Une triste nouvelle est venue jeter un voile d'émoi sur ce début de mois de juillet, celle de la disparition de Khadidja Hamsi. Une artiste lumineuse, talentueuse, généreuse et authentique. Celle qui a vu le jour et qui a grandi dans le giron de Yemma Gouraya et qui s'est, dès le jeune âge, abreuvée de la culture de ses ancêtres amazighs, a consacré toute sa vie à l'affirmation de cette identité qu'elle exprimera de diverses manières (couture, la broderie, la tapisserie, chants traditionnels, la poésie féminine…) Après avoir quitté sa région natale, elle s'installe à Alger dans les années 1970 où, encouragée et soutenue par des icônes de la culture algérienne parmi lesquelles Kateb Yacine, M'Hamed Isiakhem, Ali Zamoum et Mohamed Benmohamed, elle donne libre cours à ses talents multiples. Khadidja Hamsi saura ainsi donner à la robe kabyle un véritable renouveau, en y introduisant des signes et symboles anciens. Dès lors, l'habit traditionnel de la femme kabyle, sort du «folklorisme ambiant» pour atteindre l'universalité. Khadidja Hamsi vivra, par ailleurs, plusieurs expériences enrichissantes tout au long de sa longue carrière, en participant au succès du long métrage de Azzedine Meddour «La montagne de Baya» pour lequel elle conçoit et réalise les costumes, elle dessinera également les tenues de scène pour la pièce de théâtre «Enta khouya wana ch'koun» de Slimane Benaïssa. Dotée d'une voix très mélodieuse en envoûtante, on la verra interpréter avec beaucoup d'émotion les chants traditionnels «Achwiq» dans le long métrage de Mohamed Ifticène «Les rameaux de feu» ainsi que dans un film-documentaire consacré au parcours artistique du grand M'Hamed Issiakhem. A noter qu'en 2018, le Haut-Commissariat à l'Amazighité, en collaboration avec l'APC d'Alger-Centre avait rendu hommage à Khadidja Hamsi, célébrant ainsi les 40 ans consacrés au service de l'identité et de la culture amazighes.