Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a évoqué, avant-hier dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres, la flambée des prix qui lamine fortement, les budgets des ménages, pénalisés par la double crise sanitaire et économique et la spéculation sur les produits de base qu'exercent des «parasites et des intrus» qui tentent d'épuiser les moyens de l'Etat en créant des pénuries, faisant savoir que l'Etat sera intransigeant et est déterminé à retrouver son autorité qui émane du peuple. « Le chef de l'Etat a chargé le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, d'élaborer le projet de loi relatif à la lutte contre la spéculation, au plus tard à la date de la prochaine réunion du Conseil des ministres, avec des peines allant jusqu'à 30 ans de prison pour ceux qui jouent avec le gagne-pain des Algériens, car il s'agit d'un crime à part entière », a indiqué le communiqué de la Présidence de la République. Ordonnant, au passage, au Gouvernement de prendre des dispositions immédiates pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Lors de la rencontre Gouvernement-walis du 25 septembre dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a, pour rappel, donné des instructions pour l'élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base. Unanimement (instructions du chef de l'Etat, ndlr) saluées, tant par les associations de consommateurs, que par celles des commerçants. L'instruction du chef de l'Etat relative à l'élaboration d'un projet de loi de lutte contre la spéculation avait affirmé le président de l'Apoce (Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement), Mustapha Zebdi, ne peut être que saluée. D'autant que, avait-il indiqué, c'est une revendication de l'Apoce. Mais pour cela, avait-il observé, nous demandons à ce que les textes soient vite élaborés et mis en application. « L'Apoce et prête à collaborer avec le ministère du Commerce pour plus d'efficacité et demande, en parallèle, à ce que les sanctions soient exemplaires et strictement applicables. Le ministre de la Justice a un rôle important à jouer dans ce sens », avait-il dit. Faisant remarquer que toutes ces mesures ne peuvent avoir d'effets, que si l'environnement économique est sain et transparent, et cela commence par la traçabilité du produit vendu. De son côté, le président de l'Association des commerçants et des artisans algériens (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, avait estimé que la criminalisation de la spéculation réhabilite la notoriété des vrais commerçants. L'Anca, avait-il indiqué, a toujours milité pour pénaliser ceux qui profitent de la faiblesse du marché et des lois. Car en soi, avait-il poursuivi, les spéculateurs ne sont pas de commerçants honnêtes, mais bien des personnes intermédiaires qui emmagasinent des produits et les distillent.