«Les principaux facteurs qui ont pesé sur le marché depuis plus d'un an sont toujours présents, mais commencent à montrer des signes d'atténuation», estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel paru hier. Le cartel qui juge que la surabondance de l'offre mondiale est moins significative en raison d'une hausse de la demande dans «certaines régions», révise à la hausse ses prévisions pour 2015, prévoyant une augmentation de la demande de 1,5 million de barils par jour (mb/j) par rapport à 2014, contre une projection à 1,46 mb/j dans son rapport du mois précédent. Pour 2016, l'organisation continue d'évoquer une accélération de la demande, mais un peu moins vite que lors des prévisions de septembre, soit 1,25 mb/j contre une hausse de 1,29 mb/j anticipée auparavant, en raison d'un ajustement de ses prévisions concernant la demande américaine. Si les prévisions de croissance de l'économie mondiale n'ont pas changé, l'économie des pays émergents continue «de faire face à des défis croissants» avec une nouvelle révision à la baisse des projections de croissance pour la Russie et le Brésil, déjà en récession cette année. Dans son rapport, l'Opep table aussi sur une plus forte baisse qu'initialement prévue de la production des pays non-Opep, notamment les Etats-Unis. Pour 2015, cette production, encore en hausse, s'établirait à 57,24mb/j, contre 57,43 mb/j précédemment estimée et elle baisserait à 57,11 b/j en 2016. Cette évolution serait le résultat de la stratégie de l'Opep de maintien de son niveau de production, en dépit de la baisse des prix, visant à gagner le bras de fer avec les concurrents mondiaux, notamment américains, en contribuant à la chute de leurs revenus. Dimanche dernier, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, a estimé que le marché du pétrole sera «davantage équilibré» en 2016 grâce à une contraction de la production des pays non-Opep et une augmentation de la demande mondiale. Le ministre du Pétrole koweïtien, Ali al-Omair, s'est dit optimiste quant à une remontée des prix du pétrole en raison de la croissance attendue de l'économie mondiale et d'une diminution des quantités d'or noir arrivant sur les marchés. «Il y a des signes montrant que le pétrole produit à des coûts élevés commence à quitter le marché et cela va aider à améliorer les prix», a déclaré, à la presse, le ministre du Pétrole koweïtien. La croissance attendue début 2016 de l'économie mondiale aura également un effet positif sur les prix, a-t-il ajouté. Le ministre de l'Energie et de l'Industrie du Qatar, également président par intérim de l'Opep, Mohammed ben Saleh al-Sada, a de son côté dit voir des signes d'une remontée des prix du pétrole en 2016 en raison d'une reprise de l'économie mondiale et d'une hausse de la demande. Les prix du pétrole étaient, hier, stables en cours d'échanges européens, dans un marché plus optimiste sur les fondamentaux des marchés pétroliers. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 52,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance grignotait 2 cents à 49,65 dollars. «Les deux contrats pétroliers étaient en hausse de 9% à la fin de la semaine d'échanges ce qui a marqué leur plus grand gain hebdomadaire depuis la fin du mois d'août», notaient des analystes. Les prix continuaient d'évoluer, hier, en très légère hausse, le moral des investisseurs ayant été notamment stimulé par une nouvelle baisse du nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis. Selon un décompte hebdomadaire de la société de services pétroliers Baker Hughes, il y avait 9 puits de moins en activité la semaine dernière, portant le nombre total d'unités en fonctionnement à 605. «C'est le sixième déclin hebdomadaire d'affilée. Pendant cette période, le nombre de puits en activité a baissé de 70 unités et le nombre total a atteint son plus bas niveau depuis 2010», expliquaient les mêmes analystes. Une réunion technique des membres de l'Opep avec d'autres pays producteurs de pétrole doit avoir lieu le 21 octobre, pour examiner une baisse de la production pour pousser les prix à la hausse. Lors de ses réunions de novembre 2014 et de juin 2015, l'Opep a maintenu son plafond de production à 30 millions de barils par jour. B. A./Agences