Le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha, président du syndicat des professeurs et chercheurs et membre du Comité scientifique anti Covid-19, le Pr Rachid Belhadj a appelé, hier dimanche à Alger, à la proclamation de l'Etat d'urgence sanitaire face l'aggravation de la situation sanitaire. « Aujourd'hui, tous les patients que nous recevons nécessitent une hospitalisation, contrairement aux deux précédentes vagues où beaucoup de patients testés positifs à la Covid-19 étaient renvoyés chez eux avec un traitement et un confinement à domicile », a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne, ce membre du Comité scientifique anti Covid-19 a qualifié la situation épidémiologique de catastrophique. Mettant en avant le nombre croissant d'infections parmi le personnel médical et l'incapacité des hôpitaux à absorber les cas de contamination au variant du Coronavirus, à la lumière, a-t-il dit, de la demande croissante d'oxygène et de la complexité des cas de personnes infectées. « Le nombre réel de morts quotidien est plusieurs fois supérieur à ce qui est annoncé dans les communiqués du ministère de la Santé », a poursuivi le Pr Rachid Belhadj, révélant que 18 décès sont survenus la nuit dernière dans le seul hôpital Mustapha Pacha, et que 25 membres du personnel médical ont été contaminés dans l'hôpital, ce qui accroît la crise du personnel médical et paramédical. Le directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha a, à l'occasion, tiré la sonnette d'alarme sur le risque de manque de personnel médical avec la dynamique actuelle des contaminations, suggérant, au passage, de faire appel aux étudiants en médecine et aux médecins retraités pour faire face à l'aggravation de la situation épidémiologique, conséquence, a observé le Pr Rachid Belhadj, des négligences et du manque de vaccinations. « Nous avons atteint le stade extrême », a alerté ce membre du Comité scientifique anti Covid-19. Tous les établissements hospitaliers, a fait remarquer le Pr Rachid Belhadj, sont submergés et vivent la même pression, les mêmes contaminations et les mêmes problèmes. Soulignant l'extrême urgence de la situation qui exige, a-t-il indiqué encore, un changement de la gestion de la crise pour éviter la perte de contrôle de la situation. Avant-hier samedi, le président de la Société algérienne d'immunologie, chef de service du laboratoire central de l'EPH de Rouiba, et membre du Comité scientifique anti Covid-19, le professeur Kamel Djenouhat, a indiqué que la situation épidémiologique est, certes, dangereuse mais pas catastrophique, malgré le rebond, rapide et inquiétant, des contaminations au Coronavirus (Covid-19). « Avec la nouvelle souche Delta du Coronavirus (Covid-19), le taux d'infection pulmonaire dépassait 50%. Ce variant Delta peut exposer le patient à la mort même s'il est vacciné deux fois et pris des doses de médicaments », a, toutefois, mis en garde le Pr Kamel Djenouhat, exhortant, au passage, les Algériens à se faire vacciner. Considérant que le vaccin est nécessaire. « Si les patients l'avaient pris tôt, le taux de mortalité n'aurait été que de 5% ».