Tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la Russie, ont voté en faveur d'un projet de résolution qui prolongerait la mission de l'organisation mondiale au Soudan, alors que les affrontements entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) se poursuivent dans ce pays. C'est ce que rapporte le correspondant de l'agence TASS. Un projet de résolution a été préparé par le Royaume-Uni. Il envisage la prolongation de la mission sur la base du mandat existant. Auparavant, le commandant des forces armées soudanaises, Abdel Fattah al-Burhan, avait écrit au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour lui demander de remplacer Volker Perthes à la tête de la mission de soutien de la transition des Nations unies au Soudan (Unitams). Antonio Guterres a catégoriquement refusé, comme il l'a déclaré au Conseil de sécurité lors de consultations à huis clos la semaine dernière. Compte tenu du refus de M. Guterres de remplacer M. Perthes, une alternative aurait pu être de reformer la mission de l'ONU, ce que seul le Conseil de sécurité des Nations unies peut décider. L'une des options proposées consistait à ne plus mettre l'accent sur la transition dans le nom de la mission, ce qui aurait pu irriter les dirigeants militaires du pays. La mission des Nations unies est en effet censée contribuer à assurer la transition du pouvoir au Soudan, de l'armée aux civils, conformément aux accords précédents. La situation au Soudan s'est dégradée à la suite de désaccords entre le commandant de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil souverain (la structure dirigeante du pays), et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemeti, son adjoint au Conseil. Ces désaccords concernent avant tout les délais de l'inclusion des Forces de soutien rapide au sein d'une armée unie ainsi que la personnalité du commandant en chef des forces armées : un militaire de carrière – modèle prôné par Abdel Fattah al-Burhan – ou un président civil – format souhaité par Mohamed Hamdan Dogolo. Des affrontements ont éclaté le 15 avril entre les deux structures près de la base militaire de Merowe et à Khartoum, la capitale du pays. Au moins 866 civils sont morts depuis le début des combats, d'après le syndicat des médecins soudanais. Certains membres de la mission de l'ONU ont été évacués vers les pays voisins en raison des combats. Plusieurs bureaux de l'organisation mondiale ont été pillés.