Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a réclamé vendredi une session urgente du Conseil de sécurité de l'ONU face aux agressions israéliennes à Al-Qods occupée et l'expulsion de familles palestiniennes dans le quartier Sheikh Jarrah. Depuis le début du mois sacré du Ramadhan, la ville sainte d'El-Qods, est le théâtre d'une série d'agressions des forces d'occupation israélienne en particulier après la prière des «Tarawih». Qualifiant les Palestiniens rassemblés sur l'esplanade des Mosquées de «peuple héroïque», M. Abbas, a tenu l'occupant israélien pour responsable des «dangereux développements dans la Vieille Ville», appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à l'agression «contre notre peuple et nos lieux Saints et de fournir une protection internationale à notre peuple qui défend ses droits légitimes et sa présence dans son pays d'origine». M. Abbas a chargé l'ambassadeur de Palestine auprès de l'ONU de demander une session urgente du Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre en œuvre ses décisions relatives à El-Qods et territoires palestiniens occupés. La diplomatie palestinienne a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU et l'Unesco à assumer leurs responsabilités face aux agressions contre El-Aqsa et à condamner l'attaque «barbare» ciblant la ville Sainte d'El Qods. Pour sa part, le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh a salué la déclaration des chefs de diplomatie de cinq pays européens: la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne, dans laquelle ils ont appelé l'entité sioniste à mettre fin à la politique expansionniste, à revenir sur la décision de construire 540 unités de colonisation au sud-est d'El Qods occupée, et mettre fin à l'expulsion des Palestiniens de Sheikh Jarrah, soulignant que les violations israéliennes portent atteinte aux efforts pour la solution à deux Etats. Vendredi, plus de 160 Palestiniens ont été blessés par la police de l'occupation, la plupart sur l'Esplanade des mosquées à El-Qods et 15 autres ont été arrêtés. Les habitants de Sheikh Jarrah avaient auparavant été déplacés de leurs maisons à Haïfa et Jaffa en 1948. Ils protestent aujourd'hui contre les décisions rendues par les autorités d'occupation d'évacuer des maisons palestiniennes construites en 1956 au profit des colons. Jusqu'à présent, 12 familles palestiniennes du quartier ont reçu des décisions d'expulsion. Vives condamnations internationales Le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, a exhorté vendredi l'entité sioniste à mettre «immédiatement» un terme à toute expulsion forcée de Palestiniens, qui pourraient constituer des «crimes de guerre». Dans un tweet, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland a appelé «tout le monde à agir de manière responsable et à rester calme». «Tout le monde doit respecter les lieux saints de la vieille ville d'El Qods au nom de la paix et de la stabilité», lit-on dans le même tweet. Le Parlement arabe a, de son côté, condamné vendredi le déplacement forcé de Palestiniens de Cheikh Jarrah, «car ces maisons sont le droit de leurs résidents palestiniens et ont été légalement établis pour les réfugiés palestiniens qui ont été déplacés de force de leurs foyers en 1948». Le Président du Parlement arabe, Adel Al-Asoumi qui a dénoncé un «nettoyage ethnique», a adressé des lettres au SG de l'ONU, au Président de l'Union interparlementaire, aux chefs des parlements régionaux et à la Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, les appelant «à réagir». De son côté, l'Iran a exhorté samedi les Nations unies à condamner un «crime de guerre» contre la Mosquée Al-Aqsa. En outre, l'UE a appelé samedi les autorités d'occupation israéliennes à agir de «toute urgence» pour une «désescalade» à El-Qods occupée, estimant que «la violence et l'incitation sont inacceptables».