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Cent-cinquante artistes et intellectuels condamnent
«Cancel culture»
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 07 - 2020

La journaliste Gloria Steinem, la créatrice d'Harry Potter J. K. Rowling ou encore l'écrivain algérien Kamel Daoud dénoncent un climat d'«intolérance à l'égard des opinions divergentes» et appellent à «argumenter et convaincre», plutôt qu'à «taire».
Une partie du mouvement engagé contre les discriminations est-elle en train de sombrer dans l'intolérance ? C'est la question que pose une tribune signée par de nombreux artistes et personnalités, qui dénonce la montée de «l'intolérance à l'égard des opinions divergentes», du «goût pour l'humiliation publique et l'ostracisme», et une «tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante» de militants et militantes engagées «en faveur de la justice raciale et sociale». «L'échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité», dénonce cette lettre parue dans le magazine Harper's, traduite par le journal Le Monde et signée par des figures engagées contre les discriminations telles que la journaliste Gloria Steinem, la créatrice de Harry Potter J. K. Rowling ou encore l'écrivain algérien Kamel Daoud.
Licenciements en cascade
Intitulée «Lettre sur la justice et le débat public», le texte fait référence à plusieurs évènements récents qui ont constitué pour les signataires une série de signaux d'alerte. «On renvoie des rédacteurs en chef pour avoir publié des articles controversés ; on retire des livres sous le prétexte d'un manque d'authenticité ; on empêche des journalistes d'écrire sur certains sujets ; on enquête sur des professeurs à cause des œuvres littéraires qu'ils citent en classe ; un chercheur est renvoyé pour avoir fait circuler un article scientifique dûment examiné par des pairs ; et on limoge des dirigeants d'organisation pour des erreurs qui ne sont parfois que des maladresses.» Le directeur des pages «Opinion» du New York Times, James Bennet, a par exemple été licencié en juin après avoir validé une tribune appelant à l'envoi de l'armée contre les manifestations antiracistes. Le même mois, un consultant politique a perdu son travail après avoir tweeté de manière pourtant purement factuelle un article sur l'impact des émeutes qui ont éclaté aux Etats-Unis après l'assassinat de Martin Luther King en 1968. Ces dernières années, des œuvres d'art, des livres, des films ont été retirés de la circulation ou ont fait l'objet de pression pour être retirés. Un phénomène de boycott appelé «cancel culture».
Des signataires cyberharcelés
Nombre de signataires de la tribune eux-mêmes ont subi des vagues de cyberharcèlement ou des critiques en masse après avoir émis des opinions n'allant pas entièrement dans le sens d'une partie du mouvement anti-raciste, LGBT ou féministe. La romancière Margaret Atwood, autrice d'un roman érigé en symbole de la lutte féministe, La Servante écarlate, a dû faire face à une déferlante d'attaques en 2018 après avoir critiqué l'utilisation des réseaux sociaux pour obtenir justice : «Trop souvent, les femmes et les autres victimes d'abus sexuels faute d'obtenir une audience juste des institutions, y compris les entreprises, utilisent un nouvel outil : Internet», écrivait-elle alors. L'autrice britannique J. K. Rowling a été accusée de transphobie et après s'être moquée d'un article qui avait remplacé le mot «femme» par «personne qui a des menstruations». «Je respecte le droit de chaque personne trans de vivre comme bon leur semble. Je marcherai à vos côtés si vous êtes victimes de discrimination en raison de votre transidentité. En même temps, ma vie a été façonnée par le fait d'être une femme. Je ne crois pas que dire cela relève de la haine», s'était-elle défendue.
«Argumenter et convaincre»
«Nous avons besoin de préserver la possibilité d'un désaccord de bonne foi sans conséquences professionnelles désastreuses. Si nous ne défendons pas ce qui est la condition même de notre travail, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le public ou l'Etat le fasse pour nous», arguent les signataires. Qui livrent un contre-modèle : «Pour vaincre de mauvaises idées, il faut les exposer, argumenter et convaincre, et non pas essayer de les taire ou espérer qu'elles disparaissent.»


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