Mohamed Amroune, enseignant en sciences politiques et relations internationales a affirmé que malgré ses tentatives de diluer la justesse de la cause sahraouie, le Maroc n'a pas réussi à changer la nature du conflit au Sahara Occidental, considéré par l'ONU, la Cour Internationale de justice (CIJ) et toutes les juridictions européennes comme une question de décolonisation. «Depuis son occupation du Sahara Occidental en 1975 à ce jour, le Maroc n'a pas réussi à changer la nature du conflit au Sahara Occidental qui reste essentiellement liée au droit des Sahraouis à l'autodétermination», a déclaré M. Amroune lors d'une conférence organisée samedi soir à Alger par le parti du Front de libération nationale (FLN) sur «la gestion du conflit au Sahara Occidental à la lumière des changements de stratégie et des revirements de position». Face à toutes les tentatives de diluer la justesse de la cause, «la nature juridique du conflit a été tranchée par les Nations unies en 1966 comme une question de décolonisation», a ajouté le conférencier, rappelant que la CIJ a soutenu, en 1975, que le territoire devait être décolonisé. Pour M. Amroun, membre du Conseil de la nation, cela reste «un appui important» pour le Front Polisario dans sa lutte pour la liberté. Il a évoqué «le complexe géographique du régime marocain qui a eu des visées expansionnistes dans la région», bien qu'il se soit contenté de ses frontières après son indépendance en 1956». Le Maroc a tenté de légitimer son occupation des territoires sahraouis en changeant la notion de droit à l'autodétermination par la proposition d'autonomie, et cela ne fait que maintenir et faire perdurer le conflit, a-t-il poursuivi. Face à ces manœuvres, M. Amroune a mis en avant les nombreuses positions exprimées à l'échelle internationale sur le conflit au Sahara Occidental en faveur de la légalité internationale et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Revenant sur le revirement dans la position du Président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, sur la question du Sahara Occidental, il a souligné qu'il était la conséquence des pressions exercées sur le responsable espagnol par le Maroc, notamment à travers la carte de l'immigration clandestine, du terrorisme et de ce qui a trait aux présides de Ceuta et Melilla.