La future loi électorale empêchera que se renouvelle l'expérience du souk (marché) «électoral» créé par les dernières législatives de 2017, sur la base de l'offre et la demande pour la constitution des listes et le positionnement en tête de liste. On avait vu des candidats sûrs d'être élus se mettre sur des listes de partis qui n'existaient même pas dans la circonscription concernée. Il suffisait d'avoir un parti agréé pour être en mesure de «monnayer» sa liste. Avec le principe du seuil des 4% des voix obtenues lors des législatives précédentes, la future loi devrait barrer la voie à un tel marchandage. C'est l'argument présenté par Mohamed Chorfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour maintenir le principe du seuil des 4% des voix obtenues lors des dernières législatives , comme condition pour une participation des partis politiques aux futures législatives. Le problème, évidemment, c'est que les législatives de 2017 sont loin de remplir les critères d'un scrutin sincère pour pouvoir servir de référence. Hier, sur les ondes de la Chaîne II de la radio algérienne, Mohamed Chorfi a assuré que la braderie électorale est terminée. Il a rappelé que l'ANIE a pour mission de rompre avec les anciennes pratiques, et a assuré que les dispositions contenues dans l'avant-projet de loi électorale «amorcent une nouvelle ère pour la moralisation de l'action politique, en mettant fin au système de ‘'quotas'' et à la ‘'tête de liste'', «ayant consacré l'intervention de l'argent sale» lors des élections précédentes. Pour Mohamed Chorfi, «ce projet vise à garantir l'égalité entre tous les acteurs parmi les anciens et les nouveaux partis politiques, en leur offrant les mêmes moyens et chances lors des échéances électorales». Dans le but de consacrer la transparence, tous les partis politiques et les listes participant aux élections auront, en vertu de la nouvelle loi, le droit de désigner des observateurs au niveau des bureaux de vote. C'est ainsi que la surveillance populaire, adoptée lors du référendum sur l'amendement constitutionnel du 1er novembre dernier, sera généralisée à l'avenir. Concernant la condition relative au niveau d'études des futurs candidats aux élections, le président de l'ANIE a affirmé qu'il «est normal que toute nouveauté fasse l'objet d'une polémique», ajoutant que «les postes de responsabilité exigent des qualifications bien précises» dont le niveau d'instruction pour «une gestion judicieuse et une bonne gouvernance». Il confirme que les élections législatives et les élections locales ne se dérouleront pas le même jour, à cause du manque de moyens notamment humains. Mohamed Chorfi fait savoir que l'encadrement des deux élections «nécessite, au minimum, 9.000 magistrats, ce qui est actuellement impossible». Mohamed Chorfi est convaincu que l'avant-projet de loi organique relative aux élections, dévoilé la semaine écoulée, garantira à l'avenir la transparence et la régularité des élections et permettra d'instaurer les institutions tant espérées par les Algériens depuis l'indépendance, dans la mesure où le citoyen pourra choisir, en toute liberté, les responsables chargés de la gestion de ses affaires. Le président de l'ANIE a souligné que la lutte contre la corruption vise principalement le financement de la campagne électorale, révélant que le nouveau texte comprend la mise en place d'une commission indépendante au sein de l'ANIE.