Onze semaines après la prise des pleins pouvoirs par le président, Kaïs Saïed, la Tunisie s'est dotée lundi 11 octobre d'un nouveau gouvernement, a annoncé la présidence dans un communiqué. Pour la première fois dans l'histoire du pays, la formation du gouvernement a été confiée à une femme, l'universitaire Najla Bouden, mais celle-ci ainsi que son équipe jouiront de prérogatives considérablement réduites après le coup de force de M. Saïed. Mme Bouden a été nommée le 29 septembre, plus de deux mois après le limogeage, le 25 juillet, du premier ministre Hichem Mechichi par le chef de l'Etat, qui a également gelé le Parlement et pris en main le pouvoir judiciaire. Dans un discours lors de la prestation de serment, Mme Bouden, 63 ans, a affirmé que « la lutte contre la corruption sera le plus important objectif » de son gouvernement, qui compte 25 membres outre sa chef. Parmi eux, Samir Saïd, un banquier, a été nommé ministre de l'économie et de la planification. Seuls deux ministres dans le nouveau gouvernement, ceux des affaires étrangères, Othman Jarandi, et de l'éducation, Fethi Sellaouti, sont des rescapés de l'exécutif limogé. Le portefeuille de l'intérieur a échu à Taoufik Charfeddine, un avocat proche de M. Saied qui avait occupé ce poste en 2020, avant d'être limogé par l'ex-premier ministre Hichem Mechichi.