiène et de distanciation sociale ainsi que l'obligation de porter un masque de protection, en toutes circonstances et en particulier dans les espaces publics fermés ou ouverts, tels que les marchés, les souks et les cimetières. Le défaut de port du masque sera sanctionné». La production de masques «grand public» est encouragée par le gouvernement qui a autorisé, dans ce but, l'ouverture de commerces de gros et de détail de tissus, de mercerie et de bonneterie et d'ateliers de confection, outre la mobilisation de tout le potentiel national de production de textile. Au ministère du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial, on estime que les artisans devront contribuer à l'augmentation des capacités de production des bavettes à 10 millions unités/mois au niveau national à même de fournir ce produit de prévention en quantités suffisantes et d'endiguer la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19). Le directeur de l'Artisanat au ministère, Redouane Benatallah, a fait savoir à l'APS que plus de 75.000 artisans couturiers dont des femmes au foyer, ont exprimé leur disponibilité à participer dans la production des bavettes multi-usages et lavables dans le souci d'endiguer la propagation du Covid-19 et de les fournir en quantités suffisantes et à des prix raisonnables au niveau des marchés et ce après le déconfinement. Chaque pays innove dans le dispositif de lutte contre cette pandémie. Ainsi, les autorités de Singapour, qui ont entamé la levée progressive des restrictions en lien avec le Covid-19, ont exhorté les habitants à ne pas parler dans les transports en commun, cherchant ainsi à empêcher la propagation du virus. Le port de masques ainsi que le respect de la distanciation sociale seront par ailleurs obligatoires. Les résidents de Singapour qui se rendraient au travail et à l'école, devront porter des masques et s'abstenir de parler au téléphone ou entre eux lorsqu'ils prendront le bus et le train pour éviter la propagation du coronavirus. Parfois, ce sont les communautés qui prennent les bonnes mesures. En France, la mosquée de Paris et le Conseil français du culte musulman (CFCM) se sont opposés à la tenue de «grands rassemblements» pour la fin du Ramadhan, malgré l'ordre donnée par le Conseil d'Etat au gouvernement français de lever l'interdiction de réunion dans les lieux de culte.