Le Conseil municipal de grande Canarie et à sa tête les groupes politiques de Nouvelles Canaries et du parti socialiste (PSOE) a rejeté au cours de sa séance plénière tenue vendredi la décision du Maroc de délimiter sa frontière maritime devant les Iles Canaries en intégrant les eaux du Sahara occidental, a indiqué le responsable de la solidarité internationale, Carmelo Ramirez. Cette décision "affecte sérieusement les Iles Canaries par la proximité du Sahara occidental, situé à 100 kilomètres environ, avec les conséquences qu'elle peut avoir sur l'économie et la stabilité du territoire des îles", a déclaré M. Ramirez. Le conseiller a également fait référence à l'existence probable d'hydrocarbures et de minéraux rares comme le tellure, dans les eaux situées entre le Sahara occidental et les Iles Canaries "ce qui suscite l'intérêt chez le Maroc", a-t-il souligné. Le gouvernement du Maroc enfreint gravement le droit international puisque les eaux territoriales du Sahara occidental ne relèvent pas de sa souveraineté, car il est considéré comme un territoire non autonome occupé illégalement par le Maroc. Dans sa motion, le conseil de grande Canarie souligne que la décision marocaine "viole plusieurs résolutions telles que la résolution 1514 de l'ONU qui reconnait le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et plusieurs autres résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui reconnaissent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui outre l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne qui a exclu des accords commerciaux entre l'UE et le Maroc, qui ne sont pas applicables au Sahara occidental. "Ces violations répétées du droit international, a expliqué Ramirez, exigent une réponse de l'ONU et l'UE, qui doivent forcer le gouvernement marocain à être respectueux des règles". Tout en rejetant dans sa motion cette décision marocaine qui inclut les eaux territoriales du Sahara occidental qui ne relève pas de sa souveraineté, le conseil de Grande canarie demande au gouvernement espagnol de "dénoncer cette situation et forcer le Maroc à se conformer au droit international". La motion approuvée exhorte également le gouvernement des Iles Canaries à "suivre de près cette question" et demande le respect des droits de la population sahraouie et plus particulièrement sa demande d'un référendum d'autodétermination. Le texte adopté par le Conseil de grande Canarie demande également au Maroc de "cesser de violer les droits de l'homme des sahraouis vivant dans les territoires occupés et de mettre fin au pillage des ressources naturelles du Sahara occidental". Le gouvernement marocain a approuvé au début du mois de juillet un projet de loi et un décret pour délimiter la frontière maritime au large des îles Canaries en intégrant les eaux du Sahara occidental. Cette décision engagée unilatéralement par le Maroc a été vivement critiquée et dénoncée par de nombreuses personnalités et de partis politiques espagnols.