Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il souhaitait s'entretenir prochainement avec le dirigeant russe Vladimir Poutine sur la situation concernant l'accord céréalier. «La fin de l'Initiative de la mer Noire sur les céréales n'entraînera pas seulement une hausse des prix alimentaires mondiaux, mais aussi toute une série de conséquences: de la famine dans certaines régions à de nouvelles vagues de migration. Nous n'hésiterons pas à prendre des initiatives pour éviter cela. Je pense que nous discuterons de cette question en détail avec M. Poutine et que nous veillerons à ce que ce mouvement humanitaire se poursuive. Nous savons qu'il a également certaines attentes vis-à-vis des pays occidentaux. Les Etats occidentaux devraient également agir concernant cette question», a indiqué M. Erdogan aux journalistes turcs lors d'un vol. L'interview a été publiée par la chaîne de télévision TRT vendredi. Cependant, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a déclaré le 18 juillet que Vladimir Poutine ne prévoyait pas pour le moment de contacts avec M. Erdogan. L'accord sur les céréales de la mer Noire a expiré le 17 juillet. La Russie, qui a prolongé à plusieurs reprises l'accord sur un corridor pour les navires transportant des céréales ukrainiennes, signé en juillet 2022, a rappelé que la partie de l'accord la concernant (la suppression des obstacles aux exportations agricoles) n'a jamais été respectée. Moscou a également attiré l'attention sur le fait que, bien que les accords aient été destinés à envoyer de la nourriture aux pays les plus pauvres, la majeure partie des céréales en provenance d'Ukraine a été acheminée vers les pays occidentaux développés. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie était prête à revenir à l'accord, mais seulement lorsque la partie concernant Moscou serait remplie. Le 19 juillet, le ministère russe de la Défense a déclaré que Moscou considérerait tous les navires naviguant vers les ports ukrainiens de la mer Noire comme des transporteurs de cargaisons militaires en raison de la résiliation de l'accord céréalier à partir du 20 juillet à 00h00 (heure de Moscou, UTC+3). Il a précisé que les pays du pavillon de ces navires seront considérés comme impliqués dans le conflit ukrainien du côté de Kiev. En outre, le ministère a indiqué qu'un certain nombre de zones maritimes dans les parties nord-ouest et sud-est des eaux internationales de la mer Noire ont été déclarées temporairement dangereuses pour la navigation. Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, Alexeï Danilov, a déclaré que, dans le contexte de la fin de l'accord céréalier, les dirigeants du pays pourraient se tourner vers d'autres pays et l'ONU en proposant de faire traverser la mer Noire aux navires transportant des céréales ukrainiennes sous la protection de navires chargés d'assurer leur sécurité. Auparavant, l'ambassadeur ukrainien en Turquie, Vassili Bodnar, avait indiqué que Kiev proposait d'organiser des livraisons de denrées alimentaires à partir des ports du pays en passant par les eaux territoriales de la Roumanie et de la Bulgarie.
