La récente décision du ministère du Commerce d'autoriser les agriculteurs à vendre directement leurs produits aux consommateurs à travers les marchés de gros et de détail a été saluée par l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), considérant que cette démarche est susceptible de «freiner la spéculation». Invité par l'APS à s'exprimer sur cette décision en tant que représentant des agriculteurs, le secrétaire général de l'UNPA, Mohamed Alioui a salué cette instruction ministérielle qui contribuera selon lui, à «lutter contre la spéculation et à la hausse des prix des fruits et légumes pratiquées souvent par des intermédiaires illégaux». Il a soutenu que l'autorisation des agriculteurs à vendre sans intermédiaires leurs produits aux consommateurs constituait une «mesure susceptible de contribuer à freiner la spéculation en traquant les intermédiaires illégaux». Interrogé sur les frais de transport des produits agricoles vers les marchés de gros et de détail et leur éventuelle incidence sur les prix, M. Alioui a fait savoir que ces frais «seront pris en charge par les coopératives agricoles desquelles dépendent les agriculteurs». Contrairement aux paysans, les commerçants en sont plutôt inquiets. Au marché de gros des Eucalyptus, certains mandataires rencontrés par l'APS ont fait part de leur «méconnaissance» et même de leur «mécontentement» vis-à-vis de cette nouvelle décision. Selon Nassim, commerçant rencontré au niveau de ce marché a indiqué que «le mandataire est un passage obligatoire et légal qui permet la traçabilité et surtout le contrôle des produits et leurs prix». Au niveau du marché de détail de la cité Hayet dans la commune de Gué de Constantine, les commerçants disent ne pas être informés de cette décision qui, selon eux, «n'arrange pas les vendeurs». Hakim, un jeune vendeur de fruits et légumes, juge que cette mesure est «contre l'intérêt des commerçants détaillants». Des avis similaires ont été recueillis auprès de plusieurs commerçants au marché de détail de fruits et légumes de la commune de Kouba. Il demeure, toutefois, prématuré, selon plusieurs observateurs, de tirer des conclusions sur les répercussions de cette mesure sur la courbe des prix à la consommation des fruits et légumes et sur sa mise en oeuvre par les agriculteurs.