À peine commençait-il à émerger péniblement du coma économique dans lequel l'avait plongé la crise sanitaire, que le tourisme marocain rechute de nouveau dans la narcose financière. Le séisme a secoué profondément les fondations du tourisme. Pour le royaume du Maroc transformé en «narco-Etat», c'est une catastrophe.Le président de l'association des maisons d'hôtes de Marrakech, Essaouira et Ouarzazate, qui réunit 2.000 établissements, chiffre le taux d'annulation «entre 40 et 50%» en septembre. Dans le monde rural, la situation est plus grave. Comme le souligne un professionnel du tourisme : «A court terme, il n'y aura pas de reprise dans ces territoires.» Pour rappel, lors de la crise sanitaire, le Maroc avait perdu 80% de ses visiteurs. Or, plus de 500.000 personnes vivent du tourisme, soit 5% de la population active. Et le tourisme représente 8% du PIB marocain. De fait, depuis le séisme l'avenir de l'économie marocaine s'assombrit. Et le tourisme est le premier secteur à en pâtir. La baisse des voyageurs se fait déjà ressentir. Notamment à Marrakech. Selon un guide touristique de Marrakech, certains riads auraient perdu jusqu'à 70% de leur réservation depuis la catastrophe. «Pour nous, les riads, la période de juin à août est la basse saison. On espérait avoir du travail à partir de maintenant. Avec le séisme, nous n'avons que des annulations», avoue Mehdi Benyahya, propriétaire d'un riad. Selon plusieurs analystes, le manque à gagner pourrait être conséquent. Cela plongerait davantage le Maroc dans la crise. Pour conjurer cette sombre perspective, le Makhzen a enrégimenté plusieurs personnalités franco-marocaines (Gad Elmaleh, Jamel Debbouze, Arthur) afin de persuader les vacanciers à continuer de voyager au Maroc. En tout cas, une certaine catégorie de touristes libidineux ne manquera pas de continuer d'affluer massivement dans ce pays lubrique. Et pour cause. Ce territoire marocain recèle un charme envoûtant pour ces visiteurs attirés par la sensualité de sa nature luxurieuse, sa population juvénile voluptueuse. C'est un pays réputé pour la floraison de son commerce du sexe. En tout cas, le commandeur des «ployants», Mohamed VI, peut compter sur le florissant tourisme à motivation sexuelle. Comme tout le monde le sait, sous le capitalisme décadent tout se consomme, la nature comme les humains. Notamment en matière touristique. Aussi, ces dernières années, l'intérêt ne se porte plus seulement sur les paysages idylliques, la découverte des «bons sauvages», par ailleurs graduellement détruits par le capital. Le tourisme contemporain, à l'image de l'Occident libidinalement perverti, s'est sexualisé. Le touriste prédateur s'envole vers les contrées exotiques pour goûter aux charmes des corps sensuels «indigènes» juvéniles, de préférence impubères, dotés d'une volupté virginale. Cette nouvelle consommation touristique sexuelle est la dernière forme d'exploitation capitaliste (occidental, oriental, asiatique). Dans ce secteur lucratif et lascif du tourisme sexuel géographiquement en pleine turgescence, outre la Thaïlande, le Maroc est devenu une des destinations favorites du tourisme lubrique, l'eldorado des pédophiles. En particulier, des pédophiles européens, sans oublier les féodaux orientaux des pays du Golfe, adeptes des prosternations lascives. Les victimes, en majorité mineures, sont racolées par des rabatteurs en échange d'argent. Comme le souligne l'ONG Humanium : «En tant que route de transit clé pour les victimes de la traite, destination des touristes sexuels et pays d'origine de nombreuses femmes prostituées à l'étranger, le Maroc est actuellement en proie à plusieurs types d'exploitation sexuelle». Toujours selon cette organisation : «De nombreuses variables contribuent au phénomène du tourisme sexuel, telles que l'écart de richesse entre les riches et les pauvres dans le pays, l'essor de l'industrie du tourisme et la faiblesse des structures juridiques et d'application de la loi dans la mise en œuvre et la protection des droits de l'enfant (qui) conduisent les touristes voyageant au Maroc à rechercher spécifiquement des relations sexuelles avec des enfants». Dans son rapport, Humanium note que «la pratique consistant pour les touristes à ramasser des enfants à des fins sexuelles s'est normalisée et certains des jeunes interrogés ont fait remarquer que ce sexe de survie était le seul moyen de revenu financier dont disposaient les familles pauvres». «En fait, les proxénètes sont très répandus, sollicitant les filles, même au sein des écoles, pour avoir des relations sexuelles avec des touristes le soir», ajoute l'ONG. Une chose est sûre, au Maroc, cette industrie du sexe, à la prospérité et postérité garanties, a toujours été tolérée par le Makhzen. Cette économie des amours tarifées, nullement prête à se raréfier, en particulier depuis la crise sanitaire et économique (aggravée désormais par le séisme), profite à de multiples acteurs de la société marocaine : tenanciers de bars, videurs de discothèques, taxieurs, policiers (qui ferment les yeux en échange de quelques billets ou faveurs sexuels gracieuses), les loueurs d'appartement, les hôteliers, qui vivent sans scrupule de l'exploitation sexuelle de leurs progénitures, leurs jeunes compatriotes livrés à la prostitution. Dans la plupart des hôtels touristiques des jeunes femmes offrent leurs services aux étrangers de passage. Globalement, ce sont majoritairement des professionnels du sexe tarifé. Mais certaines se prostituent de façon occasionnelle. Plus anonyme, la prostitution masculine est très répandue au royaume chérifien. Même des enfants se livrent au racolage, pour quelques dirhams. Au Maroc tout se vend, surtout la dignité et l'honneur, bradés sans scrupules, notamment aux sionistes, nouveaux parrains de la monarchie. Au pays de la royale sujétion, la dignité n'est plus une vertu. Pour autant, il n'y a pas que la prostitution «traditionnelle «qui permet aux touristes hommes de s'offrir les services sexuels de jeunes filles ou garçons. Il existe également la prostitution «cougarienne», celle qui permet aux touristes femmes occidentales, âgées entre 50 et 70 ans, de passer leurs vacances lubriques en compagnie de jeunes hommes, moyennant rétribution et contribution des autorités chérifiennes qui rabattent la clientèle depuis le monde entier pour lui offrir ce marché du sexe intarissable, tant l'offre prostitutionnelle est abondante. Selon les informations, le tourisme sexuel se serait considérablement développé dans le royaume chérifien. Dans la seule ville de Marrakech, les deux tiers des enfants prostitués se consacrent uniquement aux touristes. Touristes chouchoutés mais nullement chahutés, bichonnés mais jamais bastonnés, dorlotés mais aucunement menottés, par la population marocaine consentante. Contente de l'attrait touristique de son pays sexuellement dépaysant, sensuellement plaisant, voluptueusement apaisant. Le touriste ne vient pas à Marrakech pour admirer uniquement le minaret de la Koutoubia, mais, surtout, cajoler les tibias des minets. Visiter la place Jamaa El-fna, mais explorer en profondeur la gent féminine prostitutionnelle bnina (délicieuse). Sans conteste, pour les touristes en quête d'aventures lubriques, les conditions sont idéales dans ce lupanar à ciel ouvert : la monarchie marocaine leur garantit une royale impunité : la loi du silence et le silence de la loi. Comme l'autre lucrative activité du trafic de la drogue, la vaste industrie du sexe n'a pu prospérer au Maroc sans le patronage officieux de l'Etat makhzénien. Pour son laxisme, d'aucuns accusent la monarchie de proxénétisme.