Les négociations entre le Caire, Addis-Abeba et Khartoum sur le barrage de la Renaissance construit par l'Ethiopie sur le Nil bleu ont pris fin sans conclure un accord, a déclaré le ministère soudanais de l'Irrigation qui annonce la tenue prochaine d'un mini-sommet africain pour décider de la suite à donner aux pourparlers. Le ministre soudanais de l'Irrigation et des Ressources hydrauliques, Yasser Abbas, a annoncé lundi soir la fin du round des négociations en cours entre le Soudan, l'Ethiopie et l'Egypte sur le barrage de la Renaissance construit par Addis-Abeba, qui a commencé le 3 juillet sous la supervision de l'Union africaine (UA) et avec la participation d'observateurs internationaux. Le ministre a affirmé que son pays, le Soudan soumettrait mardi son rapport final sur les négociations qui comprend la position de Khartoum sur les points en suspens, annonçant qu'un mini-sommet africain se tiendrait conformément aux instructions de l'UA après une semaine pour décider de la prochaine étape sur la question du barrage. L'Egypte de son côté, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré que son pays regrettait de ne pas être parvenu à un accord. Il a dit que l'Egypte offrait beaucoup de flexibilité et de compréhension, mais que le cycle de négociations s'était à nouveau terminé sans parvenir à un accord. Il a également souligné que tous les organismes publics continuent de travailler avec la même détermination à défendre les intérêts de l'Egypte dans le domaine de l'eau, comme il le dit. Points en suspens Le Caire a rejeté une proposition d'Addis-Abeba de reporter le règlement des différends jusqu'à la signature d'un accord pour l'exploitation du barrage. Selon des médias, les points controversés concernaient l'opération de remplissage du barrage en période sécheresse, de sécheresse prolongée et de manque de pluie. D'autre part, l'Ethiopie a soumis une proposition de saisie de l'eau au coût de 74 milliards de mètres cubes sur une période de 7 ans en cas de pluie. Quant à savoir s'il s'agit d'une sécheresse ou d'une sécheresse prolongée ou faible, elle propose de réserver l'eau par étapes afin de ne pas nuire aux deux pays en aval (Soudan et Egypte). Les mêmes sources ont ajouté que Le Caire a rejeté la proposition éthiopienne, s'en tenant à sa part d'eau dans le Nil, ce qui signifie 55 milliards et 500 millions de mètres cubes dans le cadre de l'accord de 1959 entre l'Egypte et le Soudan. Le Caire appelle également Addis-Abeba à reconnaître les trois accords précédents pour la distribution des quotas d'eau en 1902, 1929 et 1959. Ce dernier l'a rejeté car il n'était pas partie prenante à ces accords, et il adhère au remplissage et à l'exploitation du barrage en juillet, tandis que l'Egypte et le Soudan refusent d'ajouter Addis-Abeba à cette étape avant de parvenir à un accord. Les journaux éthiopiens locaux ont rapporté que le processus de remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance avait déjà commencé il y a une semaine. Le Grand barrage de la Renaissance (Gerd), appelé à devenir le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique avec une capacité de production de plus de 6.000 mégawatts, a provoqué de vives tensions avec l'Egypte et le Soudan. Ces deux pays craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l'eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date initialement indiquée par l'Ethiopie. Le 20 juin, alors que des négociations qui avaient repris se trouvaient au point mort, Le Caire avait appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir. L'Egypte considère ce projet comme une menace «existentielle» et le Soudan a mis en garde contre des «grands risques» pesant selon lui sur la vie de millions de personnes. L'Ethiopie voit la construction du Gerd comme essentiel à son développement et à son électrification. La construction du méga-barrage a débuté en 2011.