Dans ses récentes prévisions, publiées le 22 juin passé, la Banque Mondiale (BM) a noté une amélioration des indicateurs macroéconomiques et a insisté sur l'importance de poursuivre les réformes économiques globales afin de soutenir sa croissance économique hors-hydrocarbures et limiter sa dépendance aux exportations des hydrocarbures. «En 2022, l'Algérie a profité du bond des prix du pétrole puis ceux du gaz pour se constituer un coussin de sécurité. Le pic des prix d'exportation du pétrole, suivi de celui du gaz naturel, a permis à l'Algérie d'augmenter sensiblement les recettes des hydrocarbures, dégager un excédent commercial et réduire le déficit budgétaire, mais également d'augmenter les réserves de change de l'Algérie et l'épargne du Trésor, éloignant à court terme les risques d'un ajustement macro-économique abrupt dans le cas d'une nouvelle chute des cours», a expliqué la BM dans son dernier rapport de suivi de l'économie algérienne. Il a, également, évoqué l'importance de soutenir la production agricole qui devrait baisser en 2023, en raison des aléas climatiques, auxquels le pays doit se préparer avant de se redresser en 2024. Les réformes économiques, réglementaires, institutionnelles et structurelles et les décisions audacieuses prises par l'Etat pour soutenir la production nationale soutiennent la stabilité financière du pays et l'amélioration de l'attractivité économique de son marché. «De plus, la réduction soutenue des importations, bien qu'elle présente des risques pour la disponibilité et le prix des produits et équipements importés, permet de soutenir la balance du compte courant et une augmentation continue des réserves de changes dans le scénario de base. Enfin, la hausse moins marquée qu'anticipé des dépenses publiques a permis l'accumulation d'une épargne importante, qui pourrait contribuer à financer les déficits sur la période de projection, et d'éviter d'avoir recours à la Banque d'Algérie en 2023, sous l'hypothèse d'une politique de dépense prudente», lit-on dans le rapport. La BM estime, par ailleurs, que le maintien de son équilibre et de sa stabilité financière, le pays a besoin d'un prix de pétrole à 100 dollars. «Pour l'Algérie, ces développements auront des implications notoires. Par exemple, toute chose étant égale par ailleurs, une simulation sur la base d'un prix du baril à USD 100 par baril en 2023 suggère que le surplus du compte courant atteindrait 5,5% du PIB (+3,6 pp) et le déficit budgétaire diminuerait à 4,5% du PIB (+2,5 pp), permettant notamment une accumulation plus rapide des réserves de change», suggère le rapport, indiquant qu' «à l'inverse, un prix du pétrole à USD 70 par baril générerait un déficit de 1,7% du PIB du compte courant et le déficit budgétaire se creuserait pour atteindre 9,5% du PIB, incitant à un contrôle accru des importations, une réduction des dépenses et un recours plus important au système bancaire domestique pour financer le déficit, avec de potentiels effets néfastes sur la croissance et l'inflation», a-t-elle averti.