Vue d'Alger, la conférence organisée à Paris sur la Libye, prend les allures d'un non-événement. Elle n'a fait l'objet d'aucune déclaration ou commentaire officiels ni de la moindre mention dans les médias publics. Il ne fait pas de doute que le Président Abdelmadjid Tebboune ne répondra pas à l'invitation de son homologue français, à assister à cette conférence. La position de l'Algérie sur la crise libyenne a été abondamment et maintes fois exposée à toutes les occasions pratiquement, par le président Tebboune. En fait, l'Algérie semble anticiper sur la sortie de crise de la Libye et traite avec ce pays d'une façon normale. Ainsi, ce mardi, le Président Tebboune a reçu le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa El Kouni, accompagné du Chef d'Etat-major libyen, Mohamed Al-Haddad dans le cadre de sa visite de travail de deux jours en Algérie, et les deux parties ont examiné «les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale dans plusieurs domaines et d'échanger les vues sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Cette audience s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra et du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Abdelaziz Khellaf. Le Président Tebboune a fait part, à maintes reprises, à Moussa El Kouni de son souci de voir «les frères libyens œuvrer ensemble pour le renforcement de la cohésion national du peuple libyen». Le vice-président du Conseil présidentiel libyen, annoncé la poursuite des entretiens et des consultations avec le Président Tebboune, notamment sur les préparatifs des «élections, l'unification de l'armée et le retrait des forces étrangères». En fait, l'Algérie a hâte de voir la Libye reprendre sa place parmi les pays maghrébins, africains et arabes. Ce souhait a été exprimé par le Président Tebboune à la fin août dernier quand il a reçu, mardi au Centre international des conférences (CIC) à Alger, les ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la Tunisie, de l'Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo, en plus de l'Envoyé spécial du SG de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis, du SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et du Commissaire de l'Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye, qui venaient de participer à la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, organisée par l'Algérie. Lors de cette audience, le Président Tebboune a affirmé que «les pays voisins de la Libye sont les plus soucieux de la stabilité dans ce pays, car l'instabilité les impacterait de manière directe».
