Lors de la tenue du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rassuré quant à la situation macroéconomique du pays en annonçant que les réserves de change s'élèvent actuellement à 44 milliards de dollars contre 53 milliards de dollars à fin 2019. Cette déclaration du chef de l'Etat est venue démentir les projections de certains économistes qui prédisaient un épuisement des réserves de change à la fin de l'année 2021 ou au plus tard en 2022. Lors de sa sortie face aux médias en février 2021 et en réponse à une question, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que les réserves de change au début de l'année en cours étaient de 42 milliards de dollars. Donc et depuis le mois de janvier de l'année en cours les réserves de changes ont augmentées de deux milliards de dollars, mettant ainsi un terme au processus d'érosion des réserves de change observé depuis 2014. Cette hausse a été déjà annoncée par le ministère des Finances au début du mois de juin 2021. Dans un communiqué du département de Aïmen Benabderrahmane, alors ministre des Finances, il a été précisé «que le niveau des réserves de change a repris durant le mois de mai 2021 un trend haussier, une situation qualifiée d'inédite et qui n'a pas était observée depuis plusieurs mois». Une tendance confirmée par le chef de l'Etat dimanche passé. Il est clair que tant que les réserves de change restent à un niveau acceptable l'Algérie ne sera pas obligé de recourir à l'endettement extérieur pour éponger le déficit de sa balance des paiements. Les réserves de change du pays avaient atteints un sommet jamais égalé depuis l'indépendance du pays en 2013 avec 194 milliards de dollars. En 2014 et malgré un prix moyen du baril de pétrole de 100 dollars, les réserves de change vont baisser de 15 milliards de dollars. Cette année-là, les importations de biens avaient atteint un sommet, avec près de 60 milliards de dollars, engloutissant ainsi la totalité des recettes des exportations qui étaient légèrement supérieures à 60 milliards de dollars. C'était la première fois depuis 2001 que les réserves de change amorçaient une baisse. Ainsi et de 2013 à 2019, les réserves de changes sont passées de 194 milliards de dollars à 53 milliards de dollars, soit une perte de141 milliards de dollars en sept ans. Ce qui représente une perte moyenne de 20 milliards de dollars par an, ce qui est énorme. Malgré la chute des marchés pétroliers vers la fin de l'année 2014, l'Algérie continuait à importer des biens et des services comme si le baril de pétrole restait au-dessus des 100 dollars. D'où un lourd déficit de la balance des paiements qui ne pouvait être épongé que par le recours aux réserves de changes. La réduction de la facture des importations des biens et services devenait inévitable pour éviter un épuisement rapide de nos réserves. En 2020 et malgré les conséquences de la pandémie, les importations de marchandises n'ont été que de 34,39 milliards de dollars alors que cette même facture avait frôlé les 60 milliards de dollars en 2014. Cette baisse importante des importations de biens en l'espace de sept ans «n'a pas perturbé l'approvisionnement du marché et la capacité de l'Algérie à acquérir tous les moyens pour faire face à tout imprévu», précise le communiqué du Conseil des ministres. Durant les cinq premiers mois de 2021, la réduction des importations s'est poursuivie avec moins de 20% par rapport à la même période de 2019. Les exportations hors hydrocarbures ont progressées de 81% tandis que celles des hydrocarbures de plus de 37%, grâce à une reprise des marchés pétroliers. Durant le premier semestre de 2021, le prix moyen du baril de pétrole a été de 64,83 dollars contre 39,84 dollars durant la même période de l'année passée. Le maintien des réserves de change à un niveau qui épargnerait au pays le recours à l'endettement permettra à l'actuel Exécutif de mener des réformes économiques loin des contraintes et des pressions extérieures. Des réformes qui ont pour finalités de diversifier l'économie nationale et sortir de la dépendance des hydrocarbures.