Des partis politiques espagnols ont dénoncé la tenue, les 22 et 23 septembre à Las Palmas (îles Canaries), d'une conférence autour de la question sahraouie, affirmant que cette rencontre, qualifiée de «farce», allait à l'encontre des résolutions de l'ONU, a rapporté jeudi l'agence Europa Press.Dans un communiqué relayé par Europa Press, la Coalition canarienne (CC) a rejeté la tenue, la semaine prochaine sur l'Ile, de la «Conférence internationale pour la paix et la sécurité» au Sahara occidental, estimant que cette rencontre «va à l'encontre du soutien de l'archipel au peuple sahraoui». Le parti considère que la participation à cette réunion de dirigeants du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol, au pouvoir) tels que José Luis Rodriguez Zapatero, ancien chef du gouvernement, constitue un «acte désespéré pour justifier la trahison du Sahara occidental et la subordination de l'Etat (espagnol) aux projets du Maroc, notamment celui de continuer à exercer la violence contre un peuple qui mérite de vivre en liberté et de développer son projet d'autodétermination». «Les îles ne sont pas et ne peuvent pas être l'axe de l'Espagne pour développer une action visant à engloutir le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, ni ne peuvent devenir, avec la permission de Madrid, le siège du Maroc pour imposer ses thèses (…)», ajoute la CC. De son côté, le président du Cabildo insulaire, l'organe de gouvernement de l'île de Grande Canarie, Antonio Morales, a déclaré que la réunion prévue sur l'île vise à «donner une image institutionnelle de soutien à une décision de l'Espagne et du Maroc qui transgressent les droits internationaux et violent le droit du peuple sahraoui». S'exprimant devant des journalistes, Morales a critiqué les dernières positions adoptées par le gouvernement espagnol «trahissant le peuple sahraoui et le droit international», affirmant que les décisions de l'ONU concernant la question sahraouie sont «incontestables». Il ajoute que la rencontre est «absolument infestée par des lobbyistes qui gravitent autour du Maroc pour essayer de tordre ces décisions internationales qui doivent être respectées». «Le droit international doit être respecté, les droits de l'Homme (du peuple sahraoui) aussi, ce que le Maroc ne fait pas. Tout le reste sert à justifier une politique contraire aux décisions de l'ONU», conclut le responsable. Pour sa part, le parti Nueva Canarias (NC) a qualifié de «farce» la réunion, puisque, dit-il, «elle ne fait que contribuer à la confusion et à défendre les thèses du Maroc». Dans un communiqué qu'il a diffusé, le NC a assuré que cette rencontre est «soutenue par les services de sécurité marocains, très actifs sur les îles», ajoutant qu'elle s'inscrit dans la «stratégie d'occupation illégale et violente par le Maroc du Sahara occidental», tout en «s'éloignant» des résolutions de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et de la légalité internationale. Pour cette formation politique, l'occupant marocain «s'appuie sur des organisations et personnalités qui cherchent à supplanter la volonté du peuple sahraoui et qui, en réalité, se mettent au service de la stratégie marocaine, certaines avec beaucoup d'enthousiasme». En outre, NC souligne que les îles Canaries, à travers ses institutions (Parlement, communes et mairies) et la majorité de ses organisations politiques, éducatives, syndicales et sociales, «ont défendu dès le début du conflit l'application des résolutions de l'ONU, le respect de la légalité internationale et des droits légitimes du peuple sahraoui, en particulier le droit à l'autodétermination». En ce sens, il rappelle que le Maroc occupe illégalement le Sahara occidental depuis 1975 en violation des résolutions de l'ONU, des droits de l'Homme du peuple sahraoui, pille ses ressources naturelles, utilise l'émigration comme «chantage politique» et empêche la tenue d'un référendum d'autodétermination. Enfin, il souligne que ce qui est «vraiment démocratique, c'est de permettre au peuple sahraoui d'exprimer sa libre opinion à travers un référendum d'autodétermination». Ce serait, assure-t-il, «la meilleure façon de rendre possible une vie digne pour tous les Sahraouis, et de défendre la paix et la sécurité sur le territoire du Sahara occidental».