Annaba «La Coquette» ne l'est plus depuis déjà des années. Le constat qu'on en fait autour de la ville tant lorsqu'on y entre ou l'en sort et que l'on entend ce qui se dit, c'est que l'anarchie totale règne partout. Annaba et ses environs croulent sous les ordures, les routes complètement défoncées engendrent des embouteillages à toute heure, le commerce informel occupe toutes les voies publiques. Tous les bas quartiers sont sous l'eau insalubre et les moustiques depuis des semaines. Les secteurs sanitaires sont saturés et les maladies se multiplient partout sans oublier l'insécurité grandissante qui s'installe. Les habitants des bas quartiers comme ceux de Sidi Salem, Boukhadra, Mhaffeur, El Hadjar, Draa Erich et bien d'autres pataugent dans l'eau insalubre depuis des mois. La population se révolte. «Nous exigeons des autorités qu'elles s'occupent de notre cas. Nous ne voulons plus de cette eau nauséabonde de tout instant. Si les autorités locales ne veulent rien voir, et encore moins assumer leur mission, nous allons veiller ce qu'elles le fassent», menacent des habitants majoritairement des jeunes. Ils se sont mêlés pour la plupart aux éboueurs d'Annaba qui étaient en nombre sur le Cour de la Révolution. Ces derniers ont décidé de provoquer une grève générale pour une durée indéterminée à partir de ce dernier dimanche. Les premiers parlent de non-paiement de leurs salaires et indemnités, les seconds de l'état des lieux de leur quartier réciproque ou la dégradation très avancée des routes et chemins de wilaya et de commune. Notamment celle de la RN 44 qui pénalise tout le monde. Ils veulent attirer l'attention des autorités sur les conséquences de cette situation sur leurs voitures sans oublier les temps passés dans les boues, le délai de trajet qui double et les insécurités. A court terme, les transporteurs usagers de cette route nationale demandent aux autorités d'interdire les poids lourds d'emprunter cette infrastructure routière car leurs charges trop lourdes accélèrent la dégradation de la RN 44. Il faut croire que rien ne bouge du côté des nombreuses wilayas comme celle de Annaba. Rappelons que le ministre des Travaux publics était intervenu sur le plateau de la télévision nationale et sur les ondes de la radio pour mettre en relief ce qu'il a estimé être les travaux accomplis pour la réfection de ces infrastructures routières devenues, selon lui, praticables après leur remise en état respective et réparées comme il faut. Bref, tout va bien ou presque. Or, les routes de Annaba tant celle du chef-lieu que les dix autres sont des nids de poule qui se forment partout malgré la sécheresse. D'où la question que l'on ne cesse de se poser quant à une telle inertie de la part des autorités locales et surtout à qui profite ce marasme ? Dans le chef-lieu de la commune et ses environs ainsi que presque toutes les autres concentration de population, les montagnes d'ordures font partie intégrante du quotidien que la plupart des habitants désespèrent voir un jour disparaître. Elles barrent carrément de nombreuses routes si bien qu'on soit obligé de marcher ou de rouler dessus qu'on le veuille ou non. Et on s'étonne d'être les quatre grandes communes où des maladies contagieuses sont endémiques difficile pour les autorités locales de faire semblant de ne pas le reconnaître.