La connivence entre certains organisateurs de la migration clandestine et membres de l'organisation terroriste Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie, MAK, est établie par les enquêtes menées par les services de sécurité. Au lendemain de l'ignoble lynchage du martyr Djamel Bensmaïl, des appels ont été lancés par les internautes sur les réseaux sociaux, appelant les organisateurs de la migration clandestine à éviter d'accepter les auteurs de l'assassinat dans les embarcations en direction de l'Europe. Les auteurs du lynchage tentaient de quitter l'Algérie pour échapper à la justice. Les forces de sécurité ont organisé les descentes aux plages pour empêcher les participants au lynchage de quitter le pays et ce, à travers des opérations et souricières soigneusement préparées avant. L'opération a apporté ses fruits puisque de nombreux membres du MAK ont été interceptés par les forces de sécurité parmi les harragas, la dernière en date remonte il y a quelques jours seulement lorsque deux membres du MAK ont été arrêtés dans les côtes d'Annaba alors qu'ils projetteraient de quitter le territoire national vers l'Italie. Les membres du MAK arrêtés sont accusés de participation au lynchage et de la provocation des incendies qui ont ravagé de nombreuses régions du pays, dont Tizi Ouzou. Nombre des auteurs présumés du lynchage du martyr Djamel Bensmaïl ont, donc, été arrêtés tandis qu'ils tentaient d'embarquer en direction d'Espagne. Ils ont été dénoncés par des citoyens. Prés d'une dizaine des auteurs présumés du lynchage ont été arrêtés par la Gendarmerie nationale et la Brigade de recherches et d'intervention, BRI, de la Direction générale de la Sûreté nationale, DGSN. Les enquêtes menées par les services de sécurité se poursuivaient et ont permis l'arrestation d'autres auteurs présumés du lynchage, membres du MAK, et accusés des incendies. Certains de ces membres du MAK qui tentaient de quitter le pays avec les harragas se dirigeaient en direction de l'Italie, la France et du Maroc. Les enquêtes menées par les services de sécurité ont démontré que les membres du MAK ont été instruits par la direction de cette organisation terroriste pour quitter le pays dans les meilleurs délais. Les dirigeants de l'organisation terroriste craignent que les témoignages des accusés prouvent l'implication du MAK dans le lynchage de Djamel Bensmaïl et la provocation des incendies. Environ 24 membres présumés du MAK, dont quelques dirigeants de cette organisation terroriste, ont été jusqu'aujourd'hui arrêtés parmi les harragas. En été, les organisateurs de la migration clandestine optent pour les plages non surveillées pour organiser les départs. Il y a quelques années, les autorités ont mobilisé la garde communale pour la surveillance de ces endroits, mais nombre de plages restent encore non surveillées, et le MAK opte pour dorénavant pour organiser la fuite de ses membres parmi les harragas. Déjà 10.000 harragas en 2021 L'année 2021 est sans aucun doute la période la plus intense en matière de l'émigration clandestine. Si en 2020, le nombre des jeunes harragas arrêtés avait dépassé les 8.100 cas, eh bien l'année suivante, soit l'année en cours, le nombre frôle déjà les 10.000 harragas (chiffre récemment révélé par le haut Commissariat aux Réfugiés). Le 5 août dernier, sept embarcations pleines de harragas algériens ont été interceptées par la Guardia civile espagnole aux Îles Baléares au Sud de l'Espagne. A bord de ces embarcations, les harragas issus de nombreuses wilayas du pays, en majorité des hommes, se trouvaient au nombre de 121 migrants clandestins parmi lesquels se trouvait une seule femme. Du 1er au 7 septembre passé, 121 harragas ont été interceptés par les gardes-côtes relevant des forces de l'Armée nationale populaire (ANP) suite aux multiples opérations sur les côtes algériennes. Si en 2016, le nombre des jeunes harragas étaient de 6.499 immigrants clandestins pour immigration clandestine, l'année suivante, soit en 2017, ils sont passés à 9.219, soit une hausse de près de 42%. Sofiane Abi Voir sur Internet