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Le plan d'action du Gouvernement face aux tensions budgétaires et sociales (1)
Le système de communication doit être transparent
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 09 - 2021

Etant expert indépendant, non partisan, pour éviter toutes mauvaises interprétations, étant constant dans mes positions, j'ai accepté par le passé, (et j'accepterai pour le futur), les invitations qui ont émané des structures de la Présidence de la République, du Gouvernement, des organisations de la société civile, de différents partis FFS, RCD FLN, RND et bien d'autres.
Mon seul objectif, depuis de longues décennies, est l'approfondissement indispensable des réformes institutionnelles et économiques conciliant l'efficacité économique et la cohésion sociale par une profonde justice sociale, de rassembler toutes les Algériennes et Algériens quelque soit leurs sensibilités, devant privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie qui sera ce que les Algériens voudront qu'elle soit. Cette présente contribution est mon intervention en visioconférence suivie d'un large débat que j'ai animée à l'invitation du Parti MSP devant ses 69 députés le 8 septembre 2021 de 14-15h30. Le monde traverse une crise inégalée où selon le FMI, la Banque mondiale et l'OCDE le chômage et l'exclusion sociale tend à s'étendre au niveau planétaire, touchant surtout les pays les plus vulnérables.
Dans un contexte marqué par une incertitude exceptionnelle, avec une dette publique qui explose, 98% du PIB mondial en 2020 contre 84% en 2019, la Covid-19 ayant alourdi la dette mondiale de 24 000 milliards de dollars en 2020. Selon l'OIT au total en 2020, on a enregistré des pertes d'emplois sans précédent au niveau mondial atteignant 114 millions d'emplois si l'on compare à 2019. Et l'économie mondiale, selon le FMI, devrait connaître une croissance de 5,5% en 2021, puis de 4,2% en 2022 ne devant revenir au niveau de 2019, qu'en 2022 sous réserve de la maîtrise de l'épidémie du coronavirus. En Algérie, comme dans tous les pays sans dénigrement, les gouvernants se trouvent confrontés à trois dilemmes. Le premier scénario est de continuer le confinement quitte à étouffer la machine économique avec les risques neuro psychologiques et surtout le risque d'exploitations sociales pour ceux qui n'ont pas de revenus et de protection sociale.
Le second scénario est le dé-confinement total avec le risque d'un désastre sanitaire, qu'aucun Etat et système sanitaire ne pourraient supporter avec le risque d'une déstabilisation politique. La solution médiane est un dé-confinement progressif maîtrisé conciliant l'aspect sanitaire et économique, exercice il faut le reconnaître difficile. Les chocs de 2020/2021 avec des vagues successives du coronavirus et les différents impacts au réchauffement climatique auront des effets durables sur l'économie du monde entre 2021/2030, dessinant un nouveau pouvoir économique mondial. J'articulerai ma démonstration en deux parties, le bilan macro économique, macro financier et macro-social pour ensuite tracer et les perspectives du redressement national.
1- Bilan économique et social
1.1- Les équilibres macro économiques
Selon le rapport de mars 2021 du FMI, la croissance économique serait en 2021 de 2,9% contre une prévision précédente de 3,2% contre une croissance négative de 6% en 2020 et devrait baisser à 2,2% en 2022. Pour un PIB en nette diminution en 2020 de 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021. Le besoin estimé pour un retour à la croissance par certains experts pour seulement 2021 est d'environ 20/25 milliards de dollars en devises sans compter la partie dinars, puisque l'Etat a décidé de ne pas recourir à l'endettement extérieur et les IDE sont en nette baisse, devant compter que sur la rente des hydrocarbures. Car selon les données du ministère du Commerce sur les 2 milliards de dollars d'exportation, hors hydrocarbures, le 1er semestre 2021, plus de 70% sont des dérivés d'hydrocarbures et des produits semi-finis, donnant moins de 600 millions de dollars pour les produits à forte valeur ajoutée répondant aux normes internationales où pour avoir la balance nette pour l'Algérie, il faudrait soustraire toutes les exonérations fiscales et toutes les matières premières importées en devises.
La planche à billets d'un montant colossal pour 2021 d'environ 16 milliards de dollars (plus de 2160 milliards de dinars) outre son effet inflationniste, en cas où ces montants ne sont pas destinés à la création de valeur, à l'image du Venezuela, en rappelant l'expérience roumaine communiste, un endettement extérieur zéro mais une économie en ruine, risque d'avoir un effet sur les réserves de change puisqu'en mettant à la disposition des entreprises des crédits en dinars, le taux d'intégration ne dépassant pas 15%, celles ci ayant besoin de devises, se porteront importatrices Comment ne pas rappeler que l'Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation, de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars , pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu'il aurait du être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.
C'est que nous avons assisté à une décroissance du PIB à prix courants qui est passé de 180 milliards de dollars à prix courants en 2018, 171 en 2019 et à environ 160 milliards de dollars fin 2020. Un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente, un taux positif de 2,9% en 2021, rapporté à 2020, moins de 6% donnant un taux de faible, en termes réel entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. Avec l'épidémie du coronavirus et les restrictions d'importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% d'entreprises sont en difficultés, fonctionnant à moins de 50% de leurs capacités et pas d'investissements potentiels nouveaux, la majorité des projets n'étant qu'études ou en aux intentions, un mémorandum n'étant pas un contrat définitif. Le seuil de rentabilité, si les projets sont lancés en 2022 au moins 5/7 ans, soit 2027/2029, donc ne devant pas attendre des entrées de devises avant cette date, alors que le monde économique aura profondément changé, et pour les projets PMI/PME leur seuil de rentabilité se fera dans deux à trois ans.
1.2- Les équilibres macro financiers
Selon le FMI, les lois de finances 2020/2021 2021, fonctionnent sur la base d'un cours supérieur à 100 dollars, l'Algérie possédant encore des marges de manœuvres, la dette publique globale s'établit à 51,4% du PIB en 2020 contre 45,6% en 2019 avec une dette publique intérieure de 50,8% en 2020 contre 45% en 2019 et une dette extérieure faible de 0,6% du PIB . Mais soyons réalistes, entre 2021/ 2025, comme pour les années passées, 98% des recettes en devises avec les dérivés dépendent toujours des hydrocarbures, nécessitant une nouvelle politique énergétique axée sur la l'efficacité et la transition énergétique. Il s'agit d'entrevoir un nouveau management de Sonatrach dont la production en volume physique est en baisse, Sonatrach ayant signé des mémorandums qui ne sont pas des contrats définitifs, ayant attiré que peu d'investisseurs potentiels sur le terrain devant revoir l'actuelle loi des hydrocarbures. Selon un rapport mensuel publié le 12 mars 2021 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production algérienne de pétrole a atteint 878 000 barils en février 2021 contre 874 000 barils par jours en janvier, avec une remontée entre juin Et juillet 950 000 barils/j contre plus de 1,5 /1,2 million de barils entre 2007/2010.
Mais ne jamais oublier que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel GN 30% 70% par canalisation, 43 milliards de mètres cubes gazeux en 2019, 41 en 2020 en espérant 43/44 en 2021 contre plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux entre 2007/2009, dont le cours est passé de plus de 10 dollars le MBTU en 2009/2013 à moins de 2,70 dinars le MBT entre 2018/ avril 2021 avec une remontée entre juillet et septembre entre 3,5 et 4,5 dollars le MBTU (bourse-07 avril 2021, 2,640 dollars le MBTU). Pour la loi de finances -2021 où les dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d'équipement) se situent à environ 64,98 milliards de dollars au cours de 128 dinars un dollar au moment de l'établissement de la loi et les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) estimées à 41,62 milliards de dollars, cela donne un déficit budgétaire record de plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars avec un déficit global du trésor de 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB, montant qui risque d'être accentué par les exonérations de la TVA de certaines produits, pour des raisons sociales, qui feront baisser la fiscalité ordinaire, creusant davantage le déficit budgétaire.
Le déficit du compte courant bien qu'en amélioration serait de 7,7% du PIB en 2021 contre 10,5% en 2020 mais avec une détérioration en 2022 8,7% du PIB. Les réserves de change sont passées de 194,0 milliards de dollars fin 2013 à 2019 : 62 milliards de dollars fin 2019 à 48 fin 2020 et entre avril mai à 44 milliards de dollars, malgré toutes les restrictions à l'importation et conduire dans cette voie sans ciblage des importations conduira à la paralysie économique et donc l'implosion sociale. C'est comme un ménage qui restreint son alimentation, faisant des économies mais au risque de multiples maladies. Evitons tant l'expérience roumaine communiste à la fin de son règne ou pour préserver les réserves de change l'on a tout restreint ce qui a conduit à l'implosion sociale du fait d'une économie en panne et l'économie rentière vénézuélienne avec la planche à billets incontrôlée qui a conduit à une inflation de plus de 1000% par an.
C'est que le ministère des Finances dans la loi de Finances cotation du dinar algérien à plus de 70%, la Banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer 2021, projette, une amplification de la dévaluation du dinar, pour 2022, 149,32 DA pour 1 USD et pour 2023, 156,72 dinars pour 1 USD, donc l'accélération du processus inflationniste du fait de la faiblesse de l'offre En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle fluctuant en fonction du taux d'inflation d'environ 300 dinars un euro minimum courant 2022, surtout en cas d'ouverture des frontières.
1.3-Les équilibres macro sociaux
C'est que le marché de travail alimenté par le dépense publique via le rente les hydrocarbures, montre clairement une économie rentière avec les emplois dominants dans les services/commerce 60% de total, le BTPH 17%, qui selon les organisations patronales aurait perdu plus de 150 000 emplois en 2020 du fait de la crise, l'industrie moins de 13% avec plus de 2 millions de fonctionnaires et une les productivités les plus faibles au niveau de la région Mena, selon l'OCDE, deux fois plus de dépenses monétaires pour avoir deux fois moins d'impacts économiques et sociaux. Le taux de chômage devrait s'établir à 14,5% en 2021 14,9% en 2022 contre 14,2% en 2020 avec un taux d'inflation de 4,9% en 2021 contre 2,4% en 2020 avec une envolée des prix à la consommation, plus de 6% en 2022. Si l'on prend les données officielles entre 2000/fin 2020, le taux d'inflation qui n'a pas été réactualisé depuis 2011, approche les 100% devant pondérer ce taux par au moins 20%, le besoin étant historiquement daté, assistant à une nette détérioration du pouvoir d'achat surtout des revenus fixes, les couches moyennes non liées à la rente, rejoignant les couche pauvres.
(A suivre)
Professeur des universités Expert international Dr AbderraIhmane Mebtoul


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