Le vol des câbles de cuivre, d'aluminium et autres métaux prend une importance grandissante et cause des préjudices graves à l'économie nationale en général et en particulier aux entreprises publiques, telles que la Sonelgaz, SNTF, Algérie Telecom, opérateurs de la Téléphonie mobile, Collectivités locales et même les citoyens, provoquant d'importantes pertes financières et pénalisantes des centaines de milliers de foyers de réseaux internet et d'électricité. Chaque année, plus de 50 tonnes de produits ferreux et 10 tonnes de cuivre sont volés en Algérie. Une perte sèche pour l'économie nationale. Chaque année, le préjudice causé par les vols de cuivre est estimé à plus de 10 millions d'euros, dont les entreprises publiques sont les véritables victimes. De même, les collectivités locales sont particulièrement victimes de ces vols, qui grèvent leur budget et entraînent des retards dans les travaux qu'elles réalisent sur le plan d'alimentation en réseaux de câbles de cuivre. En face, la SNCF, cible privilégiée de ce genre de délit, a été durement affecté par les vols de cuivre pendant de longues années ; ces réseaux ferroviaires ont été régulièrement visités par les voleurs de câbles en cuivre et métaux. Rien que pour l'année 2019, quelques 50 tonnes de produits ferreux et près de 5.000 kg de cuivre avaient été volés, lors des multiples vols perpétrés dans de nombreuses wilayas du pays. Depuis quelques années, les agglomérations urbaines à l'image des quartiers populaires, où sont plantés de différents équipements publics, entre autres des bancs, barreaux, poteaux électriques, abris-bus, avaloirs, et bien d'autres, sont devenues la cible privilégiée des voleurs de cuivre et métaux, ces derniers cherchent à tout prix de l'argent. C'est ainsi que les actes de vol des équipements publics, ont commencé à apparaître comme nouveau phénomène majeur de la politique et de la sécurité urbaine. Exemple flagrant, à Ouled Fayet, une commune située à l'Ouest d'Alger, des inconnus ont volé, durant la nuit du samedi dernier, des barreaux en métaux plantés par une entreprise publique pour décorer l'esthétique urbaine de la Cité des 980 logements AADL 3. Un acte ignoble qui, malheureusement, s'est généralisée pour toucher d'autres cibles, les entreprises publiques. 2,4 km de cuivre volés en quelques heures à Béchar ! En février 2022, la wilaya de Béchar située au Sud du pays, a été le théâtre du plus grand vol de cuivre jamais commis depuis des dizaines d'années. Plus de 2,4 km de câbles en cuivre du réseau téléphonique (fixe et internet) ont été volés en seulement quelques heures ! Les vols se sont déroulés à travers de nombreux quartiers de la commune de Béchar, avait annoncé la direction opérationnelle d'Algérie Telecom de cette wilaya. Ces vols, qui avaient pénalisé plus de 1.000 foyers et autres structures à caractère publics, abonnés au réseau, avaient causé des coupures à travers une dizaine de quartiers et groupements urbains et avaient engendré de lourdes pertes financières à l'entreprise, avait précisé l'opérateur public. Les voleurs ont également cambriolé 300 mètres-linéaires du réseau de liaison téléphonique et d'internet au chef-lieu de la commune frontalière de Lahmar (60 km au Nord de Béchar), provoquant une coupure semi-générale des liaisons. Des plaintes ont été déposées de la part de nombreuses victimes, parmi elles Algérie Telecom et Sonelgaz, auprès des services de sécurité pour démasquer ces auteurs de ces vols. Des opérateurs économiques derrières le grand trafic de cuivre Dans les années 90, et dans leur quête à trouver, à tout prix, des ressources de financement, les groupes terroristes avaient pensé à voler du cuivre et câbles téléphoniques pour les vendre en Europe et au Moyen-Orient et obtenir de l'argent. Quelques années après, certains opérateurs économiques locaux agissaient de la même sorte. Le démantèlement en octobre 2018 d'un vaste réseau international au Port d'Alger par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Rais, avait permis de faire la lumière sur un vaste crime organisé qui ciblait non seulement les entreprises publiques mais également l'économie nationale. L'opération de la Section de recherches de la Compagnie de Bir Mourad Rais relevant du Groupement de la Gendarmerie nationale d'Alger avait permis d'arrêter 12 trafiquants présumés, dont le propriétaire d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) spécialisée de recyclage et d'exportation des déchets de plastique, tandis que près de 64 tonnes de cuivre avaient été saisis. Les trafiquants arrêtés lors de cette affaire sont âgés entre 30 et 50 ans, ils sont derrières le vol de plusieurs centaines de tonnes de cuivre à travers plusieurs régions du pays. L'enquête menée par les gendarmes de Bir Mourad Rais avait localisé la traçabilité des câbles algériens volés, ces matières très coûteuses (10.000 dollars pour la tonne) sont exportés frauduleusement vers un pays européen et des pays voisins et ce, via le Port d'Alger. La Gendarmerie d'Alger avait indiqué qu'il s'agissait d'un réseau professionnel international qui s'engageait dans la contrebande internationale de matières interdites à l'exportation, à savoir les déchets de cuivre et les câbles téléphoniques. Selon l'enquête des gendarmes de la Section de Recherches, les cerveaux du réseau international criminel sont un opérateur économique et son complice, les dénommés Ch. N et L. M. Ces derniers sont les deux principaux planificateurs de la plus grande contrebande de cuivre via le Port d'Alger vers l'Europe et les pays voisins. Le cuivre volé en Algérie fait le bonheur en Europe D'après le Groupement de la Gendarmerie d'Alger, les deux cités ont planifié plusieurs opérations d'exportation de cuivre vers l'Europe, en établissant une entreprise organisée spécialisée dans l'exportation des matières plastiques mais, en réalité, ils ont dissimulé une activité illégale, celle de trafic de cuivre où des centaines de milliers de tonnes ont été envoyés vers l'Europe en contrepartie de grosses sommes en devises réceptionnées dans chaque opération d'exportation. Avec une activité légale et autorisée par un registre de commerce, le réseau international dirigé par un opérateur économique avait mené de nombreuses opérations d'exportation de résidus de plastique volés vers l'Europe, un trafic de cuivre très lucratif. L'enquête des gendarmes de la Compagnie de Bir Mourad Rais avaient révélé, l'écoulement de plusieurs tonnes de cuivre volés vers l'Europe, les trafiquants du réseau international avaient envoyé plusieurs conteneurs remplis de déchets de cuivre, camouflés avec des sacs en plastique afin de ne pas éveiller les soupçons des services des Douanes et à l'inspection et à la surveillance. Le parcours criminel dudit réseau avait pris en octobre 2018 lorsque les gendarmes de la Compagnie de Bir Mourad Rais avaient perquisitionné trois conteneurs qui étaient entreposés au niveau du Port d'Alger sous le nom de la société en cible. Les gendarmes avaient parvenus à localiser et saisir 60.480 kilogrammes de déchets de cuivre prêt à êtres exportés vers un pays européen. Ces tonnes de cuivre étaient soigneusement dissimulées à l'intérieur des conteneurs, où des sacs remplis des déchets de plastiques avaient été entreposés à l'avant des marchandises pour dissuader la vigilance des services de sécurité. Au cours des perquisitions, les gendarmes avaient récupéré une autre quantité de cuivre, voire 3.490 kilogrammes soigneusement dissimulés dans un dépôt appartenant à ladite entreprise, une EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). En escaladant un poteau pour voler le cuivre, il reçoit 3.000 volts Les vols des câbles de cuivre, d'aluminium et des métaux ont pris une proportion alarmante à travers les grandes villes du pays. Les auteurs sont souvent de jeunes individus qui se regroupent sous forme d'un réseau de trafic et qui agissent, par la suite, en ciblant les différentes installations, structures et équipements publics. En mars dernier, un voleur de câbles électriques est mort foudroyé par une grosse décharge électrique, il s'agit d'une jeune personne qui a été électrocutée mortellement à la commune de Boukhanefis, distante de 16 km de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. L'assaillant a reçu une charge électrique d'environ 3.000 volts. Selon des témoins, il a escaladé le poteau d'alimentation urbain pour couper, à l'aide d'une cisaille, des câbles fabriqués en cuivre pour les emporter et les vendre ensuite. Toutefois, le choc de la décharge électrique a éjecté le jeune cambrioleur du poteau au sol, son corps est devenu complètement calciné. Malheureusement, ce genre de délit ciblant des équipements publics s'est répété un peu partout dans les grandes agglomérations du pays. A Naâma, la brigade de Gendarmerie nationale de Moghrar a été contactée, il y a quelques semaines, au moyen de téléphone par un habitant du village Sidi Brahim, commune de Moghrar, qui a signalé la présence de malfaiteurs entrain de sectionner les câbles d'une ancienne ligne électrique alimentant ladite bourgade, au lieu dit El-Chaâba de la localité. Aussitôt alertés, les gendarmes de ladite brigade territoriale, se sont déplacés sur les lieux, où après des recherches ils ont interpellé près dudit village une personne âgée de 28 ans, à bord d'un camion, en possession de quatre vingt quinze (95) kg de câbles en cuivre, une cisaille et une scie. Un peu loin de Naâma, cette fois à Oran, et lors d'une patrouille sur la RN.12, reliant Oran à Sidi Bel-Abbès, dans la circonscription communale de Hassi-Mefsoukh, les gendarmes de la brigade locale ont interpellé, il y a quelques jours, deux personnes âgées de 25 ans, qui transportaient à bord d'un camion, trente cinq (35) quintaux de déchets de cuivre. En décembre 2021, les policiers de la 2ème Sûreté urbaine de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ont réussi à arrêter un individu âgé d'une trentaine d'années, en flagrant délit en possession de 32 kg de cuivre. Les policiers se sont déplacés sur la base d'une information relative à une intrusion d'un individu dans une entreprise publique pour voler du cuivre.
