Les orientations et les équilibres budgétaires du projet de loi de Finances 2021 ont été élaborés dans une conjoncture politique et socio-économique particulière qui a influencé les prévisions de l'avenir économique du pays. Il paraît plus exigeant, mais pourrait-il atteindre des résultats plus proches de la réalité, dans le cas échéant ? L'avenir nous le dira. Avec le reconfinement partiel de la société et la hausse des dépenses publiques de plus de 15% pour gérer la situation sanitaire et socio-économique, l'hypothèse du Gouvernement supposant un retour rapide à la vie normale paraît compromis par l'envolée du nombre de contamination au Covid-19. Logiquement, l'épidémie n'y est pas pour rien dans la situation économique instable de l'Algérie, mais elle n'est pas la seule coupable. Le budget de l'année suivante tient compte, exceptionnellement, actuellement de l'atonie de l'économie mondiale due à l'effondrement entre autre des prix des matières premières, à l'instar de ceux du pétrole. Le budget de l'Etat est alimenté à plus de 60% des recettes des hydrocarbures. L'Etat veut se libérer de ce modèle de financement des caisses de l'Etat en encouragent d'autres encaissements. C'est l'objectif attendu des prochaines réformes financières et fiscales prévues dans ce PLF 2021. Des réformes qui doivent rendre les prévisions économiques plus exhaustives et en phase avec la réalité du pays. Ces dispositions font l'objet d'un débat à l'Assemblée populaire annuelle par les députés. Dans le PLF 2021, l'Algérie a fixé le prix référentiel du baril de pétrole à 40 dollars avec l'estimation d'un redressement rapide des cours du pétrole sur le marché mondial et la récupération du retard dans les investissements stratégiques dans le secteur des hydrocarbures. Toutefois, il faudrait attendre la réponse du marché économique mondiale à la découverte d'un vaccin qui pourrait basculer tous les indices économiques et permettre un retour à la vie économique active à l'internationale. Dans ce texte de loi, l'Algérie vise à corriger les déséquilibres macro et micro-économiques qui ont eu un impact irréversible sur la gouvernance des finances publiques et des institutions de l'Etat. L'évolution du marché local ne peut se faire, dans ce cas, sans l'accélération des réformes financières et fiscales pour diversifier les financements des caisses de l'Etat. Ainsi améliorer et renforcer les recouvrements de la fiscalité ordinaire et surtout bancariser le circuit informel, mais aussi promouvoir l'entrepreneuriat local et la bi-bancarisation. Tous ces points figurent dans le projet de loi de Finances 2021. Il reste à trouver un raccourci efficace pour appliquer ces dispositions qui nécessite plus d'engagement et de rigueur. L'arrivée de la récession et la mise en place de mesures austères pour éviter la banqueroute en raison du défit budgétaire qui pourrait atteindre les 2.000 milliards de dinars fin 2020 et l'érosion des réserves de change au dessous des 50 milliards de dollars, menacent la souveraineté économique du pays. Le cumul des déficits des caisses de l'Etat et de ses institutions pourrait paralyser la mise en œuvre des investissements en cours et en prévisions. Surtout inciter l'Etat à recourir à l'endettement extérieur, ce que les autorités refusent et opte pour couvrir les déficits sur la dette intérieure du pays. Une dette qui déjà se situe à plus de 40%. Flambée par les déséquilibres engendrés par la planche à billet «6.000 milliards de dinars imprimés en seulement deux ans». Une décision qui a des répercussions durable sur l'économie nationale. Des décisions qui ont eu un impact sur la valeur du dinar qui devra, selon ce projet de loi, baisser durant les trois prochaines années de 5%, ce qui signifie la chute du pouvoir d'achat des Algériens qui consomment particulièrement des produits importés, mais aussi affectera le rythme de l'inflation qui pourrait exploser avec la cherté de la vie, en absence d'alternative. Par ailleurs, le recadrage budgétaire prévu dans le projet de loi de Finances 2021 laisse glisser un petit espoir concernant la mise en évidence d'une nouvelle politique de gouvernance plus optimale en ce qui concerne les politiques publiques, mais aussi la modélisation et modernisation des systèmes bancaires. Des dispositions plus que nécessaires pour relever l'économie nationale. Il a été prévu, également, l'adaptation du montant et l'affectation des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre budgétaire à la situation actuelle du pays afin de mieux recadrer l'équilibre général du budget, la trésorerie et la plafond d'autorisation des emplois, comme était le cas pour les recrutement publics. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Finances Aymane Benabderrahmane, lors de la présentation suivi du débat du projet de loi de Finances à l'Assemblée populaire nationale, hier. «La reprise économique dans le pays passe par une relance qui dépendra principalement de l'évolution de la pandémie ainsi que de la demande mondiale sur les hydrocarbures». Le projet de loi de Finances sera soumis le mardi 17 novembre courant, au vote en séance plénière.