La police sioniste a attaqué hier matin le cortège funèbre de la journaliste de la chaîne Al-Jazeera, Shireen Abu Aqleh, tombée en martyr mercredi à la suite de tirs des forces de l'occupation à Jénine en Cisjordanie occupée, a rapporté l'agence de presse palestinienne, WAFA. La police sioniste a bouclé l'hôpital Saint Joseph, où le corps de Shireen Abu Akleh est conservé, installant des barricades aux entrées de l'hôpital et le long des routes où passe son cortège funèbre, interdisant le passage des véhicules ou des piétons palestiniens, a précisé WAFA. Les forces de l'occupation, lourdement armées ont ensuite pris d'assaut les locaux de l'hôpital et attaqué des dizaines de personnes en deuil qui criaient des slogans condamnant l'occupation et hissaient des drapeaux palestiniens. Des images retransmises par des télévisions palestiniennes montrent le cercueil de la reporter de la chaîne quatarie, manquer de tomber au sol alors que des policiers sionistes dispersent la foule. «De brutales forces spéciales (sionistes) attaquent le cortège funèbre de Shireen Abou Akleh sortant de l'hôpital Saint-Joseph», a dénoncé sur Twitter Hanane Achraoui, une ancienne ténor de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le cercueil de Shireen Abu Akleh a finalement été transporté vers la Vieille Ville où est célébrée une messe dans une église, avant l'inhumation dans un cimetière à proximité. La journaliste palestinienne Shireen Abu Aqleh, 51 ans, a été exécutée avec sang-froid mercredi matin par un tir de l'armée d'occupation sioniste alors qu'elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, avait rapporté Wafa. Elle portait un gilet pare-balles siglé «Presse» lors de l'exercice de sa mission. L'assassinat continue de susciter de vives condamnations palestinienne, arabe et internationale. Agée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste de la chaîne qatarie Al Jazeera a été inhumée à El Qods occupée, où elle a grandi, après une messe à 15H00 (12 h GMT) dans une église de la Vieille Ville. Des milliers de Palestiniens lui ont déjà rendu hommage jeudi, au lendemain de sa mort, lors d'une cérémonie officielle au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Son cercueil, enveloppé dans un drapeau palestinien, y a été transporté devant un parterre d'officiels, diplomates étrangers ou simples citoyens et citoyennes. «Je suis venue dire au revoir à celle qui est au plus profond de nos coeurs», a témoigné l'une d'elles, Douaa Abou Adi. Shireen Abu Akleh «n'est pas seulement dans chaque maison palestinienne mais dans chaque coeur arabe. Pour tous les Palestiniens, c'est une soeur». Après la cérémonie, une foule a suivi l'ambulance transportant sa dépouille jusqu'au point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par l'Etat hébreu. Les habitants de Cisjordanie, dans leur écrasante majorité, sont interdits d'accès à El Qods par l'occupant sioniste. Al Jazeera a accusé les forces sionites d'avoir tué «de façon délibérée» et de «sang froid» sa journaliste vedette, qui portait un gilet pare-balles siglée «presse» et un casque de reportage. L'entité sioniste, après avoir prétendue cyniquement qu'elle avait «probablement» succombé à un tir palestinien, a affirmé «ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats». Lors de la cérémonie à Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a dit tenir les autorités israéliennes pour «complètement responsables» de la mort de la journaliste, refusant une enquête conjointe avec Israël.»Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance», a-t-il affirmé, disant vouloir saisir la Cour pénale internationale. Le portrait de la journaliste, la septième tuée dans les Territoires palestiniens depuis 2018 selon Reporters sans frontières (RSF), a été brandi lors de rassemblements en Turquie, au Soudan et au Liban, et projeté sur un immeuble de Doha, la capitale qatarie. Plusieurs manifestations ont également éclaté spontanément depuis mercredi à travers les Territoires palestiniens pour protester contre sa mort. Dans la bande de Ghaza, des artistes ont sculpté son nom dans le sable et peint une fresque en son honneur, tandis que sur le lieu de son décès à Jénine, des enfants ont déposé des fleurs. Sur le toit d'un immeuble de la place centrale de Ramallah, l'immense panneau publicitaire affiche désormais un portrait de la journaliste, accompagné d'un sobre message: «Au revoir Shireen, au revoir la voix de la Palestine».