Pour l'Algérie, la transformation locale des minerais de fer est une priorité stratégique. L'intérêt accordé par les autorités à cette activité traduit leur volonté de tirer un peu plus de valeur ajoutée des ressources minières sous-exploitées du pays. Les appels lancés auprès des investisseurs semblent avoir eu l'écho souhaité. «De nombreux pays arabes et européens, ainsi que le Japon, la Chine et la Turquie, ont exprimé leur volonté d'établir un partenariat», a indiqué, le Président-directeur général de l'entreprise nationale de fer et d'acier (Feraal), Ahmed Benabbas, lors de son intervention, avant-hier, au forum de la Radio nationale Chaîne I. C'est ce qu'a affirmé, à son tour, le P-dg du groupe industriel minier Manadjim El Djazaïr (Manal), Mohamed Sakhr Harami, en annonçant «la réalisation de plusieurs unités de transformation dans le cadre de la stratégie de valorisation des produits miniers dont certaines entreront en services les prochains jours». En effet, l'acier fait la fortune de plusieurs Etats et aiguise l'appétit d'autres pays riches en ressources minérales, à l'instar de l'Algérie qui jouit d'un énorme potentiel inexploité. Mais plus pour longtemps. Le pays a mis en œuvre depuis deux ans un programme de développement national du secteur minier, qui a permis de relancer de grands projets, à l'instar de celui du gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf) qui sommeillait depuis des années. En juillet 2022, l'exploitation de ce site est lancée officiellement avec des appels à investir dans la transformation des minerais de fer localement. L'objectif étant de répondre à la demande nationale et de renforcer les exportations de cette matière première considérée commune une valeur refuge et largement prisée par les industriels. «Nous avons entamé, au niveau du groupe Manal, la réalisation de plusieurs usines de transformation, dont certaines entreront en service les prochains jours», a déclaré M. Sakhr Harami. Il a cité les usines de bentonite à Meghnia (Tlemcen), de carbonate à Sig (Mascara) et à El Kheroub, outre l'unité de production de feldspath à Annaba et de dolomite (Oum El-Bouaghi) un des composants du fer. «Ces usines qui sont au dernier stade de réalisation et dont certaines entrerons en service dans les prochains jours contribueront à assurer la disponibilité des matières premières nécessaires à l'industrie dans plusieurs secteurs», a-t-il ajouté. De nombreuses sociétés étrangères ont déjà exprimé leur intention d'investir dans ce secteur stratégique et très compétitif. «La stratégie adoptée par le ministère de l'Energie consiste à exporter les matières minières valorisées, ainsi que la réalisation d'usines à cet effet», a indiqué M. Sakhr Harami. Pour rappel, un accord de partenariat portant sur le lancement d'une unité de production de concentré de minerai de fer dans la wilaya de Béchar a été conclu, la semaine dernière, entre l'entreprise Feraal et le complexe sidérurgique Tosyali Algérie de Béthioua (Oran). Il est prévu, dans ce cadre, la création au mois de septembre prochain une joint-venture Ferral-Tosyali qui devrait commencer directement, selon le P-dg de Feraal, Ahmed Benabbas, «la réalisation de la première usine qui sera dans la wilaya de Béchar». «Un partenariat avec un groupe chinois pour la création d'une joint-venture qui sera cette fois dédiée à la réalisation d'un projet pour l'exportation vers la Chine», a-t- ajouté, indiquant, par ailleurs, que «des discussions sont également en cours avec Algerian Qtari Steem ''AQS'' de Bellara pour fournir à cette entreprise la matière première sidérurgique». Il a annoncé, également, la réaliser par le groupe Feraal d'«une usine pour valoriser le zinc afin de répondre à la demande locale et d'exporter l'excédent de production», après son exploitation, affirmant «l'achèvement de plusieurs phases et de l'étude de faisabilité, des risques et des impacts environnementaux du projet d'exploitation du gisement de plomb-zinc d'Oued Amizour». La date de son entrée en production est fixée à 2026.