Tout s'est passé si vite. Le Gouvernement a réussi à désamorcer et à régler de nombreux problèmes à l'origine du gel de l'activité de l'importation de véhicules dans le pays, qui a provoqué, durant ces trois dernières années, une hausse vertigineuse des prix sur le marché. Des décisions sont aujourd'hui prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en vue d'améliorer la bonne gouvernance de ce secteur, à travers la révision des aspects juridiques et réglementaires de l'activité des concessionnaires, mais aussi les conditions d'investir dans l'industrie de l'automobile dans le pays. Et, pour redynamiser ce secteur percuté de plein fouet par la double crise financière et sanitaire, le Gouvernement a opté pour «des solutions radicales», pour préserver l'intérêt économique du pays ainsi qu'à protéger le consommateur contre la spéculation, et les vieilles arnaques. La relance du secteur de l'automobile aujourd'hui rentre dans sa dernière ligne droite. Le Gouvernement est sommé de publier d'ici une semaine le cahier des charges de l'activité des concessionnaires d'importation de véhicules neufs. Cette directive donnée, avant-hier, par le Président Tebboune, lors de la réunion du Conseil des ministres consacrée à plusieurs dossiers importants relevant du secteur économique, socio- économique et juridique, devrait soutenir la baisse des prix des véhicules d'occasion sur le marché, entamée depuis quelques jours. Ce cahier de charges en question devrait, selon lui, «mettre fin aux anciennes pratiques qui ont épuisé les citoyens et le Trésor public», appelant les autorités à plus de rigueur et de vigilance quant au contournement par certaines parties des textes de loi. Le chef de l'Etat a insisté, dans ce sens, sur l'impératif de faire «la distinction entre l'activité des concessionnaires importateurs et celle des fabricants, et s'orienter vers une industrie mécanique suivant des normes technologiques moderne», indique le communiqué du Conseil des ministres. Les conditions et modalités d'exercice de ces deux activités seront précisées et définies par le prochain cahier des charges. Il a aussi ordonné de veiller «à ce que l'exportation des voitures depuis l'Algérie après leur importation ne se fasse pas au détriment du marché national, des besoins des citoyens et avec les fonds du Trésor public». La nouvelle stratégie de relance du secteur mise en place vise à asseoir une industrie automobile solide, pérenne et durable. L'Etat encourage et soutient l'importation des véhicules électriques et hybrides. Une priorité qui deviendra aussi un objectif dans l'avenir. Quant à l'objectif principal du Gouvernement, actuellement, il serait, selon le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, de trouver des solutions radicales au dossier de l'automobile, afin de rattraper les pertes financières causées par la gestion «catastrophique» de ce secteur auparavant, évoquant une importation de voitures de «15 milliards de dollars en 2012 et 2013». Le montage automobile est inacceptable, tout doit être reconstruit sur de nouvelles bases. Les constructeurs automobiles intéressés par la fabrication de voitures sur le sol algérien doivent se conformer aux règles et conditions préétablies par le Gouvernement. Ce dernier travaille, en parallèle, pour finaliser dans les délais exigés par le chef de l'Etat le cahier des charges de l'activité de concessionnaire d'importation et de vente de véhicules neufs, mais aussi de l'activité d'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans, qui devrait reprendre d'ici le début de l'année 2023, après la publication des textes réglementaires, définissant les procédures douanières et des mesures fiscales. La décision d'autoriser à nouveau l'importation de véhicules d'occasion de moins de trois ans et de relancer l'activité de concessionnaire d'importation de véhicules neufs offre une bouffée d'oxygène au secteur de l'automobile en souffrance depuis quelques années, mais aussi au citoyen qui pourrait investir désormais dans l'achat d'un véhicule. Les prix sont, toutefois, fixés par la loi de l'offre et de la demande. Avec la libération des importations de véhicules et la fabrication d'ici un an de la première voiture algérienne «Fiat», en partenariat avec le groupe italiano-franco-américain Stellantis, la pression qui existe, déjà, sur le marché va donc tomber. Les revendeurs commencent à céder sous cette pression.