Une deuxième conférence internationale sur la Libye s'ouvre aujourd'hui à Berlin, en Allemagne, sous les auspices de l'ONU. Le but de cette conférence, selon les observateurs, est de mener à bien la réconciliation entre les belligérants et organiser des élections démocratiques et intègres sans exclusion ni marginalisation. Elle serait, ainsi, une nouvelle phase pour amorcer le passage décisif escompté dans le processus de stabilité politique, ou encore faire sortir les mercenaires étrangers des territoires libyens. Elle devrait permettre au peuple libyen de bâtir un Etat démocratique où règnera la souveraineté des institutions dans le cadre de la paix et de la stabilité. Dix ans après l'intervention militaire de l'Otan en Libye et l'assassinat du Guide libyen Mouammar Kadhafi, les pays voisins souhaitent un rapide retour à la paix et à la stabilité en Libye, pour en finir avec le chaos qui a facilité l'activité des groupes terroristes et leur infiltration au Sahel. Mais pour atteindre cet objectif, le chemin sera sans doute difficile. Alors que l'Algérie tente de redynamiser les relations économiques et commerciales avec la Libye, des médias ont fait état de l'annonce unilatérale par le maréchal Haftar de la fermeture de la frontière algéro-libyenne. La solidarité entre l'Algérie et la Libye remonte à la Guerre de libération imposée par la France coloniale à l'Algérie pour recouvrer sa souveraineté. «Tous les Algériens vouent, pour plusieurs raisons, respect et considération à la Libye. Comment pouvons-nous oublier ce que le peuple libyen frère avait apporté comme soutien matériel et moral à la Glorieuse Guerre de libération nationale ? Comment ne pas se remémorer avec fierté «les deux batailles d'Issine», le 3 octobre 1957 et le 25 septembre 1958, où le sang libyen s'est mélangé au sang algérien, dans une image des plus suprêmes de sacrifice et dans un sens des plus nobles de la foi en un destin commun des deux peuples ?», avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, dans une allocution à l'ouverture du Forum économique algéro-libyen, il y a près d'un mois, à Alger. Sur la base de ces sens nobles et valeurs communes, avait-il poursuivi, «l'Algérie ne pouvait pas, alors que la Libye, pays frère, traversait une grande épreuve, être spectatrice». L'Algérie a soutenu toutes les démarches et les initiatives internationales sérieuses et sincères qui visent à arrêter la fitna en Libye, dont le processus de Berlin et la conclusion de l'accord politique libyen sous l'égide des Nations unies, a rappelé récemment Sabri Boukadoum. Dernièrement, les vice-présidents du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Koni et Abdullah Al-Lafi, étaient en visite officielle en Algérie, à l'occasion de laquelle «les derniers développements du dossier libyen ont été évoqués, notamment la gestion de la phase transitoire conformément à la feuille de route convenue et le dossier de la réconciliation nationale dans ce pays frère». A cette occasion, le Président Abdelmadjid Tebboune avait affirmé «le soutien sans limite de l'Algérie aux frères libyens pour la reconstruction de leur Etat à même de préserver sa souveraineté et son unité», réitérant «la disposition de l'Algérie à abriter les rencontres de réconciliation nationale, en réponse aux demandes des frères libyens». Dans une récente entrevue accordée à la chaîne qatarie «Al Jazeera», le Président Tebboune a rappelé que l'Algérie a refusé que Tripoli «tombe aux mains des mercenaires», ajoutant qu'«elle était prête à intervenir d'une façon ou d'une autre pour empêcher sa chute». «Quand nous avons dit que Tripoli était une ligne rouge, nous l'avons fait sciemment et les concernés ont saisi le message», a-t-il poursuivi, rappelant la position de l'Algérie qui a appelé, à la Conférence de Berlin, à la tenue d'élections générales en Libye sous l'égide des Nations unies. «Les frères libyens ont demandé à ce que la réconciliation libyenne se fasse en Algérie, et c'est ce qu'a confirmé le chef du Gouvernement d'union nationale en Libye lors de sa dernière visite en Algérie», a rappelé le Président Tebboune. Par ailleurs, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a annoncé son intention de convoquer une réunion du Forum de dialogue politique libyen en Suisse du 28 juin au 1er juillet. La Manul a également annoncé qu'elle allait convoquer le comité consultatif du Forum de dialogue politique libyen du 24 au 26 juin en Tunisie.