La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a affirmé que ses sanctions imposées contre le Mali suite au changement inconstitutionnel mené par des militaires mutins, restent tributaires de la désignation d'une personnalité civile à la tête de la transition. "La levée des sanctions contre le Mali restent tributaires de la désignation d'une personnalité civile à la tête de la transition", a souligné la Cédéao dans un communiqué sanctionnant le mini-sommet entre les chefs d'état d'Afrique de l'Ouest et le chef du Comité nationale pour le salut du peuple (CNSP) tenu mardi à Accra, date limite fixée par l'Organisation intergouvernementale pour la désignation d'un président civil au Mali. "Cet état de fait expose le Mali à la prolongation des sanctions émises à son encontre", a fait remarquer le Président Ghanéen, président en exercice de la Cédéao, Akufo-Addo, précisant qu'aucune nouvelle sanction n'a été prise contre les militaires, à l'origine du changement inconstitutionnel ayant conduit à la démission forcée de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). "Le pays ne peut plus se permettre de retarder encore la nomination d'un gouvernement responsable. Cette affaire doit maintenant être réglée", a insisté M. Akufo lors d'un point de presse. Les sanctions prises par les pays de la Cédéao s'articulent notamment sur la fermeture des frontières et l'interruption des flux financiers en provenance des pays membres de la Cédéao. La fermeté de la Cédéao envers les militaires s'explique, selon des observateurs, par les craintes d'une déstabilisation d'autres pays de la région qui saperait les efforts dans la lutte contre les groupes terroristes dans l'ensemble du Sahel. Lire aussi: La Cédéao appelle à la coopération pour une solution rapide à la crise politique au Mali Dans leur communiqué, les dirigeants ouest-africains ont insisté particulièrement sur le fait que les dirigeants de la transition soient des civils. Ils ont demandé que la junte soit dissoute dès qu'ils auront été désignés. La Cédéao a indiqué qu'elle renverra un médiateur à Bamako la semaine prochaine et le président Ghanéen a émis l'espoir que la junte aura accédé d'ici là aux exigences de la Cédéao, lui permettant de lever les sanctions. "Nous espérons que nous parlons de jours et non de semaines", a-t-il ajouté. Les militaires avaient promis samedi, à l'issue de trois jours de travaux des concertations nationales, de restituer les commandes aux civils à l'issue d'une période de transition de 18 mois. Les participants à ces travaux, initiés par le CNSP, ont adopté "une charte" instaurant une période de transition de 18 mois à l'issue de laquelle doit être rétabli le pouvoir civil. "Nous prenons l'engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en oeuvre de l'ensemble de ces résolutions dans l'intérêt exclusif du peuple malien", a déclaré le colonel Assimi Goïta, chef du CNSP, Comité crée par les militaires mutins. "Nous demandons et espérons la compréhension l'appui et l'accompagnement de la communauté internationale dans cette mise en oeuvre diligente correcte de la charte et de la feuille de route de la transition", a-t-il insisté.