A travers le»message d'amitié et de fraternité» du Président Abdelmadjid Tebboune, transmis, mardi, au Président tunisien, Kaïs Saïed, par notre ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, c'est la solidarité de l'Algérie qui est exprimée à l'égard de la Tunisie, pays ami et voisin, visiblement décidé à sortir de la situation de déstabilisation dans laquelle a été plongée sa population depuis le douteux»printemps arabe», déclenché il y a plus d'une dizaine d'années. Le Président Tebboune avait reçu, la veille, lundi, un appel téléphonique de son homologue tunisien, Kaïs Saïed, durant lequel ont été évoqués les développements de la situation en Tunisie, ainsi que les perspectives des relations algéro-tunisiennes et les voies et moyens de leur consolidation. En visite mardi en Tunisie, Ramtane Lamamra a été reçu par le Président Kaïs Saïed, à qui il a transmis le message du Président Tebboune, réaffirmant son engagement ferme pour le raffermissement des liens de fraternité et de solidarité et des relations stratégiques prévalant entre les deux pays. «L'entretien a été l'occasion d'un échange d'informations et d'analyses sur nombre de questions régionales d'intérêt commun», a précisé le chef de la diplomatie algérienne. «Nous nous engageons résolument, aujourd'hui, dans le processus d'édification de l'Union maghrébine escomptée afin de permettre à la Tunisie et à l'Algérie d'être le noyau de cette entreprise sérieuse, complémentaire et ambitieuse», a conclu Ramtane Lamamra. Par ailleurs, notre ministre a examiné avec son homologue tunisien, Othman Jerandi, les questions-clé aux plans arabe, maghrébin et africain, dans une «parfaite convergence de vues», et avec une «forte volonté de coordonner et d'intensifier les efforts face aux défis communs et d'une solidarité mutuelle pour lutter contre la pandémie de Coronavirus». A noter que, le même jour, mardi, le chef de l'Etat tunisien a reçu un message oral du roi Mohamed VI du Maroc, transmis par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères. Ainsi, le Président tunisien est assuré d'avoir le soutien de ses voisins maghrébins, dans sa démarche de sortie des dégâts causés par le «printemps arabe», synonyme de chaos et de régression, mis en œuvre en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie, avec la volonté de ses promoteurs occidentaux de l'étendre en Algérie, heureusement sans résultat. Le Président Kaïs Saïed (…) s'est défendu d'être un putschiste. «Mes décisions sont dans le respect total de l'article 80 de la Constitution», a-t-il souligné lundi, en marge d'une réunion avec des représentants de l'Union générale tunisienne du travail, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, de l'Ordre des avocats, de l'Union des agriculteurs, de l'Union nationale de la femme ainsi que la présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates. Dimanche 25 juillet, à l'occasion du 64e anniversaire de la proclamation de la République tunisienne, la capitale Tunis et plusieurs autres villes tunisiennes avaient été le théâtre de manifestations populaires, visant le parti politique islamiste Ennahda et réclamant le départ du gouvernement dirigé par Hichem Mechichi et la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement tunisien) présidé par Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha. Les manifestants ont demandé de poursuivre en justice tous les responsables qu'ils ont qualifiés de «cause fatale» de la dégradation de la situation sanitaire, sociale et économique en Tunisie. Le Président Kaïs Saïed a alors mis en application, le jour même, l'article 80 de la Constitution pour geler les activités du Parlement et démettre le Chef du gouvernement pour une durée de trente jours. Il a pris cette décision à l'issue d'une réunion avec les membres des commandements de l'armée et des services de sécurité.