Depuis la veille du 21ème Sommet de l'Opep+, organisé, avant-hier, par visioconférence pour décider du nouveau plan de production à adopter par les membres de l'Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) et leurs alliés, conduits respectivement par l'Arabie saoudite et la Russie, les cours du pétrole ne cessent de progresser et d'atteindre de nouveaux records. Un rebond soutenu par le maintien de la stratégie d'augmentation progressive et prudente de sa production, décidée au mois de juillet dernier. Hier, vers 14h55, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre était en hausse, flirtant avec les 83 dollars, alors que le baril de WTI pour le mois de novembre est propulsé à plus de 78 dollars atteignant le plus haut depuis 2014, qui avait vu le premier gros crash du marché pétrolier. Désormais, les cours de l'or noir dopés récemment par la hausse des prix du gaz sur le marché mondial évoluent sur un terrain haussier et risque de grimper davantage grâce à l'accélération de la demande et le maintien inchangé du volume de la production des pays membres de l'Alliance qui a «confirmé l'ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400.000 barils par jour pour novembre», selon le communiqué publié à l'issue du Sommet ministériel Opep+. Il a été décidé, également, lors de cette réunion le niveau des extractions de l'or noir de chaque pays membres de ce groupe informel pour ce mois en cours et pour le mois de novembre prochain. Le volume de production de pétrole brut algérien «augmentera de 942.000 baril/jour en octobre à 952.000 baril/jour en novembre prochain, dans le cadre de la mise en œuvre des ajustements volontaires de la production des pays Opep et non-Opep signataires de la Déclaration de Coopération», a indiqué un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines algérien. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a réitéré l'engagement de l'Algérie à respecter les décisions de l'Accord Opep+ et a salué, à l'occasion, «la performance positive des niveaux de conformité globale permettant la stabilité et l'équilibre du marché pétrolier», affirmant le maintien logique de la politique de l'Opep+, et ce, malgré la hausse des cours de l'or noir, ces dernières semaines et la reprise de la demande. Le cartel a opté à nouveau pour la prudence. Une position que ne partagent pas tous les analystes qui redoutent un choc de demande qui risque d'accentuer les tensions entre les pays industriels, particulièrement, consommateurs d'énergie (électricité et gaz) qui connaissent depuis quelques semaines une forte inflation des carburants et de l'électricité. Pour Lukman Otunuga, analyste de FXTM, repris par le site spécialisé, Leprixdubaril.com, la décision prise par les pays membres de l'Opep+ est «la suite logique de la politique de l'alliance décidée en juillet, elle n'en a pas moins pris le marché par surprise puisqu'elle a été adoptée en dépit des appels en faveur d'une hausse plus importante de la production dans un contexte de pénurie énergétique mondiale croissante». Dans ce contexte, les pressions inflationnistes risquent d'accroître à cause d'une offre faible perturbée par divers facteurs, tels que les ouragans aux Etats-Unis, mais aussi par le repli des investissements dans le secteur depuis le début de la pandémie du Coronavirus. En dépit de cette conjoncture et de tous ces paramètres, l'Alliance refuse d'ouvrir librement ses vannes. Une stratégie qui, jusqu'à aujourd'hui, a permis aux 23 pays signataires de la Déclaration de Coopération de réguler les prix du pétrole qui ont enregistré cette semaine le plus haut niveau depuis 2014. Le WTI américain boosté par la décision de l'Opep+ de maintenir leur plan de production «au plus haut depuis 2014 et le Brent depuis 2018». La prochaine réunion ministérielle de l'Opep+ pour évaluer le marché pétrolier se tiendra le 4 novembre 2021, selon le même communiqué.