Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, rencontrera aujourd'hui et pour la quatrième fois depuis son investiture à la tête de l'Etat les walis de la République, au nombre de 58 pour la première fois. Une rencontre qui intervient dans une conjoncture nationale, régionale et internationale très agitée, marquée par des changements géopolitiques et de multiples crises, notamment sanitaire, alimentaire, financière et économique, dont l'avenir sécuritaire est incertain pour de nombreux pays. Une quatrième rencontre très importante pour le Chef de l'Etat, car il s'agit du front interne, où le Chef Suprême du pays est à la conquête d'un nouveau regard de bonne gouvernance locale et d'une nouvelle méthode de gestion économique des Colle Le président de la République va présider, dès aujourd'hui, l'ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-walis au Palais des Nations au Club des Pins à Alger, une rencontre placée sous haute importance pour l'Etat, car elle va permettre de définir la politique générale du pays pour les années à venir. Prévue pour deux jours, la rencontre périodique verra la participation des membres du Gouvernement, des 58 walis de la République, des représentants des deux chambres du Parlement, des cadres centraux des différents secteurs ministériels, des entreprises et des instances publiques ainsi que des experts et des spécialistes. Présidé au premier jour par le président de la République, la rencontre avec les walis ainsi que les membres du Gouvernement, à leurs têtes le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, est une occasion pour le Chef de l'Etat de faire le bilan de toute une année de travail, d'achèvements des projets et de concrétisation de nombreux défis, mais une occasion aussi pour le Chef Suprême du pays de présenter, devant les 58 walis, sa « feuille de route » de la politique générale pour les années à venir, à laquelle la bonne gouvernance locale, la lutte contre la corruption, l'égalité entre les citoyens et le développement économique locale, sont au cœur des grands changements. Aussi, la rencontre a pour objectif notamment d'évaluer les politiques du développement socio-économique local, en se penchant sur les résultats atteints et en analysant les contraintes rencontrées, mais aussi de façon plus prospective sur les enseignements à tirer et les moyens d'accélérer les mutations pour répondre efficacement aux besoins de la population et mettre les jalons d'un développement local rénové. Elle vise également à déterminer une nouvelle approche en matière de développement local qui doit ouvrir des perspectives pour la mise en place d'un nouveau cadre de conception, de concertation, d'exécution, de suivi et d'évaluation des programmes locaux de développement. Intransigeant sur ce plan depuis son investiture à la tête d'El Mouradia, le Chef de l'Etat a toujours agi pour le développement local, car il s'agit de la colonne vertébrale de l'économie nationale. En deux ans, le président de la République a déjà réussi de lancer plus de 900 projets qui étaient à l'arrêt pendant de longues années, permettant la création de plus de 30.000 emplois, sans oublier l'augmentation de la production nationale grâce à cette grande relance. Seize walis écartés quelques jours avant la rencontre Dix jours avant la rencontre prévue aujourd'hui entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et les 58 walis de la République, un vaste mouvement dans le corps des walis et walis délégués a été opéré par le Chef de l'Etat, à travers lequel 16 walis ont été limogés de leur haute fonction. Aussi, le président de la République a décidé la mutation de dix autres walis et d'un wali délégué, un changement qui fait relief aux résultats réalisés par chacun des walis de la République. Une mesure devenue systématique, voire classique depuis son investiture à la tête de l'Etat en décembre 2019, le Premier Magistrat du pays a instauré une nouvelle politique de gestion des Collectivités locales pour une bonne gouvernance, à laquelle de nombreux « maillons faibles » sont déjà tombés. Les walis de la République qui ont été écartés dans le cadre du récent mouvement sont respectivement de Laghouat, Oum El Bouaghi, Batna, Tébessa, Jijel, Sétif, Saïda, Sidi Bel-Abbès, Guelma, Constantine, Tissemsilt, El Oued, Mila, Ain Defla, Ghardaïa et enfin El Ménéa. Quant aux walis délégués il s'agit respectivement de Bab El-Oued, Zéralda et Sidi Abdallah, tous d'Alger. Faut-il le rappeler, en août 2021, un vaste mouvement dans le corps des walis avait eu lieu, concernant nombre de wilayas, certaines frappées par les incendies. Ont été limogés les walis de Tizi Ouzou, Naâma, Constantine, Skikda, Bayadh et In Guezzam. De nouveaux walis ont été nommés à Béjaïa, Tizi Ouzou, Béchar, Djelfa, Constantine, Skikda, Tipasa, Saïda, El Bayadh, Oran, Naâma, et In Guezzam. Quel bilan pour les 33.742 projets à l'arrêt en 2021 ? La rencontre prévue aujourd'hui entre le Président Tebboune et les 58 walis de la République, est aussi une occasion pour le Chef de l'Etat de s'informer sur les derniers développements concernant le déblocage et la relance de 33.742 projets à l'arrêt dans des zones industrielles. En septembre 2021, et lors de sa deuxième rencontre avec les walis, le Président de la République les a exhortés sur la nécessité de récupérer toutes les zones industrielles fermées depuis 10 et 30 ans pour créer la richesse. Le président de la République avait établi une liste de 33.742 projets à l'arrêt, « le problème doit être réglé d'ici la fin de l'année (2021) sinon elles seront fermées pour de bon. Il n'y a pas de raison qu'elles restent à l'abandon », avait averti le président. Aussi, le Président Tebboune avait évoqué la création d'une agence nationale de foncier urbanisable, une agricole et une autre industrielle, pour une meilleure exploitation des zones industrielles fermées. Le Président avait appelé les Assemblées populaires communales (APC) a créer des zones d'activités industrielles pour combattre la bureaucratie. Le président de la République avait dénoncé la déliquescence dont souffrent nombre d'écoles. 817 écoles n'ont pas de cantine, 537 écoles n'ont pas de transport, le problème doit être réglé avant la fin de l'année, avait précisé le président de la République lors de son discours prononcé en septembre 2021 devant les walis de la République. Un an après, le bilan qui sera présenté aujourd'hui devant le Chef de l'Etat sera déterminant pour le destin des zones industrielles fermées, cela tout dépend du travail accompli durant toute cette période par les walis de la République. Le plein pouvoir pour les walis Les incendies qui ont touché nombre de wilayas en été 2021 et 2022, la lutte contre la Covid-19, le lancement d'une nouvelle stratégie d'investissement et la relance de l'économie avaient imposé quelques initiatives de grande importance, dont la décentralisation des décisions pour les walis. Ceux-ci ont bénéficié, depuis 2021, des prérogatives initiées les décisions qu'ils estiment importantes pour les wilayas qu'ils gèrent. Les walis ont obtenu les prérogatives de prendre les décisions adéquates dans la lutte contre la Covid-19. Les décisions initiées par les walis diffèrent de wilayas à d'autres, prenant en considération les caractéristiques des wilayas. Les walis peuvent désormais imposer le couvre-feu lorsque celui ci est nécessaire et ne sont pas contraints d'adopter les décisions initiées par d'autres wilayas. Une nouveauté en Algérie. Les walis initient les mesures adéquates aux wilayas qu'ils gèrent. Exemple, les walis peuvent ordonner la fermeture des restaurants et commerces en fonction de la propagation du Covid-19 dans les wilayas. Une décentralisation des décisions qui illustre une nouvelle gouvernance des collectivités locales, initiée pour une meilleure efficacité de la gestion des agglomérations. La rencontre d'aujourd'hui qui sera présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, intervient dans une conjoncture politique et économique qui impose de nouvelles initiatives pour la gestion des collectivités locales. La nouvelle stratégie d'investissement et les grandes préparations des 58 walis La nouvelle loi relative à l'investissement qui prévoit 8 textes d'application et qui seront prochainement publiés, sera fortement présente lors de la rencontre d'aujourd'hui prévue entre le Chef de l'Etat et les 58 walis. En attendant son exposition lors de la prochaine séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée au débat et au vote du projet de loi relative à l'investissement, les walis de la République seront informés sur les nouvelles orientations politiques concernant le secteur d'investissement. L'investissement et le développement local ainsi que l'exploitation et l'élargissement des réalisations des projets et structures à travers l'ensemble du territoire national, seront au cœur du discours du Chef de l'Etat. Le projet de loi sur l'investissement vise à créer une égalité et un équilibre dans le développement de chaque wilaya, et également à développer les secteurs d'activités prioritaires à forte valeur ajoutée, assurer un développement territorial durable et équilibré, valoriser les ressources naturelles et les matières premières locales, favoriser le transfert technologique et développer l'innovation et l'économie de la connaissance. Il cible également la généralisation de l'utilisation des technologies nouvelles, la dynamisation de la création d'emplois pérennes, la promotion de la compétence des ressources humaines, et le renforcement et l'amélioration de la compétitivité et la capacité d'exportation de l'économie nationale. Sofiane Abi