Près de deux mois après l'assassinat abject de Shireen Abu Akleh, c'est revêtue de son gilet pare-balles de presse que la regrettée journaliste vedette d'Al Jazeera, pleurée par tout un peuple en deuil, réapparaît aux yeux de tous, à Hébron, sur la belle fresque murale peinte à sa mémoire par une jeune artiste palestinienne. Un gilet de presse que cette reporter de terrain chevronnée avait pris soin d'enfiler comme à l'accoutumée, ce mercredi 11 mai funeste, au petit matin, avant de s'enfoncer dans les rues de Jénine, en Cisjordanie occupée, pour exercer son métier, pensant qu'il la protégerait de la fureur meurtrière d'Israël. Hélas, la tragique et effroyable réalité fut tout autre : il en fit une cible de choix pour le sniper israélien qui l'avait dans son viseur.