Le président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et également chef de l'Etat ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a appelé mardi les dirigeants de la sous-région à coopérer en vue de trouver «rapidement» une solution à la crise politique au Mali. S'exprimant à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat de la Cédéao, M. Akufo-Addo a indiqué qu'«il y avait un besoin urgent de résoudre cette crise en raison de la menace qu'elle constitue pour la paix et la sécurité en Afrique de l'Ouest et au-delà». «Nous avons besoin d'efforts déterminés et sans délai pour surmonter le défi malien car les terroristes profitent de la situation pour créer des tensions dans la sous-région», a-t-il dit. M. Akufo-Addo, qui accueille actuellement le premier sommet depuis son accession à la présidence de la Cédéao, a ajouté que les circonstances actuelles au Mali «nécessitaient une résolution d'urgence de la question en cours». «Je suis convaincu qu'une réunion face à face entre les représentants des 15 membres de notre organisation et les dirigeants militaires au Mali constitue la meilleure opportunité pour trouver une solution solide à la situation», a-t-il souligné. Les chefs d'état d'Afrique de l'Ouest rencontrent le chef du Comité nationale pour le salut du peuple au Mali (CNSP), mardi, date limite fixée par l'Organisation intergouvernementale pour la désignation d'un président civil au Mali. La Cédéao a exigé que les militaires au pouvoir nomment, au plus tard ce mardi, un président et un Premier ministre civils, et la tenue d'un scrutin dans les 12 mois. Or, ce n'est pas ce que prévoit la charte adoptée samedi dernier à la fin de la concertation nationale sur la transition au Mali. Le document évoque une période de 18 mois, mais ne tranche pas au sujet du caractère civil ou militaire de son dirigeant. Il devrait être choisi par un comité mis sur pieds par le CNSP. Le chef du CNSP, le colonel Assimi Goïta, a quitté le Mali pour la première fois depuis sa prise de pouvoir le 18 août, pour participer à ces discussions. Le Mali est paralysé par une profonde crise sécuritaire et politique depuis de nombreuses années et qui constitue une menace pour tout le Sahel. Les participants aux travaux des concertations nationales au Mali, ont adopté au terme de trois jours de débats «une charte» instaurant une période de transition de 18 mois à l'issue de laquelle doit être rétabli le pouvoir civil, ont rapporté des médias. «Nous prenons l'engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en oeuvre de l'ensemble de ces résolutions dans l'intérêt exclusif du peuple malien», a déclaré le colonel Assimi Goïta, chef du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Il s'est engagé à instituer un gouvernement pour rétablir un pouvoir civil dans les 18 mois, après l'adoption d'une «charte» de transition. Des experts désignés par la junte qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta, ont adopté cette «charte»au terme de trois jours de discussions à Bamako avec la participation de quelque 500 participants (partis politiques, presse, syndicats, société civile, diaspora ) répartis sur 5 groupes. «Nous demandons et espérons la compréhension l'appui et l'accompagnement de la communauté internationale dans cette mise en oeuvre diligente correcte de la charte et de la feuille de route de la transition», a-t-il ajouté. Les participants ont débattu aussi la question du futur président de la transition. Cette Charte propose que soit nommé un civil ou un militaire à la tête de la transition. Le document détermine aussi, les organes devant constituer cette transition, sa durée ainsi que le profil de la personne qui doit la diriger. Les dirigeants de l'organisation ouest-africaine qui ont imposé au Mali un embargo sur les flux commerciaux et financiers, continuent d'exiger que le président et le Premier ministre de la transition soient des «personnalités civiles» qui doivent être désignées d'ici le 15 septembre prochain. Quant à la durée de la transition, estiment-ils, elle ne doit pas dépasser une année. Le respect de ces dispositions constitue la condition de la levée des sanctions de la Cédéao. Les travaux de la concertation nationale au Mali, initiés par le CNSP, créé par les militaires mutins, ont débuté jeudi à Bamako pour discuter de la transition après le changement inconstitutionnel, ayant conduit à la démission forcée de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta.