Depuis sa mise en œuvre officielle le 1er janvier en cours, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) suscite toujours des interrogations quant à son mode de fonctionnement, mais aussi sur les mesures de la défense commerciale de chaque pays membre de la ZLECAf. La lenteur des procédures et la mise en circulation des marchandises est certes prévisible en raison de la situation politique et de sécurité de plusieurs pays, mais ceci pourrait constituer, entre autres, une occasion pour revoir et améliorer les défaillances du système commercial multilatéral. Un projet inédit qui prendra sûrement plus de temps que prévu pour le mettre à pied d'œuvre. Les 55 pays membres, dont l'Algérie, négocient toujours le processus réglementaire de cette zone, alors que 90% des règles d'origines sont d'ores et déjà conclues entre les pays signataires. En attendant l'achèvement du volet réglementaire, les pays membres de ce bloc commercial mobilisent tous les moyens logistiques et techniques avant d'entamer la commercialisation de leur produit et surtout promouvoir la concurrence. L'Algérie qui attend beaucoup de cette zone de libre-échange continentale a mobilisé ses entreprises, notamment, de logistiques dans cette course. En plus de renforcer son réseau de transport par de nouveaux camions, elle incite les opérateurs économiques à diriger leur production vers ce circuit afin de doper la valeur de leurs exportations. Dans ce cadre, le Groupe public de transport terrestre de marchandises et de logistique (Logitrans) «s'emploie à adhérer fortement aux efforts des pouvoirs publics visant à booster les exportations hors hydrocarbures à travers une série de mesures tendant à accompagner les opérateurs exportateurs vers les marchés africains», a affirmé, mercredi, le P-dg du Groupe, Boualem Kini, dans une interview accordée à l'APS, expliquant qu'«en prévision de l'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le Groupe Logitrans a mis en place, au début de l'année en cours, tous les moyens humains et matériels pour faire réussir les objectifs tracés par les hautes autorités du pays en matière d'exportation». Il est prévu dans cet objectif «l'aménagement de zones de transit dédiées à l'exportation à Tindouf et Tamanrasset comportant des centres de transport et des entrepôts sous contrôle des services des Douanes, et ce, en vue de faciliter le processus d'exportation et contribuer à la dynamisation des activités commerciales au niveau des zones frontalières mais aussi créer des postes d'emploi», a-t-il précisé, annonçant au passage «la création d'une antenne spécialisée dans le transport international chargée de l'accompagnement des opérateurs économiques dans le transport de leurs marchandises vers les différents pays africains, notamment les pays voisins». L'Algérie veut faire profiter ses entreprises de ce vaste marché commercial qui représente plus de 1,2 milliard de consommateurs et se lancer dans la phase de la diversification industrielle. Elle devra aussi faire face à la concurrence dans plusieurs domaines, matériaux de construction, technologique et même agricole.