La visite du ministre sioniste de la Défense au Maroc a rendu explosive les villes et rues marocaines, où de nombreuses manifestations antisionistes se sont déroulées jeudi dernier dans plusieurs coins du pays, déchaînant une masse humaine très en colère. En effet, plusieurs manifestations contre la visite du ministre sioniste de la Défense, mardi au Maroc, ont été réprimées par les forces de sécurité, dont une devant le siège du Parlement à Rabat, alors que d'autres actions sont prévues lundi dans le Royaume, à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, a rapporté jeudi dernier l'APS. Les forces de sécurité se sont massivement déployées aux abords du Parlement, après l'appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation à organiser une action contre la normalisation avec l'entité sioniste, coïncidant avec l'arrivée du ministre israélien Benny Gantz, selon des médias marocains. Les manifestants ont lancé des slogans condamnant la visite du responsable sioniste et rejetant la position du régime marocain concernant la normalisation. Ils ne considèrent que la «normalisation est une honte» pour le Maroc et «une trahison» pour la cause palestinienne. Les manifestants ont rejeté toute visite d'un responsable sioniste au Maroc, faisant remarquer que leur position « traduit celle du peuple marocain qui refuse depuis toujours tout rapprochement ou normalisation avec les sionistes et qu'il est et restera toujours aux côtés des Palestiniens et de leur juste cause ». Des manifestations dans d'autres villes du Royaume contre la normalisation ont également été interdites mercredi par les forces de l'ordre. Le régime du Makhzen et l'entité sioniste ont conclu, lors de cette visite, un accord-cadre visant à «renforcer la coopération sécuritaire entre les services de renseignement marocains et israéliens», mais pour les manifestants c'est «l'accord de la honte qui vise à exterminer des peuples». Ce document fait du Maroc le premier pays arabe à signer des accords militaires avec l'entité sioniste. Sur une vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des manifestants jeter des pierres contre un portrait géant du roi Mohamed VI, en signe de protestation contre l'accueil au Maroc d'un membre du gouvernement responsable du malheur des Palestiniens. Condamnée et qualifiée de «crime majeur de normalisation» par les défenseurs de la cause palestinienne, la visite du ministre sioniste au Maroc constitue, soulignent-ils, «un pas extrêmement dangereux», rappelant la responsabilité de l'Etat marocain à la tête du Comité El-Qods mais aussi envers le peuple marocain qui rejette catégoriquement la normalisation. Pour leur part, la Commission marocaine de soutien aux causes de la Nation et l'Initiative marocaine de Soutien (au peuple palestinien) ont condamné cette visite, appelant le peuple marocain à la vigilance et à l'unité contre le plan sioniste qui vise à déstabiliser la région et l'invitant à mener des actions de protestation contre la normalisation. L'Observatoire marocain contre la normalisation a estimé, pour sa part, que la signature des accords entre les deux parties constituait un « recul sans précédent » par rapport aux positions politiques du pays. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont réagi avec véhémence à la visite du ministre sioniste, annonçant plusieurs manifestations à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre courant.