Les athlètes algériens ont décroché 12 médailles (4 or, 4 argent et 4 bronze) aux Jeux paralympiques de Tokyo, qui ont pris fin dimanche, terminant à la 29e position sur 86 pays classés au tableau final des médailles, dominé, comme prévu, par la Chine, pour la cinquième édition de rang. Pour cette 8e participation de suite, les athlètes paralympiens algériens, de para-athlétisme, judo et para-powerlifting ont été encore une fois, à la hauteur d'un événement très spécial qui s'est déroulé dans des conditions particulièrement inhabituelles, avec des mesures sanitaires draconiennes imposées à tous les présents, en raison de la pandémie du Covid-19. En plus des douze médailles, pas facile à récolter pour plusieurs raisons dont une préparation loin d'être à la hauteur du rendez-vous, les représentants algériens ont eu le mérite de réaliser deux records du monde sur un total de 67 battus à Tokyo, deux records des Jeux et quatre records d'Afrique, en plus des performances personnelles. Les Jeux ont permis également l'émergence de quelques noms qui feront mal à l'avenir à l'image d'Abdekarim Krai (1 500 m/T13), Walid Ferhah (poids/F32), Ahmed Mehideb (Club/F32),Mohamed Nadjib Amchi (poids/F32), Salah Khelaifia (100 m/T13) et Athmani Skander-Djamil (100 m et 400 m/T13). Athmani Skander-Djamil, découverte des Jeux La palme d'or revient à Athmani Skander-Djamil, auteur de deux médailles pour ses premiers Jeux qu'il a entamé avec une argent au 100 m (classe T13), ratant d'un dixième de seconde l'or, après avoir couru la course en 10.54, derrière le détenteur du titre l'Irlandais Smyth Jason (10.53). L'Algérien récidive, quatre jours après, avec cette fois-ci, le titre suprême du 400 m, remporté non seulement haut la main, devant le champion en titre et recordman de l'épreuve (46.92), le Marocain Mohamed Amguoun, mais avec à la clé, un nouveau record du monde de l'épreuve (46.70). «C'est mon premier titre international. Faire entonner l'hymne national dans un rendez-vous aussi prestigieux était mon rêve le plus cher. Je dédie ses titres au peuple algérien et à tout les gens qui ont cru en mon potentiel et m'ont encouragé tout au long de ma carrière», a déclaré le double médaillé des Jeux de Tokyo. Sa compatriote Safia Djelal a confirmé de son côté son statut de grande spécialiste des concours, en décrochant l'or au poids, classe (F57), ponctué par un record du monde de la spécialité (11.26 mètres). La native de Batna a étoffé ainsi son palmarès international déjà riche de onze médailles dont cinq titres suprêmes. Toute en larmes lors de la cérémonie remise des médailles, Djelal n'a pas pu trouver les mots pour exprimer sa joie. «J'ai souffert, trop souffert même (.,.) pour moi, cette médaille est la plus importante de ma carrière qui est pourtant riche en consécrations. Durant ce mandat, on a connu beaucoup de turbulences et de problèmes que nous espérons ne plus revivre à l'avenir», a-t-elle indiqué. L'autre titre algérien des Jeux a été l'œuvre de l'athlète Asmahane Boudjadar qui s'est distinguée au poids (F33) avec une médaille d'or et un record des jeux (7.10 mètres), distançant ses premières concurrentes de 38 centimètres. Cependant, c'est la consécration en or de la judokate Abdellaoui Cherine qui a montré la voie à ses compatriotes, puisque c'était le premier titre paralympique algérien à Tokyo. Elle a confirmé tout son talent devant des adversaires pourtant mieux préparées, en remportant avec l'art et la manière ses matchs par Ippon. «Je tenais à cette médaille pour laquelle, j'ai sacrifié beaucoup de choses. Gagner de cette manière est quelque chose de grandiose. Depuis les Jeux de Rio-2016, j'ai travaillé dur tout en progressant. Le manque de tournois de préparation me faisait énormément peur, mais, j'avais cette envie de ne pas décevoir, tout ceux qui étaient derrière mois et me soutenaient à chaque sortie. Je dédie cette médaille d'or au président de la République, à mon public et au peuple algérien», a indiqué Abdellaoui toute contente de sa seconde médaille après le bronze à Rio 2016. Les quatre médailles d'or algérienne (trois en para-athlétisme et une en judo) n'enlève en rien au mérite des autres athlètes médaillés en argent et ou en bronze qui ont réalisé un parcours honorable. Le bilan de la participation algérienne à Tokyo reste cependant le moins bon depuis l'édition 2004 à Athènes. L'Algérie pouvait espérer une meilleure place dans le classement final des Jeux de Tokyo, malheureusement plusieurs athlètes pourtant habitués aux podiums sont passés à côté de l'événement. Ainsi, Nassima Saifi (disque F57) a été déchue de son titre, en se contentant de la médaille d'argent (30.81 mètres), elle qui était imbattable depuis les Mondiaux-2011 et détient le record du monde (35.76 mètres) depuis 2019. Abdellatif Baka (T13), Samir Nouioua (T46), aussi déchus de leurs titres sur le 1 500 m. S'ajoutent à ceux là, Mohamed Berrahal (F51), un habitué des podiums, mais qui est revenu bredouille sur le 100 m et 200 m, tout comme Lahouari Bahlaz, détrôné de son titre au poids (F32). Au delà des résultats obtenus, il faudra retenir l'émergence des athlètes comme Abdekarim Krai (argent au 1 500 m/T13), avec un record d'Afrique (4:3.07), Walid Ferhah (bronze au Club/F32) et un record d'Afrique (35.34 mètres) et Nadjet Bouchref (CLUB/F51) qui s'est contentée d'un record africain (13.01 m). Les sports collectifs encore à la traîne Si les sports individuels ont été une nouvelle fois au rendez-vous, ce n'est pas le cas pour les deux sports collectifs (handi-basket – messieurs et dames – et le goalball/messieurs) dont la participation a été une copie conforme de la précédente à Rio de Janeiro en 2016 où elles avaient terminé aux dernières loges. A Tokyo comme à Rio, les équipes algériennes n'ont pas pu rivaliser avec les meilleures nations. Que ce soit en basket (messieurs et dames) ou en goal-ball (messieurs), l'apprentissage a été très douloureux, d'où une évaluation objective et une nouvelle approche sont devenues plus que nécessaires afin de trouver les voies et moyens pouvant permettra à ces disciplines de faire mieux à l'avenir. Enfin, l'arrivée à Alger, du second contingent de la délégation paralympienne algérienne, composé des athlètes médaillés et autres et annoncée pour aujourd'hui.