La Russie et la chine avec ses partenaires des Brics (Brésil, Inde, et Afrique du Sud) ainsi que d'autres pays africains, discutent actuellement de la création d'une nouvelle monnaie mondiale qui pourrait remettre en cause la domination du dollar américain et devenir l'analogue de l'euro pour les Etats non occidentaux. C'est ce qu'a déclaré Aleksandr Babakov, le vice-président de la Douma d'Etat russe, lors d'une conférence de presse tenue le 7 août 2023. La Russie est prête à assumer un nouveau rôle dans l'ordre mondial avec ses alliés pour stopper l'hégémonie des Etats-Unis, en dessinant de nouvelles tendances dans le système des relations internationales. Il a souligné que 49 des 55 pays africains ont participé au sommet Russie-Afrique dernièrement, tout en insistant sur le fait que pour atteindre une véritable souveraineté pour la Russie et les autres pays, il faudrait se libérer de la prédominance de la monnaie américaine. «Pour cela, Moscou et ses partenaires devraient se mettre d'accord sur une nouvelle unité monétaire et sur les règles de son fonctionnement», a-t-il expliqué. Interrogé sur le nom de la nouvelle monnaie, le député russe a répondu : «Ce n'est ni le yuan chinois ni le rouble. Il y a déjà certaines formulations... Le nom n'est pas important, mais il devrait être un analogue du dollar. Après tout, le potentiel des Brics est aujourd'hui supérieur à celui du G7. C'est-à-dire que le potentiel du marché où cette monnaie peut fonctionner est très large. Il n'y a aucune raison d'être lié au dollar.» Les pays des Brics cherchent à s'éloigner davantage du dollar américain dans leurs échanges commerciaux. La tendance à la dédollarisation s'est accélérée à la suite des sanctions qui ont effectivement coupé la Russie du système financier dominé par l'Occident. De nombreux pays en développement y compris les membres des Brics ont également commencé à se tourner vers des monnaies alternatives dans le commerce. L'idée d'introduire une monnaie des Brics a été lancée par Moscou l'année dernière. Le Président Vladimir Poutine a déclaré en juin dernier que les Etats membres travaillaient à la création d'une nouvelle monnaie de réserve basée sur un panier des monnaies nationales utilisées par le bloc des cinq nations. En 2022, le commerce de la Chine avec les pays des Brics a atteint environ 468 milliards de dollars, celui de la Russie 164 milliards de dollars, tandis que celui de l'Inde a atteint 142 milliards de dollars. L'Afrique du Sud accueillera le XVe sommet des Brics à Johannesburg, du 22 au 24 août, où la question devrait être largement débattue. L'Inde et le Pakistan favorables pour la dédolarisation dans leurs commerces L'Inde et le Bangladesh entament le règlement du commerce transfrontalier en roupie indienne (INR), ils favoriseraient le commerce bilatéral en réduisant les coûts de transaction. Le comité national CII sur EXIM Sanjay Budhia a déclaré dimanche 6 août que puisque toutes les exportations et importations et le règlement des transactions commerciales dans le cadre de cet accord peuvent être libellés et facturés en roupie indienne, cela réduirait la dépendance au dollar américain, résoudrait des situations telles que la rareté des réserves de change et renforcerait la monnaie et le commerce régionaux, ont rapporté les médias iraniens. En juillet, le Bangladesh et l'Inde ont lancé des transactions commerciales en roupies dans le but de réduire la dépendance vis-à-vis du dollar américain et de renforcer la monnaie et le commerce régionaux. C'est la première fois que le Bangladesh fait du commerce bilatéral avec un pays étranger en plus du dollar américain. «Cela favoriserait certainement la croissance du commerce entre les nations et soutiendrait l'intérêt croissant de la communauté commerciale mondiale pour l'INR (roupie indienne)», a déclaré Budhia, ajoutant qu'en raison de cet arrangement, les coûts de transaction lors du commerce entre les pays diminueront, ce qui stimulera les exportations indiennes au Bangladesh. «Le Bangladesh est actuellement confronté à une pénurie de réserves de change et la fourniture d'un règlement commercial en INR aiderait grandement à faire face à la situation entraînant une augmentation des demandes d'importation en provenance de l'Inde», a-t-il déclaré. «Le règlement commercial en roupie indienne atténue les incertitudes en matière de taux de change pour les entreprises indiennes en évitant la nécessité d'utiliser le dollar américain avant d'effectuer des transactions financières et cela aurait également des effets similaires sur le Bangladesh. Cela contribuera grandement à renforcer les relations économiques déjà importantes entre l'Inde et le Bangladesh grâce à des transactions transfrontalières économiquement efficaces», a déclaré Budhia. Il ajouta aussi «l'industrie pourrait envisager d'emmener des délégations commerciales au Bangladesh pour mieux explorer le marché. Les grandes entreprises pourraient également fournir des services de soutien aux petits entrepreneurs dans leur cheminement vers l'excellence à l'exportation», dit-il. Les principaux secteurs qui bénéficieraient du développement sont le coton, les épices, les produits agricoles, le cuir, les textiles, les pierres précieuses, les bijoux, le fer, l'acier et les produits chimiques. Le Bangladesh est le plus grand partenaire commercial de l'Inde en Asie du Sud tandis que l'Inde est le deuxième partenaire commercial du Bangladesh. Les banques du Bangladesh et de l'Inde ont été autorisées à ouvrir des comptes Nostro, un compte dans une banque d'un autre pays aux fins d'opérations en devises étrangères. Selon les données officielles de Dhaka, les exportations du Bangladesh vers l'Inde s'élèvent à 2 milliards de dollars ; les importations du Bangladesh en provenance de l'Inde s'élèvent à 13,69 milliards de dollars, souligne-t-on.