Il y a plus de 200 laboratoires qui concourent à la production des vaccins anti-Covid dont les résultats nécessitent un temps pour être rendus disponibles, faisait savoir, il y a quelques jours, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Abderrahmane Benbouzid, qui précisait qu'aucune date n'avait encore été fixée pour son acquisition par l'Algérie. Mais, ajoutait-il, dès sa commercialisation, l'Algérie acquerra le vaccin pour protéger ses citoyens, quel que soit son prix. L'actualité nationale, et pas seulement sanitaire, est déjà dominée par la question du vaccin et de la vaccination contre la Covid-19, exactement comme dans les autres pays confrontés au même défi : sortir des contraintes de la pandémie et reprendre une vie normale. A l'étranger, en Russie, le Président Poutine a demandé que la campagne de vaccination «à grande échelle» contre le Coronavirus a déjà commencé, alors qu'en France, le Président Macron estime que la vaccination de la population n'était pas à court terme la priorité de sa stratégie contre l'épidémie du nouveau Coronavirus. En Algérie, les déclarations de responsables, en charge, à divers niveaux, de la santé de la population, se multiplient pour informer, expliquer et clarifier la problématique du vaccin Covid-19. On sait que la course à la production de vaccins a été engagée parallèlement aux actions menées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires pour riposter à la pandémie qui frappe le monde. Des experts redoublent d'efforts à un rythme sans précédent pour accélérer la mise au point et la fabrication d'un vaccin sûr et efficace. Car, seule la vaccination contre la Covid-19, associée aux dépistages efficaces et aux mesures de prévention, pourra rendre cette maladie évitable. L'acquisition du vaccin suscite partout dans le monde, un grand intérêt dans les opinions publiques des pays fortement touchés par l'épidémie, mais aussi des interrogations sur le meilleur choix à faire face à la multitude des vaccins annoncés, notamment concernant la durée de l'immunité du vaccin. L'Algérie se trouve «dans une démarche très prudentielle», a déclaré le Pr Abderrahmane Benbouzid. Lorsqu'un vaccin sûr et efficace aura été trouvé, le mécanisme Covax, dont fait partie l'Algérie, sera mis en œuvre pour favoriser un accès et une distribution équitables des vaccins, l'objectif étant de protéger les populations de tous les pays. La priorité sera donnée aux personnes les plus à risque. L'agence Xinhua a rapporté que les meilleurs scientifiques du monde en matière de développement des vaccins contre la Covid-19 ont exprimé vendredi leur optimisme et leur confiance dans la possibilité de disposer de vaccins abordables et d'un accès équitable pour tous. Cet accès pourrait exister en dépit des difficultés liées au financement, à l'achat, à la distribution et à l'information. Sur le plan scientifique et technologique, il est possible de faire des vaccins contre la Covid-19 un bien public mondial, a déclaré Soumya Swaminathan, responsable scientifique de l'OMS, selon la même source. «Nous sommes convaincus que nous aurons plusieurs vaccins candidats sûrs et efficaces», compte tenu de tous les travaux en cours et des nombreux autres vaccins candidats en développement, a-t-elle déclaré qui s'exprimait au cours d'une table ronde organisée dans le cadre d'une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies ouverte en réponse à la pandémie de la Covid-19. De son côté, Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, a annoncé le lancement de l'Alliance pour la réponse à l'infodémie en Afrique (AIRA), qui renforcera les efforts visant à éradiquer la désinformation rampante qui a entravé la lutte contre la pandémie sur le continent. L'Afrique n'a pas été épargnée par la crise de la désinformation liée au Covid-19 qui a été favorisée par des plate-formes de réseaux sociaux non réglementées. Selon l'OMS, les informations sur la pandémie ont été partagées et consultées plus de 270 milliards de fois sur les plate-formes numériques du continent, alors qu'une grande partie d'entre elles se sont avérées inexactes et trompeuses. «Nous allons nous associer aux pays touchés pour mettre en place les interventions nécessaires afin d'éradiquer la désinformation sur le virus, de manière à préparer le déploiement du vaccin», a déclaré Mme Matshidiso Moeti.